Chose insolite: l'OEA se donne elle même un coup institutionnel

Édité par Tania Hernández
2017-04-04 15:40:15

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Par Guillermo Alvarado

Lorsque nous pensions que l'Organisation des États Américains, l'OEA, où ce qui revient au même, le Ministère des colonies de Washington, avait déjà montré toutes ses misères, cette entité totalement discréditée nous a surpris avec quelque chose d'insolite, d'inattendu à vrai dire: un coup contre la présidence tournante de son principal organe: le Conseil Permanent, assurée depuis le 1er avril par la Bolivie.

Habituée depuis sa création, le 30 avril 1948 à conspirer contre des gouvernements qui ne sont pas bien vus aux États-Unis, à tolérer, à ignorer ou à participer à des coups et invasions militaires, dirigées toujours par le Pentagone et visant à mettre fin à des processus démocratiques dans notre région, l'OEA a recours à ses pratiques contre son propre cœur.

Comme l'a dénoncé l'ambassadeur de la Bolivie, Diego Pary Rodríguez, une réunion du Conseil a été convoquée sans avoir prévenu la Bolivie, pour aborder le thème du Venezuela, ce qui est une violation flagrante des mécanismes internes de l'organisation et un coup institutionnel.

Jean-Victor Harvel, le représentant d'Haïti, pays qui occupe la vice-présidence pro-tempore du Conseil de l'OEA, lui non plus n'a été consulté. Cela rend cette réunion un acte illégal et par dessus tout, une honte pour ls pays qui ont convoqué et pris part à ce triste spectacle.

Comme il est connu, de cette réunion est issu un document contre la République Bolivarienne du Venezuela accusée de prétendues violations de l'ordre constitutionnel et de la démocratie.

Il attaque en particulier les récentes résolutions du Tribunal Suprême de Justice du Venezuela, émises la semaine dernière contre l'Assemblée Nationale qui agit en toute méconnaissance des lois et contre la lettre et le contenu de la Constitution.

Chose paradoxale: Le samedi 1er avril les résolutions en questions ont été annulées, de telle sorte que l'objectif fondamentale de la réunion de l'OEA avait disparu. Cependant le complot ourdi pour permettre ou inciter à une intervention étrangère au Venezuela a été réalisé.

Les ambassadeurs de la Bolivie et du Venezuela, Samuel Moncada ont dénoncé ces manœuvres. Le président Maduro s'est joint à eux.

Cette attitude de l'OEA et de son actuel Secrétaire Général, le sinistre Luis Almagro, n'étonne personne. Tout semble indiquer que ce personnage rêve de pendre dans le salon de chez lui, la tête de la Révolution Bolivarienne, même si cela implique de se tâcher les mains de sang.

Il s'agit aussi d'un témoignage du désespoir de la droite latino-américaine et des secteurs les plus conservateurs aux États-Unis, face au frein mis dimanche en Équateur à la restauration du néolibéralisme, de l'empire du marché et des grandes entreprises dans notre région.

Après ce coup institutionnel contre soi-même, la question qui s'impose n'est pas Qui sert l'OEA? On le sait bien depuis 1948, mais à quoi sert cet arbre qui est déjà né tordu et avec des griffes et qui charge sur son dos, des milliers, des millions plutôt de vies innocentes, coupées par la convoitise de l'Empire sur nos ressources naturelles, humains et géographiques, sous couvert d'un principe qui dit: l'Amérique pour les Américains...auquel il faudrait ajouter ...pour ceux du Nord...”



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