La Colombie : entre la guerre et la paix

Édité par Reynaldo Henquen
2018-05-28 12:56:30

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Dans le calendrier électoral de l'Amérique Latine, complexe et très chargé, les Colombiens ont fait un nouveau pas pour élire le président de leur pays dans un climat dans lequel la question clé est l'avenir du processus de paix, encore à mi-chemin et avec de nombreuses difficultés à surmonter.

Les résultats annoncés par les autorités correspondantes indiquent qu'au premier tour d'hier, le candidat Ivan Duque est arrivé premier, parrainé par l'ancien chef d'état Alvaro Uribe, avec 39,1% des voix, un chiffre élevé mais loin du 50% plus 1 qui lui aurait accordé immédiatement le présidence.

La seconde place est revenue à Gustavo Petro, ancien maire de Bogotá qui a obtenu 25,1% des voix suivi de très près par l'écologiste Sergio Fajardo, avec 23,73%.

Les trois autres candidats au fauteuil présidentiel sont restés loin derrière. Il faut mettre l'accent sur l'écroulement subit aux urnes, avec seulement 2,1%, du candidat du Parti Libéral, Humberto La Calle qui a été négociateur gouvernemental dans le processus de paix avec les FARC-AP, les Forces Armées Révolutionnaire de la Colombie-Armée du Peuple.

Donc, Duque et Petro s'affronteront aux urnes au second tour le 17 juin, mais c'est le potentiel de voix de Sergio Fajardo qui pourra faire pencher la balance en faveur de l'un des candidats en ballotage.

De nombreuses choses seront en jeu, mais rien d'aussi important que la paix dans un pays accablé par une guerre de presque 70 ans, la plus longue de l'histoire moderne de notre continent, guerre qui a eu un coût humanitaire très élevé qui se traduit par des centaines de milliers de morts et de blessés et par des millions de déplacés.

L'on sait que l'ex-président Uribe est un ennemi farouche des négociations avec les organisations de guérilla tant de celles qui ont abouti à la signature d'accords avec les FARC-AP que de celles qui se déroulent actuellement avec l'Armée de Libération Nationale.

De l'avis d'Uribe la solution doit passer par le pouvoir des armes que ce soit de celui que représentent les forces armées colombiennes, que de celui des groupes irréguliers qui sèment la terreur en plusieurs point de la Colombie.

Les résultats du 17 juin détermineront lequel des critères s'imposera. Les récentes décisions prises par le président Juan Manuel Santos, en particulier l'adhésion de ce pays à la tristement célèbre OTAN n'aident en rien.

L'OTAN n'a rien à voir avec notre région et l'adhésion éventuelle de la Colombie va à l'encontre de la déclaration de l'Amérique et des Caraïbes comme zone de paix dans laquelle les conflits doivent être réglés par la voie des négociations.

Ce seront 21 jours de négociations intenses et les deux candidats devront démontrer leurs habilités pour convaincre d'autres partis ainsi que les plus de 15 millions de personnes qui ne se sont pas rendues aux urnes hier. Il s'agit, en somme, de quelque chose de plus important que la gauche ou la droite. Il s'agit de choisir entre la paix ou la guerre!

 



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