Diaz-Canel : Nous, les enfants de l’Amérique latine, ne cèderons jamais face aux pressions et aux menaces

Édité par Reynaldo Henquen
2021-12-14 12:09:25

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Discours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, à la cérémonie de clôture  du 20e Sommet de l'ALBA-TCP, au Palais des Conventions, le 14 décembre 2021, « Année 63 de la Révolution »

Auteur: Miguel Diaz-Canel Bermude | informacion@granmai.cu

15 décembre 2021 09:12:47

Diaz-Canel a déclaré : « Vous pouvez compter sur la main solidaire de Cuba pour continuer à avancer, dans la limite de nos modestes possibilités, dans les programmes de coopération déjà entrepris et dans d'autres que nous continuerons à mener. » Photo: José Manuel Correa

Discours prononcé par Miguel Mario Diaz-Canel Bermudez, Premier secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et président de la République, à la cérémonie de clôture  du 20e Sommet de l'ALBA-TCP, au Palais des Conventions, le 14 décembre 2021, « Année 63 de la Révolution »

 (Traduction de la version sténographique de la Présidence de la République)

 Cher général d'armée Raul Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine ;

Chers chefs d'État et de gouvernement de l'ALBA-TCP ;

Chers chefs de délégations et invités ;

Camarades :

Nicolas, merci pour la justesse de tes propos, ta gentillesse et ta solidarité avec Cuba, avec l'ALBA et avec le monde.

Il y a dix-sept ans, les leaders historiques des processus révolutionnaires au Venezuela et à Cuba, Hugo Rafael Chavez Frías et Fidel Castro Ruz, ont fondé l'Alternative

Diaz-Canel a déclaré : « Vous pouvez compter sur la main solidaire de Cuba pour continuer à avancer, dans la limite de nos modestes possibilités, dans les programmes de coopération déjà entrepris et dans d'autres que nous continuerons à mener. » Photo: José Manuel Correa

bolivarienne pour les Amériques, qui est devenue peu après l'Alliance bolivarienne pour les peuples de notre Amérique-Traité de commerce des peuples (ALBA-TCP), une véritable forteresse morale de solidarité, d'unité compacte, qui honore Notre Amérique de son exemple et de sa dignité.

Tout au long de ces années de dures épreuves, y compris la douloureuse disparition physique de ses architectes, l'Alliance a défendu et maintenu comme principe l'esprit de fraternité et la défense de la souveraineté nationale.

Et au cours des presque deux années passées de lutte contre la terrible pandémie de COVID-19, la coopération entre les États membres s'est fait sentir, avec son lot de solidarité, dans les moments les plus difficiles. En partageant le peu dont chacun disposait, l'Alliance a montré que le soutien mutuel est non seulement nécessaire, mais possible.

Alors que nos peuples subissaient l'impact de la paralysie économique causée par la pandémie, les États-Unis et leurs transnationales n'ont pas cessé de piller les ressources naturelles de Notre Amérique. L'économie mondiale a chuté, les peuples en ressentent les conséquences, mais les comptes des plus puissants ont augmenté.

L'égoïsme et l'ambition promus par l'idéologie néolibérale dominante ont rendu impossible la résolution immédiate, globale et à la portée de toutes les économies, des problèmes générés par la pandémie. L'ordre mondial injuste ne saurait rivaliser avec l'intelligence humaine, qui est capable, comme nous l'avons vu, de créer des vaccins contre le virus en un temps record. Alors que dans certaines nations riches, de larges segments de la population refusent de se vacciner et que d'autres décident de se protéger plusieurs fois, il existe des pays et même des continents qui ne bénéficient pratiquement d’aucune protection.

D'autre part, nous assistons à une lutte ouverte pour l'hégémonie dans laquelle les États-Unis cherchent à supplanter le travail des organisations internationales.  Il ne leur suffit plus de s'ériger en juges mondiaux, dressant des listes et des classements des degrés de liberté, de démocratie et de droits de l'Homme.

Il y a quelques jours s'est tenu un soi-disant « Sommet de la démocratie », convoqué par les États-Unis, le pays qui a contribué à renverser le plus de processus politiques dans le monde.

Quelle chance pour ceux d'entre nous qui ont été exclus de la liste des invités, comme plusieurs des États de Notre Amérique et de l'ALBA-TCP. Nous ne sommes pas vraiment intéressés à répondre aux exigences de l'hôte, mais il faut avoir une bien piètre conception de la démocratie pour convoquer certains pays en son nom et en exclure d'autres, simplement parce que ces autres ont choisi un autre mode de gouvernance.

Quelques jours avant la tenue de ce sommet très médiatisé sur la démocratie, lors d'un entretien téléphonique avec le président russe Vladimir Poutine, Joe Biden aurait averti son homologue russe qu'une nation ne peut pas demander à une autre de changer sa politique, et que les nations ne peuvent pas dire à d’autres avec qui elles peuvent travailler.

De toute évidence, l'actuel locataire de la Maison-Blanche donne des conseils qu'il ne suit pas.  Ignorant ses propres conseils, son pays soumet depuis des années des millions d'êtres humains dans le monde entier à des blocus et des sanctions.

