La paix : cette fleur exotique, est de nouveau en danger d'extinction en Colombie.

Édité par Tania Hernández
2015-05-29 15:04:46

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La solution pacifique du conflit armé interne en Colombie, le plus long dans notre région, est de nouveau menacée après la mort de Jairo Martínez, l'un des négociateurs des Forces Armées Révolutionnaires de Colombie, Armée du Peuple, au cours d'un bombardement de l'armée gouvernementale contre un campement de la guérilla.

L'attaque s'est produite bien que depuis décembre 2014 les rebelles aient décrété un cessez le feu unilatéral, en geste de leur bonne volonté d'avancer sur le chemin vers la paix, un bien prisé qui, fait défaut dans ce pays sud-américain depuis plus d'un demi siècle.

 

Cette attaque qui, tout comme d'autres perpétrées ces derniers jours, ont coûté la vie à une quarantaine de guérilléros, n'a pas soulevé, chose bizarre, la condamnation mondiale qu'elle méritait. Le président colombien Juan Manuel Santos, n'a pas assumé la responsabilité qui lui revient en tant que commandant suprême de l'armée.

Ce n'est pas qu'il ait ordonné le bombardement, mais une chose attire l'attention. Alors que l'exécutif assure privilégier la voie de la solution négociée, les chefs militaires font le contraire et aucune mesure n'est prise, même pas une sanction contre le haut gradé qui a commandé l'opération.

 

Ce cas vient prouver la complexité de la situation en Colombie. Comme l'a dit l'écrivain Gabriel García Márquez dans son œuvre monumentale “Cent ans de solitude”, il est bien plus simple de déclencher une guerre que d'essayer d'y mettre un terme.

Il y a cependant des pas courageux qui pourraient être faits pour résoudre les difficultés. L'un d'entre eux revient au président Santos qui devrait laisser de côté ses hésitations pour s'engager, une fois pour toutes, à décréter avec les FARC-AP un cessez-le feu bilatéral, comme le lui demandent constamment sa contrepartie aux négociations de paix, les pays garants et accompagnateurs et tous ceux qui voudraient que le processus avance.

 

La Colombie a payé un prix très élevé durant ce conflit. Rappelons les dizaines de milliers de victimes des excès commis par les groupes paramilitaires, les centaines de « faux positifs » qualificatif donné aux civils assassinés après avoir été identifiés, à tort, comme des rebelles.

On se souvient des plus de 5 000 militants de l'Union Patriotique exécutés par les escadrons de la mort, parmi eux les candidats à la présidence Bernando Jaramillo et Jaime Pardo, les législateurs Manuel Cepeda et José Antequera, ainsi que des centaines de maires, de conseillers. Nul n'a payé pour ce crime massif.

L'Union Patriotique a été pratiquement annihilée à sang et feu devant le silence complice de puissances qui se vantaient de défendre les droits humains, telles que les États-Unis qui, au lieu, de favoriser la paix, ont transformé la Colombie en un porte-avions pour menacer des pays voisins progressistes.

 

Pourvu que l'incorporation, à l'équipe de négociateurs du gouvernement de la chef de la diplomatie, María Ángela Holguín constitue un nouveau pas vers le cessez le feu bilatéral et vers la paix définitive, cette fleur en grave danger d'extinction, menacée par la fumée de la poudre et la douleur des victimes.

 



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