Par Roberto Morejón
Dans une combinaison inouïe de déclarations, de hauts fonctionnaires et hommes politiques des États-Unis ont de nouveau eu recours à la définition d’« arrière-cour », en référence à l’Amérique latine et aux Caraïbes, à propos de leur expansion militaire disproportionnée dans la région.
Le secrétaire à la Guerre, Pete Hegseth, a écrit sur les réseaux sociaux que l’hémisphère occidental est le voisinage des États-Unis et que, selon ses propres termes, « nous le protégerons ».
Le secrétaire d’État américain, Marco Rubio, a déclaré de manière autoritaire que son pays avait tout à fait le droit d’intervenir militairement dans son hémisphère.
Parallèlement, les membres du Congrès d’origine cubaine, María Elvira Salazar et Mario Díaz-Balart, ont applaudi l’opération nommée « Southern Lance » (Lance du Sud), lancée par les États-Unis sous la direction du Commandement Sud dans les Caraïbes.
Ce déploiement, qui comprend des patrouilles maritimes, une surveillance aérienne et des interceptions, renforcera la capacité militaire pour démanteler ce que Washington appelle « les réseaux de trafic illicite ».
Southern Lance est une manœuvre dans la continuité des attaques impunies commises par une flotte militaire dans les Caraïbes qui, depuis août, affirme avoir détruit 20 embarcations qui, selon Washington, transportaient de la drogue.
Les assauts contre des navires ont coûté la vie à plus de 70 personnes, sans que l’administration de Donald Trump n’ait prouvé la présence de stupéfiants.
Le président colombien, Gustavo Petro, a qualifié son homologue étasunien de « barbare » pour avoir ordonné des attaques maritimes dans les Caraïbes et le Pacifique sous le prétexte de lutter contre le trafic de drogue.
La majorité des analystes ont dénoncé que par ce déploiement, une intervention militaire se préparait contre le Venezuela.
Ils rappellent que Washington, a suggéré, sans preuves, que le président Nicolás Maduro est lié au cartel des Soles.
Le ministre cubain des Affaires étrangères, Bruno Rodríguez, a révélé que les accusations de trafic de drogue contre le Venezuela font partie d’une campagne visant à justifier des agressions et que les actions des États-Unis violent le droit international.
À Moscou, les choses sont prises très au sérieux. La Russie a averti qu’elle espérait que les États-Unis ne prendraient pas de mesures déstabilisatrices contre le Venezuela et les Caraïbes.
Même des alliés européens de Washington ont considéré le déploiement américain dans les Caraïbes comme injustifié, de sorte que s’il se poursuit, il se heurtera à une réprobation internationale croissante.