Nous, les Cubains, nous qui souffrons de cette politique de blocus et de sanctions renforcées, nous nous demandons : de quelle autorité morale disposent les États-Unis et qui leur a donné le droit de décider, au niveau planétaire, de ce qu'est la démocratie ?

Leur soutien à des gouvernements et à des candidats politiques ayant des positions d'extrême droite, philo-fascistes et populistes d'extrême droite peut-il être considéré comme démocratique ?

Comment les États-Unis ont-ils expliqué lors de ce Sommet leur utilisation malveillante des systèmes judiciaires, du contrôle des médias et des réseaux numériques pour persécuter, emprisonner et affaiblir les personnalités progressistes et de gauche ?

Les États-Unis ont-ils condamné lors de ce Sommet les assassinats ciblés, les massacres ou la répression brutale et la proscription de la protestation sociale, par lesquels, dans les pays de notre région, des jeunes, des personnes âgées, des femmes et des indigènes ont été assassinés, mutilés et détenus - des actes extrêmement graves sur lesquels le gouvernement des États-Unis et ses instruments, comme l'OEA, ont fermé les yeux ?

Ce Sommet a-t-il abordé les plans du gouvernement des États-Unis visant à annihiler les progrès sociaux réalisés par les gouvernements de gauche en Amérique latine qui ont légitimement remporté des élections ?

Comment les États-Unis ont-ils expliqué le coup d'État en Bolivie qu'ils ont ouvertement encouragé et soutenu ?

Il convient de rappeler aujourd'hui que, lorsque ce coup d'État a été consommé, le Secrétaire d'État de Donald Trump de l'époque s'est exclamé : « Bravo pour la Bolivie ! » Et deux ans plus tard, l'administration de Joe Biden, qui est censée être différente de celle de son prédécesseur, a décidé de ne pas inviter le gouvernement légitimement élu de Bolivie au « Sommet de la démocratie ».

Comment un Sommet de la démocratie peut-il ne pas condamner, ignorer, taire le nombre croissant d'assassinats de dirigeants sociaux et de journalistes qui ne répondent pas au contrôle hégémonique des médias dans la région ?

Pourquoi n'a-t-il pas été question, lors de ce Sommet, d'enquêter sur les politiciens qui ont dissimulé leurs fortunes dans des paradis fiscaux ?

Si les organisateurs de ce Sommet impérial ont estimé que l'exclusion de certains de nos pays de leur réunion n'était qu'une sanction de plus, laissez-moi vous dire que nous l'avons reçue comme une reconnaissance. Pas même un millier de sanctions unilatérales supplémentaires ne parviendront à entamer la fierté et la dignité des peuples vénézuélien, nicaraguayen et cubain (Applaudissements), qui ont déjà été trop souvent punis et sanctionnés par ce gendarme mondial pour être effrayés par une énième exclusion.

 Au nom des Cubains, je tiens à souligner que dans les veines de chacun de nous bat le sang de ceux qui sont tombés pour notre indépendance, héritiers du courage, de la bravoure, de force morale et de la conviction de Marti, Maceo et Fidel, ainsi que des enseignements et des conseils de Raul. D’eux tous et de nombreux autres Cubains courageux dont la liste serait infinie, nous avons appris à défendre notre patrie ou à mourir pour elle.

En tant que Latino-américains, nous nous sentons héritiers de Simon Bolivar, d'Augusto César Sandino, de tous les héros de l'indépendance américaine et d'Hugo Chavez Frias, qui a repris l'héritage de tant de héros et qui, avec Fidel, a donné une dimension contemporaine à notre aspiration à l'indépendance et à la souveraineté, mais aussi à l'unité et à la solidarité, autant de principes qui rendent indestructible le lien de fraternité de l'ALBA.

Les enfants d'Amérique latine, comme Che Guevara aimait à le souligner, sont des hommes et des femmes libres qui ne cèderont jamais à la pression et au chantage.

Nous sommes un ensemble de nations au sein de cette Alliance, prêtes à continuer à faire le maximum de sacrifices possibles pour la dignité et le bonheur de nos peuples.

Comme le signalait notre Héros national José Marti : « C'est l'heure du dénombrement et de la marche unie, et nous devons aller en carré serré, comme l'argent à la racine des Andes. »

Chers frères et sœurs de l'ALBA :

Vous pouvez compter sur la main solidaire de Cuba pour continuer à avancer, dans la limite de nos modestes possibilités, dans les programmes de collaboration déjà entrepris et dans d'autres que nous continuerons à mener.

Les résultats obtenus par les scientifiques cubains dans la mise au point des vaccins contre la COVID-19 et les autres candidats-vaccins en cours d'approbation pour leur utilisation sont au service de l'humanité et en particulier de nos peuples frères d'Amérique latine et des Caraïbes.

Vive le dix-septième anniversaire de l'Alliance bolivarienne !

Vive Chavez et Fidel !

Hasta la victoria siempre !

Patria o Muerte !

Venceremos !  Exclamations de « Venceremos ! »

(Ovation.)

 



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