Un monde endetté

Édité par Reynaldo Henquen
2021-02-24 09:48:32

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Le FMI n'est pas bien accueilli par les peuples d'Amérique latine.

On a appris récemment que le gouvernement bolivien, dirigé par Luis Arce, a rendu au Fonds monétaire international, FMI, un prêt de 327 millions de dollars, contracté par le régime de facto installé après le coup d'État de l'année dernière et qui, heureusement, n'a jamais été utilisé.

C'est un événement très rare et il n'a certainement pas été bon marché, car 24 millions ont dû être payés en commissions, intérêts et autres dépenses, mais à long terme, cela en valait la peine car la souveraineté économique du pays sud-américain est consolidée.

Les crédits accordés par le FMI entrainent toute une série d'engagements tels que le contrôle périodique des comptes nationaux, l'ouverture des marchés aux intérêts étrangers, la réduction des charges d'intérêts sociaux et le renforcement du secteur privé.

Le geste du gouvernement bolivien va d'ailleurs à l'encontre d'une tendance dangereuse dans le monde d'aujourd'hui, où les gouvernements, les entreprises et les particuliers contractent des dettes colossales, qui dépassent leur capacité de paiement.

Selon un rapport publié par l'Institut international des finances, la dette mondiale est de 281 billions de dollars, selon la notation européenne dans laquelle un billion équivaut à un million de millions.

Ce chiffre surprenant,  équivaut à 355% du produit intérieur brut mondial, ce qui signifie que pour chaque dollar produit, près de quatre sont dus, ce qui est non seulement irrationnel, mais impayable.

La situation a atteint des tels dimensions qu’une bonne partie des fonds contractés avec des entreprises privées ou des entités de crédit international, comme le FMI ou la Banque mondiale, ne visent pas au développement social ou à créer des infrastructures, mais à payer les échéances.

 C'est le serpent qui se mord la queue ou, en d'autres termes, un cercle vicieux qu'il est presque impossible de briser.

La pandémie de Covid-19 a aggravé les choses parce que les crédits sont devenus moins chers et tout le monde a couru emprunter de l'argent, de telle sorte qu'en 2020 la dette mondiale a augmenté à 24 billions de dollars.

Maintenant, le problème est de savoir comment payer, étant donné qu’il y a des secteurs importants de l'économie qui sont totalement ou partiellement paralysés, comme le bâtiment, le tourisme, les services ou le transport aérien, qui sont essentiels pour le commerce international?
Les pays pauvres, bien sûr, sont beaucoup moins en mesure de respecter les engagements, souvent pris par les gouvernements sans consulter leurs citoyens, qui ne bénéficient guère, voire pas du tout, de cette hypothèque irresponsable à vie. Si est- ce qu’on peut parler d'un avenir.

 



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