Colombie : construire la paix

Édité par Reynaldo Henquen
2017-06-27 13:24:38

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Les FARC-AP, les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie-Armée du Peuple, la principale organisation de guérilla de ce pays, ont terminé l'abandon des armes et elles s'apprêtent à commencer le processus le plus ardu et difficile vers la construction de la paix : leur incorporation à la vie civile et politique. 

7 132 fusils de différents calibres sont jusqu'à présent aux mains d'une commission internationale de vérification qui a pour tâche de les détruire et de construire des monuments symboliques à la paix qui seront érigés en différents points de la Colombie.

Les guérilleros gardent en leu pouvoir tout l'arsenal nécessaire pour garantir la sécurité dans les 26 campements appelés des « zones de transition » où sont concentrés environ 7000 combattants de la guérilla qui deviendront des zones de formation en vue de leur retour au sein de la société.

C'est peut-être là le symbole le plus clair de la différence existant entre les concepts de désarmement, qu'utilisent beaucoup de médias, et celui d'abandon des armes , comme cela est écrit dans les accords de paix. En termes militaires, ces deux mots ne sont pas des synonymes.

Les FARC-AP ont mis bien au clair qu'elles ne se désarmeront pas mais qu'elles abandonneront les armes dans les mains d'un tiers, dans ce cas-ci aux mains de la commission de l'ONU, ce qui implique un processus qui peut dépendre de la tenue des engagements pris par les deux parties jusqu'à obtenir des garanties de sécurité et de respect des droits humains, civils et politiques des ex-guérilleros.

Au lieu d'être une force vaincue, la guérilla va lutter désormais pour les mêmes objectifs mais en ayant recours à d'autres méthodes dans lesquelles les armes ne sont plus la voie fondamentale pour les atteindre.

 

La Colombie a maintenant devant elle un chemin très difficile à parcourir, car le silence des armes n'est pas la paix. Ce n'est que le début de sa construction comme nous l'ont appris d'autres processus vécus, certains positifs, comme celui du Salvador et d'autres un échec lamentable, comme celui du Guatemala.

En Colombie il y a des forces puissantes qui s'opposent à la fin du conflit et qui sont disposées à tout faire pour freiner ce processus, comme l'ont déjà démontré les auteurs d'un attentat meurtrier dans un centre commercial de la ville de Bogotá.

Il faut encore aussi compléter les négociations avec la seconde organisation de guérilla, l'ALN, l'Armée de Libération Nationale qui en sont à leur début.

Mais ce n'est pas tout. La Colombie est sur le point de se retrouver plongée dans une campagne électorale en vue des présidentielles de 2008, dans 11 mois, d'où sortira le gouvernement auquel il reviendra d'appliquer la plus grande partie des accords de paix signés avec les FARC-AP.

Des temps complexes approchent et, sans aucun doute, le thème de la paix fera partie de la campagne électorale, tant parmi ceux qui la recherchent avec sincérité que parmi ceux qui s'y opposent de façon farouche et parmi d'autres qui, tout simplement, tenteront d'exploiter ce thème pour s'attirer des voix.

Il s'agit d'eaux troubles dans lesquelles la volonté politique, le courage des protagonistes et une vision claire d'avenir seront indispensables pour maintenir le cap désiré.

 

 

 

 



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