La corruption, une Hydre imbattable?

Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2017-06-13 12:21:29

Pinterest
Telegram
Linkedin
WhatsApp

 

 

Le directeur de la Cour des Comptes de Mexico, Eduardo Rovelo, vient d'affirmer que la corruption est un mal à caractère structural, impossible d'éliminer et que tout ce que les autorités pourraient faire est de le garder sous contrôle, autrement dit dans le cadre des limites tolérables.

Les déclarations au journal La Jornada de celui qui dirige l'entité chargée de veiller à la transparence dans la fonction publique peuvent être prises en deux sens. Le premier serait une vision réaliste d'un fléau qui, d'après lui, est devenu consubstantiel à la société et qui, donc n'a pas de remède.

Le second signifierait une déclaration pure et simple de la défaite d'un État qui s'est lassé de nager contre le courant et qui préfère glisser placidement entre les ordures et la pourriture. Quelque chose comme un «sauve qui peut » à bord d'un bateau qui fait plus d'eau que le Titanic.

Il est vrai que la corruption est un phénomène gigantesque au Mexique, même s'il infecte bien d'autres pays de la région.

Je pourrais citer le scandale de l'entreprise brésilienne du bâtiment Odebrecht qui a dispersé de l'argent dans bon nombre de pays de la région en échange de faveurs ou plus concrètement, de contrats juteux.

Que dire des sales manigances de la grande banque étasunienne et européenne qui ont fait échouer la Planète en 2008 dans une des crises financières les plus profondes et dangereuses de l'histoire, dont on subit encore les conséquences, surtout de petits pays qui n'avaient rien à voir avec l'affaire.

Revenant au Mexique, les propos de M. Rovelo laissent un goût amer et ils méritent une réflexion.

La corruption au Mexique a, certes, un coût social, moral et économique élevé. Quelques analystes s'accordent à signaler qu'à cause de la corruption le Mexique perd jusqu'à 10% du PIB, un constat très grave pour un pays accusant les plus grandes inégalités de la planète.

Au point de vue politique, ce problème sape l'autorité des gouvernants. Pour le président Enrique Peña Nieto, il ne doit pas être facile d'expliquer à ses concitoyens comment deux ex-gouverneurs de son parti, le PRI, le Parti Révolutionnaire Institutionnel, ont été arrêtés pour corruption.

Il s'agit de Javier Duarte, de l’État de Veracruz, appréhendé au Guatemala et Roberto Borge, de Quintana Roo, arrêté à l'aéroport de Panama, lorsqu'il prétendait prendre un vol pour Paris.

Soit dit en passant, il est curieux que ce dernier politicien corrompu se soit caché dans un appartement de la Tour Trump, de la capitale panaméenne.

Monsieur Rovelo, il y a, oui, des alternatives pour éliminer la corruption. Elles sont difficiles, ardues, pénibles, certes, mais elles existent.

Elles sont recueillies, par exemple, dans le concept de Révolution défini par Fidel Castro, le leader historique de la Révolution cubaine, le 1er mai de l'an 2000

Il a alors dit : «Révolution est changer tout ce qui doit être changé... c'est défier de puissantes forces dominantes à l'intérieur et en dehors du domaine social et national ; c'est défendre des valeurs dans lesquelles on croit au prix de n'importe quel sacrifice... c'est ne jamais mentir ni violer des principes éthiques, c'est la conviction profonde du fait qu'il n'est pas de force au monde à même d'écraser la force de la vérité et des idées.»

Il ne faut pas être pessimiste, oui, on peut. La Hydre de la corruption n'est pas imbattable.

 



Commentaires


Laissez un commentaire
Tous les champs sont requis
Votre commentaire ne sera pas publié
captcha challenge
up