Le bâton et la carotte

Édité par Reynaldo Henquen
2017-07-07 13:05:13

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Par Guillermo Alvarado

Le Parlement Européen, a approuvé à une majorité écrasante la résolution qui établit l'Accord de Dialogue Politique et de Coopération entre Cuba et l'Union Européenne qui marque un jalon dans les relations mutuelles qui aurait dû servir aussi de funérailles définitives à la position commune, néfaste et interventionniste, adoptée en 1996 et qui a réduit ce bloc à la servitude face aux États-Unis. 

Il s'agit, sans aucun doute d'un pas positif car il crée un instrument de dialogue basé sur le respect mutuel, l'égalité et la réciprocité, comme l'a reconnu la Haute Représentante pour la Politique Extérieure de l'Union Européenne, Federica Mogherini.

C'est aussi un mérite pour cette organisation de pays du Vieux Continent car cet accord la démarque du recul entamé par le président étasunien, Donald Trump qui a interrompu le processus de rapprochement avec Cuba et qui a réinstauré des éléments de la guerre froide que la communauté internationale croyait révolue à jamais.

Malgré cette position commune, impulsée par le président du gouvernement espagnol de l'époque José María Aznar, pour s'attirer la bonne grâce de la Maison-Blanche, Cuba a réussi ces dernières années à développer la coopération avec 22 pays de l'Union Européenne grâce surtout à son grand prestige dans l'arène internationale.

C'est vraiment dommage qu'au cours de la même séance du Parlement Européen, les eurodéputés aient taché avec les coudes ce que les mains avaient écrit avec dignité.

 

Une autre résolution, fruit d'un rapport indépendant de l'Accord de Coopération, dénature la réalité cubaine, pose des conditions et fait ressusciter en partie feue la position commune avec une bonne partie de son contenu interventionniste.

 

L'eurodéputé Javier Couso a déploré le fait qu'un groupe de ses collègues aient transformé ce rapport en une résolution qui examine Cuba, qui prétend exercer une tutelle sur elle afin qu'elle arrive à une transition au goût néo-libéral.

 

« Alors que durant plus de 50 ans, la plus grande puissance n'a pas réussir à faire plier une petite île, petite en raison du nombre d'habitants mais grande en dignité et souveraineté, peu de chose pourra faire la version du déguisement doux qui puise au fond de l'extrémisme de Miami » a signalé Couso.

 

À La Havane, la Commission des Relations Internationales du parlement cubain a rejeté cette seconde résolution car elle contraste avec le développement positif des relations de Cuba avec l'Union Européenne, avec le Service Européen d'Action Extérieure et avec les états membres du bloc communautaire.

 

« Des eurodéputés avec un vaste cassier anti-cubain, opposés au progrès des relations entre Cuba et l'Union Européenne, ont promu l'adoption de cette résolution qui est inutile, inopportune et qui a un caractère colonialiste marqué et par laquelle ils prétendent donner des leçons de démocratie et de droits humains, en ignorant que les politiques unilatérales, discriminatoires et sélectives qui ont caractérisé dans le passé la position de l'Union Européenne vis-à-vis de Cuba appartiennent au passé » relève le document.

 

Avec le bâton et la carotte, les eurodéputés ont démontré qu'il existe encore des personnes au sein de ce parlement qui se résistent à évoluer et qui préfèrent s'embourber dans les méandres de l'histoire, chaque fois de plus en plus loin de la vie telle qu'elle est.

 

 



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