Les plus pauvres parmi les pauvres

Édité par Reynaldo Henquen
2020-05-08 09:06:38

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Par: Guillermo Alvarado

Symbole des temps orageux que nous vivons à cause de la pandémie de Covid-19 sont les barques fragiles arrêtées dans le Golfe de Bengale, très proches des côtes du Bangladesh  où des centaines de rohingyas languissent à cause du manque d’eau et d’aliments et personne n’accepte qu’ils accostent pour sauver leurs vies.

Comme chacun sait, les rohingyas sont un peuple sans état auquel les autorités du Myanmar, l’ancienne Birmanie, refusent leur identité et leur histoire et qu’elles poursuivent avec acharnement pour les rayer de la carte pour des motifs racistes et religieux.

C’est une petite communauté de confession musulmane dans un pays à majorité bouddhiste où ils sont victimes de la persécution depuis la moitié du 19e siècle et qui s’est accentuée à partir de 2017 quand le gouvernement d’Aung San Suu Kyi, paradoxalement Prix Nobel de la paix, a lancé l’armée contre eux.

D’habitude, ils échappent par mer ou par terre vers le voisin Bangladesh, mais maintenant, avec la pandémie de Covid-19 comme excuse ont leur refuse l’entrée et ils sont dans une situation désespérée.

Cela fait quelques jours, l’Union Européenne a demandé aux gouvernements de cette région asiatique d’entreprendre une opération de recherche et de sauvetage de ces personnes et de leur garantir un débarquement sûr, mais il n’y a pas de réponse jusqu’à présent bien que l’on sache qu’il y a eu plusieurs décès à bords de ces petites bateaux.

Ce n’est pas le seul drame que vivent des hommes et des femmes face au silence ou à l’ignorance d’une bonne partie de la communauté internationale. À des milliers de kilomètres, dans le Nord de l’Afrique, des dizaines de milliers d’êtres humains courent un sort similaire, attrapés dans le désert ou dans les côtes et les eaux de la Méditerranée.

La Libye, à cause du Covid-19, a décidé d’expulser tous les migrants qu’elle a pu de mars à avril, mais beaucoup sont restés bloqués sur les sables ou entassés dans des camps insalubres. La majorité n’a pas de papiers raison pour laquelle ils ne sont pas non plus acceptés de retour dans leur pays.

L’Espagne, l’Italie et la Grèce, qui étaient la destination de ceux qui réussissaient à s’embarquer par la Méditerranée, ont fermé leurs frontières et même les bateaux d’organisations humanitaires qui portent secours aux naufragés étaient obligés à rester à quai.

Notre continent n’est pas étranger à ce drame. Donald Trump a profité de la pandémie pour expulser des milliers de sans-papiers y compris ceux qui avaient déjà entamé les démarches de demande d’asile.

Ils ont été envoyés au Mexique et ce pays les a lancés à la frontière avec le Guatemala où plusieurs groupes sont restés abandonnés à leur sort. Presque personne ne les aide de crainte qu’ils aient la contagion  du nouveau coronavirus qui est en train de changer, pas en bien évidemment, la condition de ceux qui sont les plus pauvres parmi les pauvres.

 

 

 



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