Auteur : Guillermo Alvarado
Au XIXe siècle, l’humanité a accompli un formidable bond en avant, entrant dans l’ère industrielle grâce à la machine à vapeur et, plus récemment, à l’électricité. Le siècle suivant a été marqué par la mondialisation des conflits et l’avènement de l’énergie nucléaire, à la fois moteur de croissance et arme de destruction massive.
Au vu de ce que nous avons constaté durant le premier quart du XXIe siècle, cette période peut être qualifiée d’ère de l’indifférence, car notre espèce perd rapidement sa capacité d’émerveillement, d’empathie et de solidarité, valeurs fondamentales.
Les technologies modernes, y compris les premiers signes d’intelligence artificielle, ne nous rendent pas meilleurs. Nous sommes plus connectés, certes, mais nous vivons de plus en plus seuls ; nous ne vivons plus en communauté, mais entassés les uns sur les autres, chacun dans l’espace confiné d’un téléphone portable.
Tom Fletcher, chef des affaires humanitaires de l’ONU, avait lancé un avertissement il y a quelques heures lors de la présentation de la campagne de l’année prochaine. Celle-ci sera confrontée à de sérieuses difficultés financières, de nombreux États ayant réduit leurs contributions, principalement par indifférence face aux souffrances d’autrui.
« Nous vivons une époque de brutalité, d’impunité et d’indifférence », a déclaré le responsable, faisant référence à la férocité et à l’intensité des massacres, au mépris total du droit international et à la forte augmentation des violences sexuelles constatées en 2025.
L’ONU ambitionne de collecter 33 milliards de dollars pour venir en aide à 135 millions de personnes dans le besoin à travers le monde, mais cet objectif sera très difficile à atteindre compte tenu des coupes budgétaires opérées dans l’aide étrangère par l’administration Trump.
De fait, les États-Unis sont le principal donateur de cette organisation de premier plan, mais cette année, leur contribution a chuté de façon drastique à 2,7 milliards de dollars.
Ce chiffre est absurde pour un pays qui se targue d’être la première puissance économique mondiale, surtout si on le compare à son budget militaire de 895 milliards de dollars pour 2025, dont une part importante est consacrée à la modernisation de son arsenal nucléaire.
Les priorités de l’ONU pour 2026 sont Gaza, la Cisjordanie et le Soudan, où des dizaines de milliers de personnes ont péri ou ont été déplacées, même si les crises humanitaires se multiplient sur tous les continents.
Cependant, l’indifférence gagne du terrain dans les pays riches, même face aux urgences qui les touchent directement, comme le changement climatique, donnant ainsi tout son sens à l’adage « la sécurité de tous n’est pas une priorité ».
