Le G-20 : la montagne qui accouche d'une sourie

Édité par Reynaldo Henquen
2018-12-03 13:47:08

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Beaucoup de bruit et peu, très peu de résultats a laissé le sommet annuel du groupe des 20 pays les plus développés de la planète, le G-20, qui s'est tenu cette fin de semaine à Buenos Aires, la capitale de l'Argentine qui n'a pas abordé les problèmes les plus pressants pour la majorité de l'humanité.

Il se peut que le constat le plus remarquable de la tenue de cette rencontre soit la façon dont le président des États-Unis, Donald Trump, a réussi à isoler son pays et à le transformer en un étranger parmi ses partenaires.

C'est aussi ce qui s'est passé il y a quelque semaines en France quand on a commémoré la fin de la Première Guerre Mondiale. Le chef de la Maison-Blanche a participé à la commémoration mais il n'a pas fait partie du groupe. Au Sommet du G-20, à Buenos Aires, il n'a pas assisté à une rencontre appelée « Face à face » au cours de laquelle les chefs des délégations se réunissent pendant une heure pour converser dans une salle, en couples, en groupes, sans un agenda préalable pour aborder des questions qui sont hors l'ordre du jour officiel du Sommet.

Le chef d'état nord-américain a insisté sur sa décision de se retirer de l'Accord de Paris sur le Changement Climatique et, étant donné que ce sujet est contenu dans la déclaration finale, il n'a accepté de la signer que si la position de son pays à ce propos y était précisée.

Il se peut que ce soit le président français, Emmanuel Macron qui a exprimé le plus clairement l'acceptation de l'échec de cette réunion lorsqu'il a affirmé que le système multilatéral est en crise. Il s'agit d'un constat amer au sujet d'une rencontre convoquée justement pour rechercher des consensus.

Dans la déclaration finale du sommet, des thèmes comme la crise migratoire mondiale ou le problème croissant des réfugiés ne sont abordés qu'indirectement ou l'on fait référence à la nécessité de consulter des organismes internationaux comme l'ONU ou l'OCDE, l'Organisation pour la Coopération et le Développement Économique.

L'on a reconnu la nécessité de réformer l'OMC, l'Organisation Mondiale du Commerce pour éliminer les inégalités dans les échanges y compris pour freiner le protectionnisme étasunien, mais le thème a été ajourné à de prochaines rencontres.

Washington et Beijing ont signé une espèce d'armistice en matière de tarifs douaniers pour l'année prochaine mais toutes les mesures adoptées auparavant restent en vigueur dont les taxes supplémentaires sur les importations d'acier et d'aluminium aux États-Unis.

Des thèmes comme la fraude et les paradis fiscaux ont été abordés de façon superficielle, comme il arrive dans presque tous les sommets, mais il reste un long chemin à parcourir pour résoudre définitivement ce problème et obtenir une vaste justice en matière d'impôts.

La meilleure preuve du climat raréfié dans lequel s'est déroulé le sommet a été le déroulement de violentes manifestations à Paris ces jours-là avec plus d'une centaine de blessés et presque 300 personnes arrêtées à cause de la hausse du prix du combustible et d'autres mesures qui dégradent la qualité de vie de la population.

Le président argentin, Mauricio Macri s'est montré très content du fait que tous les dirigeants aient signé la déclaration finale, un maigre résultat pour une réunion de deux jours qui a coûté 20 millions de dollars qui sont sortis des poches des contribuables, un prix élevé pour un pays en crise.

 

 

 

 



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