Le Mexique, duel et courage

Édité par Reynaldo Henquen
2017-09-27 13:37:12

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Le peuple du Mexique a fait une pause dans son duel pour les plus de 300 victimes du séisme qui a secoué le centre de ce pays le 19 septembre, pour exiger du gouvernement d'Enrique Peña Nieto que toute la lumière soit faite sur le sort de 42 normaliens du district d' Ayotzinapa, dans l'état de Guerrero, qui ont disparu cela fait trois ans sans aucune explication officielle crédible sur les faits. 

Dans la nuit du 26 au 27 septembre 2014, un groupe d'étudiants d'une école de formation d'enseignants ont voyagé vers la ville d'Iguala pour participer à une marche pour exiger de meilleures conditions d'études mais dans le trajet ils ont été interceptés par des policiers municipaux qui les ont arrêtés par la force.

Plusieurs des jeunes ont été tués sur les lieux, d'autres ont été blessés et 43 ont été enlevés par les autorités et l'on ignore encore leur sort malgré les efforts déployés par leurs proches accompagnés d'organisations humanitaires mexicaines et internationales.

Tout au début, les appareils de justice ont diffusé ce qu'ils ont appelé « la vérité historique » selon laquelle les normaliens ont été remis à une des bandes de criminels qui opèrent dans la zone qui les aurait assassinés puis brûlé leurs corps dans une décharge publique jusqu'à les réduire en cendres qu'ils ont ensuite jetés dans un fleuve.

Des enquêteurs indépendants ont démontré que cette hypothèse est irrationnelle car il n'y avait pas dans l'endroit suffisamment de combustible pour calciner complètement 43 corps.

Selon les témoignages d'habitants de la zone, il a beaucoup plu ces jours-là comme c'est habituel à cette époque de l'année, ce qui rend moins crédible encore l'hypothèse officielle.

Les parents et les proches des 43 normaliens d' Ayotzinapa voient avec beaucoup de méfiance le fait que l'armée n'a jamais permis une investigation dans une caserne située à proximité où, selon des dénonciations, au moins une partie des membres du groupe ont été détenus pendant quelques jours.

Il y a aussi quelque chose qui attire l'attention et c'est que beaucoup des portables des victimes sont restés actifs plusieurs jours après la présumée incinération.

Jusqu'à présent, les autorités locales et fédérales font traîner l'affaire et les rares réunions que les proches ont eues avec le président Enrique Peña Nieto ne sont pas allées au-delà des promesses de toujours sans que rien de concret soit fait.

Ce crime s'inscrit dans le cadre d'une vague extraordinaire de violence qui sévit au Mexique depuis que l'ex président Felipe Calderón a cédé aux pressions des États-Unis pour livrer en territoire mexicain la guerre contre les bandes qui introduisent des stupéfiants en territoire étasunien où se trouve le principal marché du monde mais où l'on ne parle jamais de l'arrestation d'aucun gros bonnet de la drogue ou du démantèlement d'une maffia.

Aux États-Unis l'on consomme les drogue et l'on blanchit les capitaux provenant d'une activité criminelle qui ensanglante plusieurs pays latino-américains qui, comble des combles, sont ensuite victimes du chantage de Washington qui les menace de ne pas donner son aval à leur lutte contre le trafic de drogue ce qui entraînerait la réduction de l'aide économique dans plusieurs secteurs. Cela serait risible s'il ne s'agissait pas d'une question si grave pour nos peuples.

 

 

 



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