Répression de Noboa : le gouvernement ordonne un déploiement massif de forces à Imbabura
Ces déploiements reflètent la militarisation croissante de la réponse de l’État aux manifestations sociales, qui ont déjà fait au moins un mort parmi les manifestants.
Ce déploiement militaire massif vise à intensifier la répression contre les communautés qui poursuivent leur résistance dans le cadre de la grève nationale.
Le gouvernement de Daniel Noboa a clairement indiqué qu’il n’avait aucune intention d’engager un dialogue avec les manifestants qui ont rejoint la grève nationale annoncée ces dernières semaines en rejet du décret 126 – qui supprime la subvention au diesel – ni de parvenir à un consensus sur les propositions législatives qu’il a promues par décrets, avec l’approbation de la Cour constitutionnelle.
Sa réponse a consisté à déployer dans les rues des milliers de militaires, de camions et de véhicules équipés d’armes de gros calibre pour réprimer ceux qui exigeaient que le gouvernement revienne sur ses mesures néolibérales.
Une conséquence directe de cette répression a été l’assassinat du leader kichwa Efraín Fuerez par des membres des forces armées, un acte que la Confédération des nationalités autochtones de l’Équateur (CONAIE) a qualifié de « crime d’État » perpétré sur ordre du président.
Ce crime a suscité l’indignation nationale en raison de la répression filmée, tandis que le gouvernement considère les manifestations contre ce meurtre comme un feu vert à la poursuite de la répression. Un convoi militaire composé d’au moins 100 véhicules a quitté l’aéroport Mariscal Sucre de Quito en direction d’Ibarra, dans la province d’Imbabura.
Selon les médias locaux, le véhicule présidentiel faisait partie du convoi, qui serait dirigé par les ministres de l’Intérieur et de la Défense. Le gouvernement affirme que 12 militaires en uniforme ont été blessés dans la ville de Cotacachi, tandis que 17 autres ont disparu.
De son côté, la CONAIE dénonce que l’opération cible Otavalo, Cotacachi et Ibarra, et reflète la militarisation croissante de la réponse de l’État aux protestations sociales. Dans un message publié sur les réseaux sociaux, elle déclare : « Ce déploiement vise à intensifier la répression contre les communautés qui maintiennent leur résistance dans le cadre de la grève nationale.»
Imbabura, épicentre de la grève nationale ce dimanche
Dans la paroisse de La Esperanza, dans le canton d’Ibarra, un important déploiement militaire et policier a attaqué les manifestants qui condamnaient le meurtre du leader kichwa Efraín Fuérez. Près de la caserne de Yaguachi, en face de l’école Rumipamba, sur un territoire appartenant au peuple Karanki, l’armée a lancé une violente attaque contre la paroisse.
Des coups de feu ont été entendus à l’intérieur des habitations, tandis que des gaz lacrymogènes étaient visibles dans des vidéos partagées par la CONAIE, une organisation qui a dénoncé ce recours à la force comme un crime d’État et tenu le président responsable des violations des droits humains commises lors de ce déploiement.
Entre-temps, le gouvernement a bloqué le signal internet à Otavalo, dans la province d’Imbabura, selon le journaliste international Bernat Lautaro, qui a également mis en garde contre le danger d’une « offensive gouvernementale majeure » susceptible de provoquer des « violations des droits humains ».
Au cours de cette journée de violence, Imbabura est devenue l’épicentre de la grève nationale contre la suppression de la subvention au diesel par le gouvernement national. La mort d’Efraín Fuerez a été signalée, et de violents affrontements ont éclaté à Otavalo, Ibarra et dans le canton de Cotacachi.
Répression à la Noboa : Le gouvernement ordonne un déploiement massif de forces à Imbabura
« Le prix du diesel augmente, tout augmente.» « Dehors Noboa ! » était l’un des slogans des manifestants ce dimanche à Quito, qui se sont joints aux revendications des communautés menant la grève nationale.
À l’extérieur de la province, des blocages ont été signalés à Zumbahua, dans la province de Cotopaxi, et une grande marche de solidarité avec les revendications des communautés autochtones et contre les mesures néolibérales de Noboa a eu lieu à Quito.
Auteur : teleSUR – MMM
Source : teleSUR – CONAIE –