Par Guillermo Alvarado
Il est bien connu que l’actuel président des États-Unis, Donald Trump, est un descendant d’immigrants européens arrivés en Amérique du Nord, non pas depuis sept ou dix générations, mais plus récemment, son grand-père paternel et sa mère, et son épouse, étant arrivés d’Europe il y a quelques années seulement.
Pourtant, le magnat de l’immobilier mène une véritable chasse aux sorcières contre ceux qui, comme ses ancêtres, sont venus au pays des “opportunités” pour tenter de faire mieux que dans leur pays d’origine, non pas dans le but de devenir millionnaires, mais simplement pour nourrir et éduquer leurs familles.
C’est un cas atypique, mais pas isolé, puisque José Antonio Kast, qui pourrait devenir le prochain président du Chili le 14 décembre, investi par le Parti républicain d’extrême droite qu’il a lui-même fondé pour accéder au palais de La Moneda, est prêt à suivre le modèle de Trump.
Selon une lettre signée par le professeur Rafael Alvear et publiée dans le média numérique chilien El Mostrador, le père du candidat, Michael Kast Schindele, de nationalité allemande, était membre du Parti national-socialiste – celui-là même fondé par Adolf Hitler – sous le numéro 9271831. Après la Seconde Guerre mondiale, craignant des poursuites judiciaires, il a falsifié des papiers et s’est enfuit d’Allemagne, arrivant au Chili à la fin des années 1950, ce qui a fait de lui, tout simplement, un immigré sans papiers.
Or, le programme de son fils comprend, parmi ses points les plus importants, l’expulsion des immigrés sans papiers, comme son père l’a été à son époque, sous prétexte qu’ils appartiennent au crime organisé et sont responsables du climat d’insécurité qui règne dans le pays.
Préparez vos affaires et quittez le pays avant que nous ne vous expulsions : tel est le message adressé à cette population, avec l’avertissement supplémentaire que les enfants en âge scolaire et les personnes âgées seront également rapatriés.
Quant aux mineurs restés sur le territoire chilien, il est proposé de les regrouper dans des centres d’État, une métaphore pour masquer la décision de les enfermer.
Le gouvernement se prépare également à déployer l’armée aux frontières, notamment dans la région nord limitrophe du Pérou et de la Bolivie, et à creuser des tranchées ou à construire des murs, à l’instar de Trump, avec qui il entretient d’excellentes relations, ainsi que de Javier Milei (Argentine) et de Nayib Bukele (Salvador).
Voilà un exemple de plus de la vague d’extrémisme qui déferle sur la région, sujet qui fera l’objet d’un autre article, mes amis.
