Les Etats-Unis veulent rouvrir un centre de rétention de migrants à Guantanamo

Édité par Reynaldo Henquen
2021-09-24 18:39:53

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Washington 24 septembre (RHC) L'administration Biden a lancé un appel d'offre pour rendre opérationnel un centre de rétention pour migrants inutilisé depuis 2017 et se trouvant non loin du tristement célèbre camp de détention de Guantanamo, à Cuba.

Le 17 septembre, l'agence en charge de l'immigration et des douanes des États-Unis a lancé un appel d'offre visant à confier à un sous-traitant privé la gestion du centre de rétention de migrants inutilisé depuis 2017 dans la Base Navale de Guantanamo située en territoire cubain que les  États-Unis occupent  contre la volonté du gouvernement et du peuple cubains , . Des clichés de gardes-frontières américains repoussant des migrants suscitent un tollé. Il s'agira pour ce gestionnaire privé de gérer le centre et de fournir des agents de sécurité non armés.

Publiée sur le site internet des marchés publics Sam.gov, l'annonce explique qu'«au moins 10 % du personnel augmenté doit parler couramment l'espagnol et le créole haïtien», comme le rapporte NBC News. L'«opportunité de contrat» affirme par ailleurs que «l'installation a une capacité de 120 personnes et aura une population journalière estimée à 20 personnes». Le prestataire sera cependant «responsable du maintien sur place de l'équipement nécessaire à la construction de logements temporaires pour des populations supérieures à 120 [migrants et pouvant monter] jusqu'à 400 migrants en cas de surcharge».

Comme le rappelle The Guardian, le camp de migrants de Guantanamo a été créé en 1991 dans le but d'accueillir des demandeurs d'asile cubains. Il a finalement été utilisé pour détenir environ 34 000 Haïtiens et à peu près le même nombre de Cubains, jusqu'à ce que l'administration Obama le ferme.

Cette réouverture de ce camp coïncide avec l'arrivée de dizaines de milliers de migrants – pour la plupart haïtiens – qui s'entassent depuis plusieurs semaines dans les villes mexicaines de Tapachula (à la frontière avec le Guatemala) et de Ciudad Acuna (à la frontière du Texas) où ils vivent sous la chaleur et dans l'insalubrité.

Néanmoins, le département de la Sécurité intérieure des États-Unis a déclaré à NBC News qu'il n'envoyait pas et n'enverrait pas à Guantanamo «les ressortissants haïtiens rencontrés à la frontière sud-ouest».

Le 23 septembre, la porte-parole de la Maison Banche Jen Psaki a également précisé face aux journalistes qu'il n'y avait «jamais eu de plan en ce sens». «Je pense qu'il y a eu une certaine confusion concernant le Migrant Operations Center [le nom du centre pour migrants de Guantanamo], qui est utilisé depuis des décennies pour traiter les migrants interceptés en mer en vue de leur réinstallation dans un pays tiers», a-t-elle déclaré, estimant que l'appel d'offre avait «suscité une certaine confusion en raison du moment choisi», mais qu'il s'agissait d'un appel d'offres «de routine», «sans rapport avec la frontière sud».

La baie de Guantanamo est surtout connue pour héberger le camp militaire américain de même nom. Trente-neuf individus qualifiés de «combattants illégaux» par les Etats-Unis y sont actuellement encore détenus, après avoir capturés par l'armée américaine dans différentes opérations menées à l'étranger – en Afghanistan ou en Irak par exemple. Le responsable opérationnel des attentats du 11 Septembre, Khalid Cheikh Mohammed, est écroué à Guantanamo depuis 15 ans.



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