Par Guillermo Alvarado
Le président des États-Unis a ordonné l’exécution extrajudiciaire de dizaines de personnes accusées de trafic de drogue vers les États-Unis et, sous ce même prétexte, il a menacé militairement plusieurs pays, dont le Venezuela et la Colombie.
Étrangement, il ne mentionne pas l’Équateur comme pays soutenant le trafic de drogue, alors que la présence de groupes criminels opérant depuis les prisons y est notoire. Ces groupes gèrent ce trafic occulte et se disputent le contrôle des territoires et des routes utilisés pour le trafic de drogue.
Nul n’ignore que deux gangs, les Choneros et les Lobos, contrôlent le système pénitentiaire équatorien et, de là, dirigent le trafic de drogue. Pourtant, à ce jour, Trump n’a pas annoncé de sanctions, et encore moins de destitution, contre le président Daniel Noboa, ce qui est pour le moins surprenant.
Se pourrait-il que Noboa cède à ses caprices, contrairement à Nicolás Maduro ou Gustavo Petro ?
Mais ce n’est pas tout : celui qui se prétend chef de file mondial, ou du moins continental, de la lutte contre la drogue a gracié un trafiquant de drogue notoire, condamné par les mêmes tribunaux américains.
Vous l’aurez sans doute deviné, chers amis, je parle de l’ancien président du Honduras, Juan Orlando Hernández, qui a transformé ce pays d’Amérique centrale en un narco-État, où les institutions n’étaient pas censées contrôler le crime, mais plutôt faciliter ses activités.
JOH, comme on le surnomme, a gouverné pendant deux mandats consécutifs, de 2014 à 2022, et pour ce faire, il a violé la Constitution, sans que le ministère américain des Affaires coloniales, l’OEA, pourtant discréditée, ne bronche.
Durant cette période, le Honduras est devenu une plaque tournante du trafic de drogue vers le nord, sous la protection de l’armée et de la police. Des témoins ayant déposé lors du procès d’Hernández devant un tribunal américain ont révélé comment il s’est enrichi en fermant les yeux.
Il a été reconnu coupable et condamné à 45 ans de prison pour complot, trafic de drogue et trafic d’armes illégal.
Puis est arrivé le « bienveillant » Trump, qui l’a gracié et libéré en moins de 48 heures, usant de son pouvoir présidentiel. Pour certains, c’est un signal contradictoire, mais en réalité, il est clair que le chef de la Maison-Blanche se soucie fort peu des drogues qui inondent son pays depuis des décennies. Ce qu’il recherche, c’est autre chose : les immenses ressources naturelles de notre région pour renflouer son économie chancelante et asseoir son hégémonie au nom de la doctrine Monroe et de la Destinée manifeste.
Et je termine par un rappel amical et gratuit à l’attention des Bukele, Noboa, Miley et du Paraguayen Santiago Peña, entre autres : méfiez-vous, les États-Unis n’ont pas d’amis, et n’en ont jamais eu ; ils n’ont que des intérêts.
