Le commerce de la misère

Édité par Reynaldo Henquen
2021-02-08 09:42:40

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Par Guillermo Alvarado

L’assassinat de 19 migrants dans l’état mexicain de Tamaulipas, proche de la frontière avec les États-Unis, a mis en relief une fois de plus les risques extrêmes de la traversée vers une supposée terre d’opportunités, qui peut conduire à la mort.

Tout ce qu’on sait sur l’affaire c’est que les victimes ont été criblées de balles et leurs cadavres incinérés et abandonnés dans une fourgonnette.

Les autorités mexicaines ont signalé qu’au moins 11 des victimes étaient des Guatémaltèques et ainsi l’ont confirmé quelques familles du petit village très pauvre  de la municipalité Comitancillo, situé dans l’Ouest de ce pays.

Des jeunes dudit Triangle Nord-Centraméricain, formé en outre par le Honduras et Le Salvador, cherchent à fuir la misère, le manque d’opportunités et la violence, dans l’espoir d’améliorer leurs vies aux Etats-Unis.  

Pour ce faire, ils doivent tomber dans les mains de trafiquants sans scrupules, appelés aussi « coyotes » (passeurs), qui devraient en principe les conduire sains et saufs à leur destination, ce qui n’arrive pas fréquemment.

La tragédie démarre lorsqu’ils se mettent à la recherche de l’argent demandé qui oscille entre 7 mille et 15 mille dollars. Les familles vendent ou hypothèquent leurs rares propriétés ou acquièrent des dettes onéreuses que les mêmes réseaux facilitent et leur font payer sans pitié.  

Si le voyage est frustré pour quelconque raison, ils doivent retourner au village, plus pauvres encore et dans bien des cas ils n’ont même pas un endroit pour vivre.

Pour d’autres, comme les 19 qui ont motivé ces réflexions, il ne reste même pas l’avantage de continuer à vivre, car les réseaux de trafiquants sont implacables et ils sont associés avec d’autres formes de crime organisé, tel que le trafic de drogue, des armes et la corruption gouvernemental.

En fait, parmi les premiers mandats d’arrêt lancés par le Procureur de Tamaulipas figurent ceux contre douze membres de la police locale, accusés d’homicide aggravé, d’abus de pouvoir, de mauvaise exécution des tâches et de falsification de rapports.

On ne pense pas qu’ils soient les auteurs du meurtre multiple, mais ils ont protégé les auteurs et ont nettoyé la scène du crime pour effacer leurs empreintes digitales.

Des nombreux témoignages indiquent que dans ce territoire tout est contrôlé par des maffias qui, en outre se battent entre elles pour le contrôle des routes. Les « coyotes » (passeurs), travaillent aux côtés des maffias ou doivent leur payer pour chaque voyageur et lorsqu’il y a un problème, ces derniers souffrent les conséquences. 

Encore une fois je répète que l’application de politiques frontalières n’est pas la solution, mais l’encouragement du développement et de l’application de la justice dans les pays émetteurs pour que les gens ne se voient pas dans l’obligation de choisir entre la mort ou une éventuelle opportunité. 



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