Bouger les dominos

Édité par Reynaldo Henquen
2021-04-01 12:06:33

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Par Guillermo Alvarado

L’imprévisible président du Brésil, Jair Bolsonaro, harcelé par la crise sanitaire, la baisse de sa popularité et ses tensions répétitives avec d’autres facteurs de pouvoir dans le pays, s’est vu obligé de réaliser des changements dans son cabinet et dans d’autres structures du gouvernement.

Celui qui a participé à ce jeu ingénieux sait que cette expression « bouger les dominos » signifie le mouvement que l’on fait avec les pièces sur la table pour bien les mélanger, avant que chaque joueur prenne les siennes.

Quelque chose de similaire a fait Bolsonaro lorsqu’il a remplacé plusieurs ministres et a fait des changements au ministère de la Justice, à la Maison Civile et au bureau du Procureur général de l’État.

Ces déménagements n’ont pas du tout été volontaires car il a perdu plusieurs de ses collaborateurs les plus proches et les plus fidèles, ce qui montre des fissures plus profondes que celles que l’on voit.

Le premier à tomber a été le général Eduardo Pazuello, qui tenait le portefeuille de la Santé, dépassé par la gravité de la pandémie qui a infecté jusqu’à présent 12,5 millions de personnes dont 315 milles décédés et en conséquence le Brésil est devenu une menace pour les pays voisins et pour toute l’Amérique du Sud.

Le plus douloureux pour le président a été la démission forcée du ministre des Affaires Étrangères, Ernesto Araujo, accusé d’avoir détruit l’image du Brésil à l’étranger pour faire plaisir à son patron et au patron de son patron, Donald Trump.

Le chaîne d’horreurs de ce sujet est sans précédents et il a gagné le titre d’avoir été le piètre ministre de l’histoire de la diplomatie locale. La cerise sur le gâteau est qu’au moment où le Brésil avait le plus besoin des vaccins chinois pour freiner le Covid-19 il a insulté la nation asiatique.

Un autre coup pour l’image du chef de l’exécutif brésilien a été le départ du ministre de la Défense Fernando Azevedo e Silva, l’homme qui a maintenu la cohésion de l’armée autour du président controversé et discrédité.

Selon l’analyste Darío Pignotti, la haute direction militaire, qui a également été écartée la veille, était mécontente de la politisation que Bolsonaro opère dans les commandements moyens et inférieurs de l’institut militaire. 

Les généraux ne sont pas non plus en disposition de participer à la querelle entre le président et les gouverneurs qui veulent appliquer des mesures de restrictions pour freiner l’avancée du Covid-19.

À présent Bolsonaro connaît le soutien populaire le plus bas de son mandat, en proportion inverse à la hausse de Luis Inacio Lula da Silva. Il ne serait donc pas étrange que la droite radicale brésilienne préfère changer de candidat pour les élections présidentielles d’octobre 2022, c’est-à-dire « bouger les pièces du dominos »



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