Le racisme au Brésil

Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2020-11-26 07:23:22

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Par : Guillermo Alvarado

Jair Bolsonaro refuse d'admettre l'existence du racisme au Brésil. Photo: AP / Eraldo Peres

Les Nations Unies ont récemment dénoncé l'existence d'un racisme structurel au Brésil. Le Bureau des droits de l’Homme des Nations Unis a exigé une enquête approfondie, transparente et efficace sur le meurtre d'un citoyen noir par deux gardes dans un supermarché de Porto Alegre.

Le crime perpétré contre Joao Alberto Silveira, 40 ans, a suscité l'indignation de la société brésilienne.

Il a en effet été cruellement battu à mort par deux employés de la sécurité dans un magasin appartenant à la chaîne européenne Carrefour.  Des milliers de personnes sont descendues dans la rue pour demander justice.

La colère est montée encore plus haut après que le président, Jair Bolsonaro, et le vice-président, Hamilton Mourao, aient assuré que ce n'était pas un acte raciste et nié que ce fléau existe dans la nation sud-américaine.

Ravina Shamdasani, porte-parole du Bureau des droits de l'homme des Nations Unies à Genève, a déclaré que le meurtre de Joao Alberto Silveira est un autre cas qui reflète malheureusement la violence contre la population noire au Brésil.

Lors d'une conférence de presse virtuelle, elle a ajouté que le nombre d'Afro-Brésiliens tués est disproportionnellement plus élevé que celui des personnes appartenant à d'autres groupes.

Dans une tentative de sauver la mise, le directeur français du groupe Carrefour, Alexandre Bompart, a exprimé ses condoléances pour le crime et il assuré que des mesures seront prises pour s'assurer que les membres de l'équipe de sécurité respectent la diversité.

Lors de manifestations massives à Porto Alegre, BrasIlia, Belo Horizonte et Rio de Janeiro, les supermarchés de Carrefour ont dû fermer leurs portes et les actions du groupe se sont effondrées  dans la bourse du géant sud-américain.

Le fait est que bien que Bolsonaro et son gouvernement soient déterminés à nier l'existence du racisme dans ce pays, de nombreux chercheurs et universitaires prouvent le contraire.

Pour Adilson José Moreira, professeur de droit à l'université Mackenzie de Sao Paulo, le racisme au Brésil est le crime parfait car tout le système judiciaire et tous les processus sont contrôlés par les Blancs, ce qui n'a donc que rarement des conséquences.

Le Brésil a été l'un des derniers pays des Amériques à abolir officiellement l'esclavage, en 1888, mais les inégalités qui ont pris naissance dans ce système persistent et se reproduisent, au point que les six hommes les plus riches du pays ont plus d'argent que les cent millions de plus pauvres, parmi lesquels les noirs et les mulâtres sont presque majoritaires.



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