L'assaut du Capitole, « une tentative de coup d'État » fomentée par Trump

Édité par Reynaldo Henquen
2022-06-10 00:17:55

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 Washington, 9 juin (RHC) Les parlementaires américains ont présenté les premiers résultats de l'enquête diligentée après l'invasion du siège politique américain.Le 6 janvier 2021, des milliers de partisans de Donald Trump avait envahi le siège parlementaire des Etats-Unis.

Un homme aux cornes de bison déambulant dans les couloirs du Congrès américain, des élus rampant au sol avec des masques à gaz... L'assaut du Capitole le 6 janvier 2021 a marqué l'Histoire. Dix-huit mois plus tard, une question reste, cependant, sans réponse. Quel était le rôle de Donald Trump dans cette invasion ? Après de longs mois d'enquête, une commission parlementaire a présent dans la nuit du jeudi 9 juin au vendredi 10 (heure française, ndlr) les premières conclusions. Les manifestants ont pris d'assaut le siège du Parlement après « les encouragements » de l'ancien président, a déclaré Bennie Thompson, le chef de la commission dite du « 6 janvier », en ouverture d'une série d'auditions censées prouver l'existence d'une campagne délibérée pour renverser le résultat de la présidentielle de 2020, remportée par Joe Biden.

« Le 6 janvier a été la culmination d'une tentative de coup d'État », a affirmé Bennie Thompson. « Donald Trump était au centre de ce complot ». Pour appuyer ses conclusions, la commission du « 6 janvier » a diffusé des images inédites des violences de cette froide journée d'hiver lors de laquelle des milliers de partisans de Donald Trump s'étaient réunis à Washington pour dénoncer le résultat de l'élection de 2020, qui avait vu perdre l'ex-magnat de l'immobilier. Ces vidéos montrent des foules attaquant le siège du Congrès, appelant notamment à « pendre » le vice-président Mike Pence, et un manifestant lisant des tweets de Donald Trump au mégaphone.

Depuis près d'un an, ce groupe d'élus - sept démocrates et deux républicains - a entendu plus de 1 000 témoins dont deux enfants de l'ancien président. Par ailleurs, ils ont épluché 140 000 documents pour faire la lumière sur les faits et gestes de Donald Trump avant, pendant et après cet événement qui a fait trembler la démocratie américaine. Le complot à l'origine de l'assaut du Capitole « n'est pas terminé », a alerté le chef d'une commission parlementaire. « Notre démocratie est toujours en danger. Le complot visant à contrer la volonté du peuple n'est pas terminé », a déclaré l'élu Bennie Thompson.

Une agente de la police du Capitole, Caroline Edwards, « la première membre des forces de l'ordre à avoir été blessée par les émeutiers » le 6 janvier, ainsi qu'un auteur de documentaire, Nick Quested, dont l'équipe suivait la milice des « Proud Boys » pendant l'assaut, sont les premiers témoins de cette audition. ´

La policière Caroline Edwards a témoigné de la violence de cette journée, au cours de laquelle elle a été victime d'une commotion cérébrale lorsqu'elle s'est blessée à la tête sur les marches du Capitole après avoir été renversée par le déferlement de la foule. Elle a parlé du « sang, de la sueur et des larmes » qu'elle a versés « ce jour-là pour défendre le bâtiment ».

Cinq autres auditions, tout au long du mois de juin, viendront compléter l'exposé de jeudi. Signe de l'importance que la commission veut attribuer à ses révélations, la première audition a été organisée à une heure de grande écoute. Elle sera retransmise sur de nombreuses chaînes d'information en continu, mais boudée par Fox News, la chaîne préférée des conservateurs. Une nouvelle illustration de la profonde ligne de fracture politique qui divise les États-Unis depuis le « 6 janvier ».

Un an et demi après l'assaut du Capitole, des millions de partisans de Donald Trump restent fermement convaincus que l'élection de 2020 fut entachée de fraudes. Et ce, malgré les innombrables preuves du contraire. La commission du 6 janvier a donc aussi promis d'exposer les « menaces en cours pour la démocratie américaine ». L'idée est de « montrer qu'il y a un pattern (un schéma, ndlr) qui a commencé avant l'élection, jusqu'au 6 janvier » 2021. Ce pattern « continue à ce jour », a assuré une source parlementaire.

Les partisans de cette commission jugent son travail essentiel afin de garantir que l'un des épisodes les plus sombres de l'histoire américaine ne se répète jamais. Mais la majorité des républicains dénoncent les travaux de ce groupe d'élus, le principal intéressé Donald Trump fustigeant une « chasse aux sorcières ». Le chef des républicains à la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, lui a emboîté le pas jeudi, assurant que cette commission était « la plus politique et la moins légitime de l'histoire des États-Unis ».

« Je ne vois pas d'audition aux heures de grande écoute sur les prix de l'essence, sur comment combattre l'inflation, nourrir nos enfants et rendre nos rues plus sûres », a-t-il tancé lors d'une conférence de presse. Son parti a d'ores et déjà promis d'enterrer les travaux de cette commission s'il venait à prendre le contrôle de la Chambre lors des législatives de mi-mandat en novembre.

Source Le Point.fr



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