La Havane, 26 avril, (RHC).- Un séminaire international organisé par l'ISRI, l'Institut Supérieur des Relations Internationales, analyse à La Havane le rôle des espaces géopolitiques régionaux dans le système international.

Atilio Boron, politologue argentin, a partagé une réflexion à ce sujet avec notre collègue Roberto Bastidas.

«Nous devons faire un grand effort pour réorganiser les forces de la gauche, dispersées en Amérique Latine ces derniers temps. Nous avons essuyé une série de défaites en Argentine, au Brésil, suite à un coup d'État institutionnel, nous assistons à un processus de désintégration des mécanismes dont l'UNASUR, promu par les États-Unis. On dirait que nous sommes face à une offensive incontrôlable, mais je pense toujours qu'il y a des forces suffisantes pour stopper cette vague.

«Il y a de bonnes perspectives pour une victoire au Mexique, au Brésil, même sans Lula, si le PT s'allie à d'autres forces en vue des élections. Aujourd'hui, en Colombie, le bipartisme traditionnel traverse une crise profonde, ce qui est un premier pas vers une restructuration des forces politiques. Au Pérou, nous avons vu que le président qui avait réussi à empêcher la participation de Nicolas Maduro au Sommet des Amériques, a été évincé à cause d'une affaire de corruption.

C'est un panorama complexe mais il ne faut pas croire à l'apocalypse où la gauche est déchue. Nous vivons un processus d'aller-retour qui a toujours existé et il faut travailler consciemment. Organiser nos forces me semble essentiel, parce que l'appareil politique des partis et des mouvements sociaux est démobilisé. Nous nous sommes endormis dans la bataille idéologique. »

Atilio Boron, s'est dit préoccupé pour l'avenir du Venezuela, en raison notamment de ses problèmes économiques.

«Là-bas, il y a la combinaison de deux facteurs, en tout premier lieu l'agression économique de l'impérialisme nord-américain contre le Venezuela, comme le blocus de Cuba, les sanctions, etc et cela a provoqué beaucoup de problèmes, mais les perspectives de Maduro aux urnes sont très bonnes. Il est très important qu'il y ait 5 candidats dans la course à la présidence. Maduro bénéficie de plus de 60% des intentions de vote. Tout semble indiquer qu'il va remporter ces élections et l'on ne pourra plus dire que c'est une dictature.»