Mexique : nouvelle année, violence vieille

Édité par Reynaldo Henquen
2018-01-09 13:23:24

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2017 a été l'une des années les plus violentes au Mexique de ces dernières décennies. 26 573 assassinats y ont été commis selon les informations officielles, mais 2018 s'annonce meurtrière aussi comme en témoigne le nombre de crimes commis durant les premiers jour de l'année. 

En réalité l'on ne peut plus parler d'une vague de violence mais d'une situation généralisée d'insécurité qui a largement dépassé la capacité de l'état de faire face au crime organisé et de garantir la tranquillité de la population.

Il ne s'agit pas non plus d'un problème régional car les crimes sont perpétrés dans tout le pays surtout depuis que le gouvernement de Felipe Calderón qui a été au pouvoir de 2006 à 2012, a accepté le projet étasunien de transformer le pays en théâtre d'opérations d'une guerre dans laquelle Washington met les armes qui vont dans les mains des deux parties affrontées, et le Mexique met les morts.

Le plan original consistait à transformer ce pays en un mur de contention pour le trafic de drogues, de personnes, d'armes, de voitures volées et d'autres délits, mais, dans la pratique, cela a déclenché un conflit qui se manifeste sur plusieurs fronts.

Il y a, d'un côté, la lutte entre les forces de sécurité, particulièrement de l'armée et de la marine, contre les maffias qui y opèrent et il y a, d'un autre côté, la guerre entre les cartels pour le contrôle des territoires et des routes vers et depuis la frontière nord. Au milieu de ce tourbillon de violence se trouve le peuple qui souffre, sans défense, des exactions que commettent les protagonistes armés.

Jusqu'à présent aucune des mesures prises pour améliorer la situation n'a eu les résultats escomptés et certaines aggravent les choses comme cela est le cas de la récente Loi de Sécurité qui prévoit la participation de l'armée à des opérations de surveillance avec de l'autorité pour procéder à des arrestations.

De nombreuses personnes de bon sens ont mis l'accent sur le fait que la force armée n'a pas été créée et qu'elle n'a pas la capacité pour accomplir ces tâches. La présence d'un plus grand nombre d'hommes armés dans les rues entraînera la multiplication des affrontements.

Cela a été sûrement le cas ces derniers jours, surtout jeudi et vendredi derniers lorsque 50 personnes ont été tuées au cours de fusillades enregistrées dans de nombreux états du Mexique.

La plus grave a eu lieu à Chihuahua, frontalier avec les États-Unis où 32 personnes ont été tuées dont 23 dans Ciudad Juàrez ou il y a une dispute entre les cartels de trafic de drogue de Juárez et de Sinaloa. 5 femmes figuraient parmi les victimes.

Mais, ce jour-là, il y a eu aussi des crimes à Veracruz, à Coahuila, à Guerrero, à Oaxaca, à Hidalgo et à Guanajuato.

À la violence quotidienne au Mexique, se joignent cette année deux ingrédients potentiellement explosifs : la hausse démesurée du coût de la vie, surtout des aliments essentiels qui pourrait arriver à 20% et l'autre est le déroulement de la campagne en vue des élections présidentielles.

Le peuple mexicain vivra cette année dans des conditions très difficiles bien que les élections puissent être l'occasion de dire assez à ceux qui ont été incapables de contrôler la situation et de chercher une issue permettant de soulager tant de souffrances et de douleur qui sont devenus accablants.

 

 

 

 



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