Le rejet contre la violence policière grandit aux États-Unis

Édité par Tania Hernández
2016-07-12 15:21:52

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Par Guillermo Alvarado

Les États-Unis, le pays qui fabrique et vend la plus grande quantité d'armes, de munitions et toute sorte de matériel militaire, celui qui a déclenché les guerres les plus sanglantes et prolongées des dernières décennies, le seul qui a employé à deux reprises, la bombe atomique contre un autre peuple, celui qui permet qu'il y ait autant d'armes que d'habitants dans son territoire, n'a pas la moindre possibilité d'échapper à la violence interne, comme en témoignent d'incidents très douloureux.

Une nation qui prêche la haine et la peur de ce qu'il y a de différent, de bizarre, d'étranger ou tout simplement de ce qu'elle ne comprend pas, n'a d'autre alternative que celle de tomber dans son propre tourbillon. Des citoyens lucides sont en train de protester contre cette réalité, depuis plusieurs jours dans les rues de nombreuses villes étasuniennes.

Le détonateur a été l'assassinat, la semaine dernière, par des agents de police de deux afro-américains: Alton Sterling, dans la ville de Baton Rouge, dans l'État de Louisiane et Philando Castile, au Minnesota. Alton Sterling, père de 5 enfants, était un vendeur ambulant. L'intervention des policiers aurait été motivée par un appel d'urgence, indiquant que ce vendeur de CD, armé, avait menacé un passant. Cependant sur la vidéo filmée par un amateur, on ne voit pas si Alton Sterling était effectivement armé. Ce que l'on voit en revanche, c'est que cet homme a été maintenu au sol par deux officiers et tué à bout portant.

Philando Castile a été interpellé, lors d'un contrôle routier, parce que les phares de l'arrière de sa voiture étaient en panne, donc éteints.

Philando Castile a reçu deux balles lorsqu’il prenait son permis de conduire pour le montrer au policier, auquel il a expliqué qu'il avait une arme à feu avec lui, pour laquelle il disposait d'un permis de port d’arme. Deux crimes inexplicables et totalement innécessaires.

Ces 5 derniers jours, des protestations se sont étendues dans les villes de Chicago, Atlanta, Baton Rouge, St. Paul, Los Ángeles, Phoenix et Rochester.

Durant les protestations dans la ville de Dallas, au Texas,un franc tireur, ex membre de l'armée, ayant participé à la guerre en Afghanistan, a tué 5 policiers et blessé 9 autres, ce qui prouve que la violence est aveugle, une fois qu'elle est déclenchée.

 

La lettre publiée par la chanteuse Beyoncé illustre très bien le sentiment que ces crimes ont soulevé parmi la communauté noire aux États-Unis. Elle souligne: “ Nous sommes écœurés et lasses des assassinats de jeunes hommes et de jeunes femmes de notre communauté. Nous n'avons pas besoin de compassion. Nous avons besoin que tous respectent nos vies”.

Selon des médias étasuniens, durant le premier semestre de 2016, 509 personnes ont été tuées par la police. 123 d'entre elles étaient Afro-américains, 72 des latinos et 69 appartenant à d'autres minorités ethniques.

Dans un pays qui s'est développé grâce à la contribution de millions d'immigrants venus de tous les confins de la terre, y compris des esclaves amenés de force, le fait que le racisme, la haine et la xénophobie y règnent toujours, est une véritable infamie.

Il est opportun de revenir sur le discours prononcé par Martin Luther King, leader de la lutte pour les droits civils aux États-Unis, le 28 août 1963 devant le monument d'Abraham Lincoln à Washington. À cette occasion il a déclaré que cent ans après l'élimination officielle de l'esclavage, « le Noir languit encore dans les coins de la société étasunienne et se trouve exilé dans son propre pays ».

Ce jour-là Martin Luther King a terminé son discours en signalant: « Je vous le dis ici et maintenant, mes amis, bien que nous ayons à faire face à des difficultés aujourd’hui et demain je fais toujours ce rêve... Je rêve que mes quatre petits-enfants vivront un jour dans une nation où ils ne seront pas jugés sur la couleur de leur peau, mais sur la valeur de leur caractère. Je fais aujourd’hui un rêve! »

Nous vous suggérons, vous qui nous écoutez, de chercher un documentaire très beau et de toute actualité, réalisé par le cinéaste cubain Santiago Álvarez et intitulé “Now”, où vous constaterez qu'une image vaut 1000 mots sur tout ce qui se passe encore aux États- Unis.



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