Complice ou inepte?

Édité par Reynaldo Henquen
2017-07-28 13:08:08

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Par Guillermo Alvarado

Des millions d'espagnols se souviendront toujours des images du président du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, témoignant devant l'Audience Nationale au sujet d'une grave affaire de corruption qui touche le Parti Populaire, le PP, au pouvoir mais sans avoir la majorité au parlement. 

C'est la première fois dans l'histoire de l'Espagne qu'un chef de gouvernement doit comparaître devant la justice. Il a été interrogé pendant plus de deux heures sur les détails d'une affaire dans laquelle sont impliquées une trentaine de personnes.

Comme chacun sait, l'enquête a été ouverte il y a dix ans à la suite d'une dénonciation contre l'homme d'affaires et alors membre du Parti Populaire, Francisco Correa, qui a reconnu avoir versé des pots-de-vin à des municipalités ayant des Maires de ce parti en échange de l'octroi de juteux contrats.

L'enquête sur cette affaire, connue sous le nom de « Gürtel , a permis de découvrir un double système de comptes au sein du Parti Populaire , et fait tourner tous les regards vers Luis Bárcenas, ancien trésorier accusé d'avoir fait des paiements illégaux à de hauts dirigeants du Parti Populaire.

Cette affaire de corruption qui, surprend souvent les Espagnols avec de nouvelles découvertes, a sérieusement entamé le prestige du parti et c'est une des causes des échecs qu'il a essuyés aux dernières élections où, quoique ayant obtenu la majorité des voix, il n'a pas obtenu le nombre suffisant de sièges au parlement pour former un gouvernement et il a dû négocier avec d'autres forces politiques minoritaires.

Bien que Mariano Rajoy ait dirigé durant 11 ans le Parti Populaire et bien qu'il ait été chef de campagne à plusieurs reprises, entre 1994 et 2000, il a affirmé devant les juges qu'il ignore tout sur le fonctionnement du système des finances et des registres comptables de son parti et qu'il ne savait rien de la corruption qui a éclaboussé plusieurs de ses collègues de la hiérarchie du PP.

Selon ses propres mots, durant tout ce temps il s'est seulement occupé des questions politiques et, plus encore, il a indiqué que, dans ses souvenirs, il n'a jamais assisté à une réunion pour analyser le budget de l'organisation ou d'autres thèmes financiers.

Si ces affirmations s'avéraient être vraies, n'importe qui pourrait se demander : comment est-il possible que le leader d'un parti qui amasse des centaines et peut-être des millions d'Euros , ne sache pas et ne s'intéresse pas au montant, a l'origine ou à la destination de ces fonds?

Il y a très peu d'alternatives dans ce cas. Soit Monsieur Rajoy est complice de ce qui est arrivé ou, en tant que chef du Parti Populaire, il a fait preuve d'une grande ineptie à tel point qu'il a permis, sous sa barbe, la formation d'un réseau de corruption si grand sans s'en méfier le moins du monde.

Et il faut signaler que l'ineptie, quand elle mène à la corruption, est synonyme aussi de complicité.

Pour le moment, les leaders des partis d'opposition ont qualifié de honteuse la comparution de Rajoy devant le tribunal et lui ont demandé de démissionner pour respect envers la nation.

L'on demande aussi qu'il se présente devant le parlement pour qu'il explique aux députés sa position au sujet de cette affaire.

La crise politique et de crédibilité continue à toucher le gouvernement espagnol qui, d'autre part, se permet de s'immiscer dans les affaires intérieures d'autres pays comme le Venezuela, oubliant que cela fait deux siècles notre région a cessé d'être une colonie et elle ne doit donc aucune obéissance à l'ancienne métropole.

 

 

 

 



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