Conflit au Yémen : Un coût humanitaire insupportable

Édité par Peio Ponce
2015-05-27 14:46:01

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Le coût humanitaire des raids aériens qui depuis 2 mois s'abattent sur le Yémen atteint des limites insupportables. Une coalition emmenée par l'Arabie Saudite essaie de freiner avec des bombes l'avancée des opposants houtis et de défendre le président Abd Rabbu Mansour Hadi.

Bien que toute intervention étrangère contre un quelconque pays est en soit une action condamnable, dans ce cas précis, il s'agit d'un petit état dont la principale ressource est sa position géographique stratégique, situé aux portes de la Mer Rouge, par laquelle transitent chaque jour des millions de barils de pétrole.

Bien qu'il soit le plus pauvre des pays arabes, le Yémen est, de par sa position, la convoitise des plus obscurs désirs non seulement des puissances pétrolières du Golfe Persique, mais aussi d'autres pays occidentaux qui sont les destinataires du pétrole extrait dans cette région.

En à peine deux mois de conflit, plus de 1850 civils Yéménites ont trouvé la mort, pour la plupart des enfants et des femmes. 7 400 ont été blessés et un demi million ont été contraints à un déplacement, suite aux violents combats.

Au terme d'une trêve humanitaire très fragile, les affrontements ont repris de nouveau mardi dans la frontière avec l'Arabie Saoudite, ainsi que dans le Centre et le Sud du pays. La situation des habitants de ce pays devient de plus en plus critique. En même temps, à Genève, les initiatives pour aboutir à un cessez le feu naufragent les unes après les autres.

Un rapport publié mardi par l'ONG britannique Oxfam, signale que deux tiers des habitants du Yémen, c'est à dire quelque 16 millions, n'ont pas accès à l'eau potable suite aux bombardements saoudiens et au manque de combustible pour le pompage de l'eau.

Cette ONG a déclaré que de nombreuses personnes consomment de l'eau non potable ce qui augmente les risques de propagation de maladies dangereuses comme la malaria, le choléra ou la diarrhée.

Si tel est le cas, une tragédie aux grandes dimensions pourrait se déclencher et dont la responsabilité reviendrait non seulement sur les pays de la coalition dont le Bahreïn, les Émirats Arabes Unis, le Koweït, le Qatar, l'Egypte, le Soudan, la Jordanie et le Maroc, mais aussi sur les États-Unis qui offrent des services d'intelligence par satellite et qui a remis des armes aux alliés du président Mansour Hadi, mais aussi sur les membres de l'Union Européenne, enfermés dans un silence complice.

Jusqu'au présent, la Russie et la Chine ont exprimé leur opposition aux bombardements et ont réclamé la fin des hostilités, condition essentielle pour porter secours aux civils.

Des experts militaires font savoir que les bombardements ont un grave impact sur les civils, certes, mais qu'ils n'ont pas modifié la corrélation de forces, de telle sorte que les houtis, malgré une défaite coûteuse dans la ville de Dalea, maintiennent le contrôle sur une partie importante du territoire.

Nous sommes donc en présence d'un autre conflit insensé dont est victime tout un peuple, qui devient aussi un otage des intérêts géopolitiques stratégiques des grandes puissances qui cherchent à contrôler les routes du pétrole sans se soucier pour ce faire de qui vit ou mal vit et encore moins de combien de gens meurent dans ce processus.



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