La lutte en faveur de la libération des 5 en 2013

Édité par Maria Calvo
2013-12-31 12:03:00

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Par Marianela Samper

Le retour définitif du Héros de la République de Cuba, René Gonzalez, et l'adhésion d'un plus grand nombre de personnalités à la demande en faveur de la liberté immédiate pour les quatre compatriotes encore dans les prisons étasuniennes marquent l'affaire des cinq, cette année.

La juge de La Floride Joan Lenard a accepté le 3 mai dernier , la demande présentée par René pour modifier les conditions de sa liberté surveillée et rester à Cuba , en échange de sa renonciation à sa citoyenneté étasunienne.

Lors d'une conférence de presse à La Havane, René a déclaré: «  Je ne me considère pas comme libre bien que sois à Cuba , parce que mes frères sont encore prisonniers. Je souhaite que toutes les personnes de bonne volonté dans le monde soient au courant, qu'elles connaissent l'affaire , qu'elles connaissent l'injustice qui a été commise, qu'elles sachent que nous avons été jugés parce que quelqu'un a décidé que pour protéger ses terroristes, il fallait nous mettre, nous autres en prison ».

René González Sehwerert a été libéré en octobre 2011 après avoir accompli la totalité de sa peine de prison. Il a été privé de la visite de son épouse durant tout ce temps. Ensuite il devait accomplir trois ans de liberté surveillée en territoire étasunien.

Il a été autorisé à voyager à Cuba après le décès de son père Candido pour assister aux obsèques.

René profite de sa famille , ici il a son épouse, ses filles, son petit fils et il a pris la tête de la bataille pour le retour de ses quatre compagnons de lutte à la Patrie.

Du point de vue légal une année de plus se termine dans l'attente que la juge Lenard se prononce sur l'acceptation ou non des Habeas Corpus en faveur de Gerardo, Ramón et Antonio, présentés depuis juin 2010.

Ce recours en appel collatéral présente de nouvelles évidences sur le paiement par le gouvernement de Washington à des journalistes de Miami. Il démontre comment, sous couvert du principe de publicité du procès, une information manipulée et dénaturée à été donnée par des journalistes en échange de fortes sommes d'argent, preuves qui ne sont jamais arrivées aux mains des accusés, ni de leurs avocats.

Récemment Ramsey Clark , ex Procureur général des États-Unis a réitéré, dans une note adressée à la juge qu'il revient justement au parquet de lever les charges contre les cinq et de procéder à la libération immédiate de Gerardo Hernández, Ramón Labañino, Antonio Guerrero et Fernando González,encore en prison.

Amnistie Internationale s'est prononcée au sujet du manque d'impartialité dans le procès des 5. En 2005, le Groupe des Nations Unies sur les détentions arbitraires avait considéré celle des 5 comme étant une et avait critiqué l'absence de garanties pour les antiterroristes cubains.

Durant ces 15 ans, Gerardo Hernández Nordelo a été assigné à des prisons de haute sécurité, soumis à un régime spécialement sévère. Depuis fin novembre sa prison est fermée indéfiniment à toute communication avec l'extérieur. Il ne pourra donc pas en cette fin d'année, ne serait que parler avec ses proches par téléphone. La raison de ce lock down ou fermeture de la prison de Victorville en Californie : Un prisonnier a été assassiné dans l'aile contraire à laquelle se trouve Gerardo. Un fait avec lequel il n'a rien eu à voir, cependant, lui comme tous les autres prisonniers doivent payer.

Sa nièce, Yadira donne des détails sur la situation dans laquelle se trouve Gerardo :

« Mon oncle est de nouveau en lock down. Il reste dans sa cellule, il est châtié pour une indiscipline qu'il n'a pas commise. Un prisonnier a été assassiné, alors tous les autres doivent rester dans leurs cellules, sans avoir droit à se baigner, sans pouvoir aller à la cantine, sans la possibilité de communiquer avec leurs familles. Cette violation de ses droits s'est répétée à plusieurs reprises durant plus de 15 ans.”

Un châtiment supplémentaire est infligé Gerardo : On le prive de la visite de sa femme , Adriana Pérez, qu'il ne voit pas depuis 15 ans. Chaque fois qu'elle demande un visa pour rendre visite à son époux en prison, Washington le lui refuse.

Cette année aussi nous avons appris que la santé de Ramón Labañino se détériore.

Sa fille Laurita l'a rendu public : le passage du temps est implacable, les conditions de santé qu'il avait il y a 14 ans ne sont plus les mêmes.

Mon père a de sérieux problèmes avec un genou, il a besoin d'une intervention chirurgicale d'urgence, mais dans les conditions où il se trouve, il ne peut pas la recevoir. Il court aussi le risque que dans la prison, le problème qui l'empêche de marcher correctement, ne soit pas résolu. Malgré cela son moral est comme toujours, au maximum."

Antonio Guerrero continue d'écrire de poèmes, de peindre, de répondre aux lettres depuis la prison de Marianna, en Floride. Cette année qui est sur le point de se terminer, un autre de ses livres a été publié: Des énigmes et d'autres conversations, un ouvrage né de l'amitié et de la solidarité, partagée à distance avec des amis solidaires.

