Les adultes dans le cabinet de Trump

Édité par Reynaldo Henquen
2017-10-23 13:47:04

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Par Arturo Balderas Rodríguez

Le niveau de tension que l'on respire dans la capitale des États-Unis peut être mesuré par les propos que le général à la retraite David Petraeus a tenus hier dans une interview à la télévision : Le principal défis des États-Unis en ce moment n'est pas la Russie, l'Iran, la Corée du Nord, la concurrence avec la Chine. C'est le nationalisme à outrance qui nous empêche de résoudre les graves problèmes que nous avons aux États-Unis.

La situation est devenue plus tendue à Washington lorsque Donald Trump a omis – on ne sait pas très bien si par négligence ou par ignorance- l'hommage à quatre soldats étasuniens morts au Nigeria raison pour laquelle il a été fortement critiqué par les médias.

Suivant sa vielle habitude d'éluder n'importe quelle critique et de contrattaquer afin de détourner l'attention, Trump, de façon erronée, a rendu responsable Georges W. Bush, Barack Obama et d'autres présidents qui l'ont précédé de ne pas avoir rendu hommage aux soldats morts en Irak, en Afghanistan, en Syrie et dans d'autres pays où l'armée étasunienne est présente. Comme il fallait s'attendre, on a vite vérifié que Trump mentait car, en effet, les deux présidents ont rendu hommage aux soldats morts.

Plus tard, lors des funérailles d'un des soldats morts au Nigeria, une élue démocrate a attiré l'attention sur la façon impropre dans laquelle Trump a exprimé ses condoléances à sa veuve. Mais le plus grand problème a été que son chef de cabinet, John Kelly, essayant de l'excuser a signalé que cette même élue avait politisée quelques années auparavant une question similaire en sa faveur.

Il y a quelque chose de plus grave encore et c'est que Kelly est la personne dont la proximité du président, lui a apparemment permis d'encourager ce dernier dans ses attaques délirantes contre des Étasuniens et contre des étrangers, avec des arguments, pour la plupart, faux ou erronés.

Kelly fait parti de l'important triumvirat de généraux considérés comme les adultes au sein du cabinet du président. De l'avis des experts en questions internationales et militaires, ce sont eux qui, dans une certaine mesure, ont contrôlé les crises de Trump qui pourraient conduire les États-Unis à commencer une troisième guerre mondiale.

De l'avis de plusieurs commentateurs politiques le problème est que, avec sa déclaration, Kelly a perdu de la taille éthique. Cela pourrait avoir de graves conséquences dans sa tâche consistant à donner un peu de stabilité à la Maison-Blanche.

Une question se pose maintenant : jusqu'où le tort que Kelly s'est infligé lui-même affectera sa tentative de normaliser la façon d'agir du président ?

Plusieurs élus du parti auquel Trump est supposé appartenir et même plusieurs généraux à la retraite ont critiqué Kelly malgré le prestige dont il jouit parmi eux et le grand respect qu'ils éprouvent pour lui.

Dans ce contexte de tension et de déclarations aberrantes, il est important que 5 ex-présidents -James Carter, Georges Bush père et fils, Bill Clinton et Barack Obama indépendamment de leurs différences idéologiques, se sont réunis au cours d'un meeting public et ils se sont accordés à critiquer Trump en raison de ses tentatives hors contrôle de diviser la société étasunienne.

L'on ne sait pas exactement laquelle ou lesquelles pourraient être les conséquences de ces faits. Ce que personne ne semble douter c'est de l'érosion de la confiance sociale que provoquent les commentaires insensés du président. Maintenant, malheureusement, appuyés par l'un des rares adultes de son cabinet, comme le décrit à juste titre James Mann au New York Review of Books.

 



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