Bejar dénonce l’existence dans les forces armées péruviennes de groupes soutenant l’ancien dictateur Fujimori

Édité par Reynaldo Henquen
2021-08-19 09:23:03

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Lima, 19 août (RHC) L’ancien ministre des Affaires étrangères du Pérou, Héctor Béjar, a déclaré en interview exclusive avec la chaîne internationale Telesur, que sa démission était due à des manipulations et des pressions de secteurs d’extrême droite qui refusaient leur défaite électorale.

"La stratégie a été élaborée, ils m’ont empêché d’aller au Congrès, parce que je voulais parler à l’opinion publique et expliquer la situation (...) En allant au Parlement, j’aurais expliqué pourquoi le Pérou doit avoir une politique étrangère décente", a déclaré Béjar.

Le professeur d’université a souligné que les déclarations par lesquelles il a été jugé par les médias hégémoniques correspondent à une rencontre académique qu’il a tenue avec des étudiants il y a quelques années, où il a expliqué la participation de la Marine de Guerre au terrorisme au Pérou.

"Dans la Marine il y a des groupes d’extrême droite qui n’ont pas fait partie de l’institutionnalité, mais il y a une sorte de fujimontesinisme étendu qui se maintient dans la Marine. Tout le monde sait que Monsieur Montesinos était conseiller de Keiko Fujimori depuis la prison", a souligné l’ancien conseiller.

Béjar a précisé que malgré les attaques incessantes, il a publié un communiqué dans lequel il s’est excusé auprès de la marine pour ses déclarations, "la marine s’est sentie offensée par mes déclarations et a publié un communiqué exigeant que je me rétracte et présente des excuses, ce que j’ai fait", a-t-il détaillé.

L’ancien ministre a précisé que ses déclarations ne ternissent l’image ni de l’Armée ni de la Marine de Guerre péruvienne, "la Marine elle-même a publié un livre qui s’appelle "L’action institutionnelle de La Marine" où elle reconnaît que ses éléments ont participé à l’explosion de la maison de son propre amiral dans les années 70", a-t-il ajouté.

Béjar a affirmé que des membres du fujimorisme prétendent continuer à saboter la gestion naissante de l’actuel président Pedro Castillo, "dans mon cas monsieur Jorge Montoya, vice-amiral à la retraite fait partie d’un groupe d’extrême droite qui est une organisation de l’Opus Dei, tous ces éléments ont fonctionné pendant les deux tours des élections présidentielles", a-t-il dénoncé.

"Ils veulent créer l’image d’un gouvernement fragile et désorienté, mais ils oublient qu’il y a un peuple au Pérou. Si cette situation se poursuit, le peuple se mobilisera pour défendre la démocratie afin d’assurer le triomphe du président Castillo", a déclaré l’ancien ministre.

L’universitaire péruvien a également dénoncé les médias hégémoniques pour leur rôle dans la déstabilisation du gouvernement, "La démocratie doit entrer dans les médias, mais ils vont l’éviter à tout prix, parce qu’ils savent que leur maintien au pouvoir dépend de leur pouvoir dans les médias", a-t-il ajouté.

"Il y a un journal comme El Comercio qui fut le grand quotidien péruvien, aujourd’hui presque sans lecteurs, mais il appartient à la famille Miró Quesada, qui est associée aux monopoles miniers et de construction", a expliqué Béjar.

"Avant ma démission, nous étions en train de former une équipe pour la chaîne publique, ainsi que des stations et des journaux qui sont en dehors des monopoles et de former un grand réseau. J’espère que le gouvernement péruvien pourra mettre à la disposition du public une presse indépendante et ouverte", a exhorté Béjar.

L’ancien ministre des Affaires Étrangères a indiqué qu’un programme décent en matière de politique étrangère, fondé sur les accords fondamentaux des Nations Unies, était mis en œuvre depuis son bureau.

Béjar a expliqué que pour le pays il n’y a aucune raison de rester dans le groupe sans importance de Lima, "ce groupe n’existe plus, il a ses veuves au sein de la droite péruvienne qui continuent à pleurer. Personne n’est au Groupe de Lima (...) Le Mexique a une autre politique Extérieure avec López Obrador, la même chose avec l’Argentine, la Bolivie, le Groupe de Lima  a tout simplement cessé d’exister", a-t-il dit.

"Le gouvernement actuel ne s’intéresse pas à la politique étrangère, ils sont très engagés dans la politique intérieure au milieu du siège de la droite", a conclu Hector Béjar.

 

(Telesur)



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