Une partie de l'avenir régional se joue au ballotage des présidentielles en Argentine.

Édité par Tania Hernández
2015-11-04 15:24:48

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L'inusité second tour des élections présidentielles en Argentine est un pari risqué pour toute la région car, une éventuelle victoire de la droite représentée par le Parti « Cambiemos » (Changeons),, de Mauricio Macri, sur le Frente de la Victoria » (le Front de la Victoire) de Daniel Scioli, signifierait l'ouverture de la boîte de tous les démons qui cherchent la fin du cycle progressiste en Amérique Latine et dans les Caraïbes.

 

En effet, l'Argentine est une référence pour notre région depuis une décennie, lors des journées lumineuses de novembre 2005 lorsque le chef d'État de l'époque, Nestor Kirchner, a été le leader de la révolte d'idées qui a enseveli à Mar del Plata le projet de Zone de Libre Échange des Amériques par lequel Washington entendait attacher définitivement les peuples aux doctrines néolibérales.

Depuis la prise de possession de Kirchner en 2003 et les successives administrations de sa veuve Cristina Fernández, la nation sud-américaine a, non seulement effacé les traces les plus visibles de la crise financière de 2011, mais elle a aussi obtenu d'importantes avancées en matière de bien-être, de développement scientifique et technologique à vocation latino-américaniste.

 

Tout cela ne tient qu'à un fil face au ballotage du 22 novembre, lorsque les forces progressistes devront affronter l'offensive de la droite, appuyée par un énorme appareil financier et par la contribution de puissants médias qui sont ouvertement engagées dans la campagne de Macri.

Il ne s'agit pas d'un fait isolé. Ceux-là mêmes qui cherchent à freiner le mouvement qu'a fait naître Nestor Kirchner sont les mêmes qui ont essayé d'empêcher la victoire de Dilma Roussefff au Brésil et qui transforment son gouvernement en un chemin de croix, mais aussi ceux qui manipulent des groupes sociaux et indiens contre le président équatorien, Rafael Correa qui, au Venezuela, appliquent des tactiques de sale guerre et de guerre économique pour chercher à déstabiliser la Révolution Bolivarienne.

Actuellement, l'Argentine, au-delà des erreurs de calcul, qui n'ont pas mesuré le pouvoir électoral de Macri avant le premier tour, les stratèges du Front pour la Victoire doivent accélérer la campagne pour démasquer la politique sibylline de la droite, basée sur la tactique de « ne promets rien et ne discute de rien », par laquelle ils prétendent mettre toute l'usure sur le dos de Scioli.

L'on doit démontrer que le changement que propose Macri est le retour au néolibéralisme, atteler le chariot argentin à des structures comme le Traité Trans-Pacifique et abandonner des mécanismes d'intégration régionale comme l'Union des Nations Sud-américaines, la Communauté des États Latino-américains et Caribéens et affaiblir le Mercosur.

Il faut aussi comprendre enfin qu'il ne suffit pas d'améliorer la situation socio-économique des peuples pour compter sur leurs voix inconditionnelles. Il faut livrer la bataille des idées pour transformer la conscience, créer une culture dans laquelle les valeurs de la solidarité, du respect, de la souveraineté et de la dignité remplaceront les propositions des grands médias, basées sur le consumérisme, l'individualisme et la concurrence.

 

Autrement, tout projet de changement d'époque restera sous le feu conservateur et il sera vulnérable face à ceux qui proposent comme avenir un retour au passé.

 

 

 



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