Fernando González, au Centre Pénitencier de Terre Haute, se trouve dans une sorte de compte à rebours. Il purge sa peine en février. C'est pour cette raison qu'il n'a pas présenté un recours en Habeas Corpus qui ne ferait que retarder sa libération.

Le 12 septembre, cela a fait 15 ans jour pour jour que ces antiterroristes cubains ont été arrêtés aux États-Unis. Pour marquer ce 15è anniversaire de cette injustice, René Gonzalez a lancé un appel à utiliser un symbole bien connu de la société étasunienne pour exiger justice pour ses camarades. C'est ainsi que les Cubains ont porté des rubans jaunes sur eux, en ont accroché sur leurs portes, ont rempli les arbres, les poteaux pour faire savoir au monde que nous attendons ces Cubains qui ne faisaient qu'essayer d'éviter plus de morts et de souffrances à leur peuple, en déjouant les actions terroristes concoctées contre lui.

Tel comme l'avait demandé René, un séisme d'amour a porté le message à la société étasunienne.

Cette campagne a eu une forte répercussion dans les 5 Continents. Des Prix Nobels, des parlementaires, des hommes d'église, des syndicats , des mouvements sociaux, des personnalités, des amis solidaires, s'y sont joints.

La Seconde édition des journées de solidarité organisées à Washington DC, a été un point fort du travail de solidarité cette année : Alicia Jrapko, représentante aux États-Unis du Comité International pour la libération des 5 s'est référée à ces journées.

“ Une chose qui a marqué la Seconde édition de ces Journées a été la présence de parlementaires de 7 pays, un d'Europe et le reste d'Amérique latine. Cela nous a beaucoup aidé pour notre travail de lobby. C'est une façon d'arriver à un autre secteur des États-Unis. Nous avons pu parler avec des membres de la Chambre des Représentants ou avec leurs assistants. Nous sommes arrivés au bureau de 43 élus. L'échange avec leurs homologues d'Amérique Latine a été très riche. Ils sont venus leur expliquer pour quoi parler de l'affaire des 5 était important pour eux.”

La Haute Commissaire de l'ONU pour les droits de l'Homme, Navi Pillay, a exprimé son appui aux Cubains injustement emprisonnés aux États-Unis et elle s'est engagée à faire de son mieux pour résoudre leur situation.

Le mouvement solidaire a souffert cette année de pertes irréparables.

Le président du Venezuela, Hugo Chávez, le leader sud-africain, Nelson Mandela. Notre collègue Bernie Dwayer, journaliste du Service Anglais de Radio Havane et auteur de plusieurs documentaires sur cette affaire, et l'écrivain et scénariste étasunien, Saúl Landau, producteur du documentaire : Que le véritable terroriste se mette débout”.

Lors du 18è Festival Mondial de la Jeunesse et des Étudiants qui a réuni en Équateur des représentants des nouvelles générations, ils ont exprimé leur solidarité avec les 5 et leur engagement de travailler pour que les 4 qui sont toujours derrière les barreaux rentrent au plus vite à Cuba.

Luis Cartagena, un délégué mexicain sent cette injustice comme sienne:

“ C'est une injustice aberrante, sans précédent, parce que séparer 5 personnes de leurs familles, les incarcérer uniquement parce qu'elles évitaient le terrorisme, est quelque chose de très triste.

Le cas de Gerardo est le plus difficile. Il ne sait pas s'il va retourner auprès d' Adriana, s'il va pouvoir avoir d'enfants. Chacun de nous, nous voulons être père, avoir des enfants. C'est pour cela que nous devons poursuivre la lutte pour que ces camarades rentrent au sein de leurs familles”.

Ce dernier mois de 2013, le Ministère cubain des Affaires étrangères a confirmé la disposition du gouvernement de Cuba d'établir immédiatement un dialogue avec le gouvernement des États-Unis pour trouver une solution au cas d'Allan Gross, emprisonné à Cuba pour avoir commis des délits contre la sécurité de l'état, mais sur des bases réciproques. Les autorités cubaines voudraient y aborder aussi leurs préoccupations humanitaires concernant l'affaire des antiterroristes cubains emprisonnés aux États-Unis.

Allan Gross purge une peine de 15 ans de prison à La Havane pour avoir violé les lois cubaines, en introduisant dans notre pays des articles pour mettre en place un programme financé par le gouvernement de Washington, dans le but de déstabiliser l'ordre constitutionnel cubain.

Ces deux affaires n'ont certes, rien à avoir. Mais nos compatriotes ne méritent pas de passer un seul jour de plus en prison.

Le président des États-Unis a la possibilité de signer la libération immédiate de nos compatriotes.

En vertu d'un accord issu de la rencontre de solidarité qui annuellement est organisée dans la ville d'Holguín, une réunion à Rome avec le Pape François, pour lui demander d'intercéder auprès du président étasunien, est préparée.

2014 sera l'année de la libération de Fernando González Llort, qui pourra en fin rentrer à Cuba pour rejoindre la bataille en faveur de la libération de ses 3 camarades. 15 ans d'injustice ça suffit!



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