Les trois années défavorables de Duque au pouvoir

Édité par Reynaldo Henquen
2021-08-09 17:59:35

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Par María Josefina Arce.

Massacres, déplacements forcés, assassinats sélectifs, violences policières contre les manifestants, non-respect des accords de paix et panorama épidémiologique complexe dû au COVID-19 définissent la situation en Colombie durant les trois années de mandat du Président Iván Duque.

Selon les sondages, Duque a le taux d'approbation le plus bas de l'histoire de la nation sud-américaine. En mai dernier, il ne comptait que sur 18 % de soutien.

Les 36 derniers mois ont été mouvementés, le territoire colombien a vécu  dans une violence constante. Plus de 60 massacres ont été perpétrés jusqu'à présent en 2021, faisant craindre qu'en décembre le nombre de massacres dépassera les 91 enregistrés l'année dernière.

Un autre problème est lié à cette violence : les déplacements forcés. Au cours des premiers mois de l'année 2021, plus de 44 000 Colombiens ont été contraints de quitter leurs foyers en raison des actions des groupes armés irréguliers qui luttent pour le contrôle des territoires.

Les assassinats sélectifs sont une autre réalité malheureuse des trois années de mandat de Duque. Rien qu'en 2020, 310 leaders sociaux ont été tués, selon l'Institut d'études pour le développement et la paix (Indepaz). Cette année, le chiffre dépasse la soixantaine.

Le Président a été vivement critiqué par de nombreux secteurs pour  avoir refusé d'appliquer l'accord de paix qui a les moyens nécessaires pour endiguer la violence, signé en 2016 par son prédécesseur Juan Manuel Santos avec l'ex-guérilla Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée du peuple.

Selon les médias, le rapport le plus récent de l'Institut Kroc, chargé du suivi de l'accord, indique qu'en novembre dernier, seulement 28 % des dispositions convenues avaient été mises en œuvre.

L'absence de garanties de sécurité pour les anciens guérilleros est une autre préoccupation constante de la société colombienne.

La situation économique n'est pas meilleure. L'année dernière, la pauvreté dans le pays a augmenté de 6,8%, par rapport à 2019, tandis que 15,1% de la population vit actuellement dans l'extrême pauvreté.

Le gouvernement de Duque a également été la cible de protestations populaires. Son projet de réforme fiscale, qui prévoyait une augmentation de 19 % des taxes sur les services publics et le panier alimentaire de base, a déclenché une explosion sociale aux proportions gigantesques. Pendant deux mois, les Colombiens sont descendus dans la rue et ont été violemment réprimés par les forces de l'ordre.

Quarante et un homicides, 69 blessés aux yeux, près de deux mille arrestations arbitraires et plus de 300 disparitions sont le bilan de la répression contre les manifestations antigouvernementales, selon les organisations sociales et de défense des droits de l'homme.

Bien que dans les discours de Duque pour son mandat de trois ans aient tenté de présenter une image édulcorée, la vérité est que le bilan de son administration est assez défavorable et laisse  un goût amer dans une grande partie de la société colombienne.

 



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