La Turquie: en récoltant des tempêtes

Édité par Tania Hernández
2016-01-12 13:29:48

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Les autorités de la Turquie ont assumé ces derniers temps, une attitude ambigüe au sujet de la lutte contre l'État Islamique, ce qui cependant ne l'a pas épargné d'être la cible de nombreux attentats terroristes qui ont coûté des dizaines de vies, pour la plupart des civils innocents.

Il y a quelques heures à peine, une puissante explosion est survenue sur la Place de Sultanahmet, située entre la Basilique Sainte Sophie et la Mosquée Bleue, dans le quartier touristique d'Istanbul. La déflagration a fait une dizaine de morts et 15 blessés. Selon les premiers rapports policiers, des touristes allemands se trouveraient parmi les victimes.

 

Après l'attaque, le premier ministre, Ahmet Davutoglu, s'est réuni avec les ministres de l'Intérieur, de la Santé et de la Justice. Il a interdit la publication d'images sur l'attentat, même si plusieurs circulent déjà sur les réseaux sociaux et sur Internet.

 

L'attentat meurtrier vient se joindre à une série d'actes perpétrés par des groupes terroristes, prétendument liés à l'État Islamique, attaques qui ont semé la crainte parmi la population l'année dernière.

 

Les pires sont survenus à partir du 5 juin. Ce jour-là, une bombe a fait explosion lors d'un meeting d'un parti appuyant le mouvement indépendantiste kurde. 4 personnes y ont trouvé la mort. Le 20 juillet, une attaque suicide a été perpétrée lors d'un meeting convoqué par des organisations de gauche, faisant 33 morts, pour la plupart des jeunes.

L'attaque le plus meurtrier est cependant survenue le 10 octobre à Ankara. Deux kamikazes extrémistes se sont immolés au milieu d'une manifestation pour la Paix tuant 103 manifestants.

 

Malgré ces attentats, le gouvernement turc refuse de jouer un rôle actif dans la lutte contre les organisations terroristes qui saignent à blanc le Moyen Orient. Qui plus est, des informations assurent que nombreux des membres de ces groupes terroristes ont reçu un entrainement en Turquie avant de se rendre en Syrie ou en Irak.

Ankara s'oppose aux actions militaires de la Russie contre l'État Islamique en Syrie où l'aviation russe a détruit d'ores et déjà plus d'un millier d'objectifs. Une crise diplomatique et politique a éclaté suite à l'attaque par l'armée turque d'un avion de la force aérienne russe abattu sous prétexte qu'il aurait violé l'espace aérien de la Turquie, alors qu'il est tombé en territoire syrien.

Nul n'ignore qu'une bonne partie du pétrole extrait illégalement par les extrémistes en Syrie s'en va en Turquie par l'intermédiaire d'un réseau de contrebande qui utilise divers moyens de traverser la frontière.

La vente de brut est l'une des principales sources de financement de l'État Islamique, mais curieusement, ces transactions se réalisent sans que nul ne soit capable de les interrompre ou du moins de les détecter.

L'attentat des dernières heures devrait servir d'avertissement pour le gouvernement d'Ankara, qui ferait mieux de se souvenir du vieux proverbe qui dit : Qui sème le vent, récolte la tempête.



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