L'empire et les enfants

Édité par Reynaldo Henquen
2018-06-27 14:26:44

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Le 29 décembre 1890, près du ruisseau de Wounded Knee, au Dakota du Sud, aux États-Unis, des soldats du septième régiment de cavalerie ont ouvert le feu sur un groupe d'indiens de la communauté Lakota tuant 300 personnes dont 200 femmes et enfants dont beaucoup sont morts dans les bras de leurs parents ou quand ils essayaient de s'échapper.

Les « courageux » soldats qui ont assassiné ce jour-là le plus grand nombre de civils ont été décorés de la Médaille d'Or , la plus haute distinction que décerne l'armée de ce pays.

Nous rappelons ces faits car, avec le tourbillon déclenché par la séparation des enfants des sans papiers arrêtés à la frontière avec le Mexique, qui a valu une pluie de critiques au président Donald Trump, l'on pourrait tomber dans l'ingénuité de penser que les politiques cruelles de l'empire envers les enfants sont seulement le triste apanage de ce gouvernement.

Il n'y a rien de plus éloigné de la réalité. Depuis la formation de ce pays, des actes d'horreur sont présents comme le massacres cités d'habitants autochtones ou la brutalité inouïe envers les esclaves dont les enfants,soit dit en passant, dès leur naissance devenaient des propriétés de leurs maîtres qui les exploitait ou les vendait au mieux offrant.

Grâce au site Cubadebate j'ai pu lire un article du cinéaste Michael Moore intitulé Qui prétendons-nous tromper ? dans lequel il fait un résumé de cette sombre réalité qui ne fait pas seulement partie d'un passé que beaucoup voudraient cacher.

Michael Moore rappelle le confinement d'enfants nippo-américains dans des camps de concentration durant la Seconde Guerre Mondiale ou les multiples et constants abus sexuels que des prêtres catholiques ont perpétré pendant des décennies contre des enfants et il nous frappe avec cette affirmation qui doit faire aussi mal qu'un coup de fouet sur la conscience de cette société. « Nous transformons nos écoles, signale Michael Moore, en camps d'extermination car nous aimons plus nos armes que nos enfants ».

L'activiste Amy Goldman rappelle ces jours-ci sur son blog «  Democracy Now » que le 16 mars 1968, des soldats étasuniens sont entrés dans le village vietnamien de My Lai où ils ont massacré 500 civils désarmés. Quand un des auteurs du massacre a été interviewé par la chaîne CBS en 1969 on lui a demandé : « Des bébés aussi ? Et il a répondu : des bébés aussi.

Il est vrai que Donald Trump a l'habileté d'un paratonnerres pour attirer des orages sur soi, mais cela ne doit nous permettre ni d'oublier l'histoire ni la façon dont le grand empire étasunien a ses fondations imbibées de sang d'enfants.

Jusqu'à ce qu'en 1916 la Loi Keating-Owen a été votée, le travail infantile était chose courante dans des usines, dans des filatures, dans l'industrie de la pêche et dans les mines.

Bien que le travail infantile soit interdit, des dénonciations ont été faites récemment sur le fait que 500 000 mineurs sont exploités dans des tâches agricoles.

J'appuie et j'adhère à la condamnation de la politique migratoire de Trump mais je refuse d'oublier la grande dette qu'a ce pays, depuis des siècles, envers l'humanité et je vous demande de rappeler que c'est un des trois pays au monde qui a refusé de signer la Convention sur les Droits de l'Enfant . Il doit avoir ses raisons.

 

 

 



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