Des esprits manipulés, des voix assurées

Édité par Reynaldo Henquen
2018-03-21 14:11:29

Pinterest
Telegram
Linkedin
WhatsApp

Un nouveau scandale à éclaté dans le monde de la politique occidentale : des révélations font souffler des vents de tourmente sur le réseau social Facebook car la compagnie Cambridge Analytica (CA) aurait utilisé les données personnelles de plus de 50 millions d’utilisateurs sans leur permission à des fins électorales en 2016, année à laquelle le magnat de l'immobilier Donald Trump a été élu président des États-Unis.

Des enquêtes récentes du New York Times, du journal britannique The Observer et du média britannique Channel 4 News rapportent que Cambridge Analytica, une société spécialisée dans l’analyse de données, s’est servie de renseignements de millions d’internautes pour mettre en place un logiciel qui permet de prédire et d’influencer le vote des électeurs.

La firme a été embauchée par l'équipe de campagne de Donald Trump sur recommandation de son beau-fils et assesseur Jared Kushner et son objectif était simple et concret : manipuler les esprits d'une grande partie de la société étasunienne pour l'incliner en faveur de l'actuel hôte de la Maison-Blanche.

C'est pourquoi elle a procédé à la plus grande infiltration illégale de données de l'histoire de 50 millions d'usagers de Facebook pour connaître leurs profils et penchants pour pouvoir ainsi les bombarder avec des informations favorables au vote pour Trump.

Ce scandale a déjà coûté le poste à Alex Stamps, chef de sécurité de ce réseau d'Internet dont les actions se sont effondrées sur les bourses dès que l'on a appris que sa confidentialité a plus de trous qu'un nid de vers.

Selon le quotidien mexicain La Jornada, c'est Brad Pascale, alors directeur numérique de la campagne de Trump et récemment nommé à la tête de la campagne pour la réélection du président en vue des élections prévues en 2020, qui a guidé l'opération .

Bien que de telles révélations aient provoqué de la stupéfaction. En réalité il n'y a rien de surprenant.

L'intellectuel franco-espagnol, Ignacio Ramonet avait déjà tiré la sonnette d'alarme sur le danger de ce type d'actions dans son livre « Des Propagandes silencieuses », publié à Cuba en 2001 avec une préface brillante de Ricardo Alarcón, diplomate cubain de grande expérience.

Ignacio Ramonet signale qu'une des principales tâches des nouveaux moyens numériques est celle de surveiller. « Chaque navigation sur le réseau,laisse une trace, de façon à ce que, peu à peu,l'internaute dessine lui-même son portrait en termes de centres d'intérêt (culturels,idéologiques, ludiques, consuméristes....) et, une fois ce portrait créé, il n'aura plus aucun secret pour les maîtres d'Internet qui sauront ce qu'il aime lire,écouter, regarder, boire, manger, consommer, fréquenter, par exemple. Et ils pourront le manipuler à leur guise ».

C'est ce qu'a fait la Cambridge Analytica avec des millions d'Étasuniens pour les inciter à voter pour Donald Trump comme président. Mais des PDG de l'entreprise se sont vantés d'être intervenus dans au moins 200 processus électoraux dans le monde dont ceux du Mexique et de l'Argentine dans notre région.

Et, une fois la digue des scrupules détruite, il n'y a plus de limites. Ces fonctionnaires ont été filmés quand ils reconnaissaient que, parmi leurs pratiques figurent le chantage contre des politiques et le recours à des prostituées pour discréditer des figures gênantes.

Cette firme est née au Royaume Uni, mais elle a créé des filiales aux États-Unis et dans d'autres pays et, malgré le scandale actuel, elle continuera à fonctionner comme bon lui semble raison pour laquelle je vous conseille chers amis de bien faire attention aux traces que vous laissez chaque fois que vous naviguez sur la toile . N'oubliez pas qu'un monde nous surveille » comme le disait un économiste mexicain.

 

 

 



Commentaires


Laissez un commentaire
Tous les champs sont requis
Votre commentaire ne sera pas publié
captcha challenge
up