L’Université de Matanzas, située à 100 km de La Havane, à Cuba, forme étudiants, professeurs et employés d’autres entreprises technologiques à l’utilisation des nouvelles technologies.
Dans cette optique, Roberto García, professeur à la Faculté de mathématiques et d’informatique de l’Université de La Havane, a donné une conférence sur l’intelligence artificielle. Il a souligné l’urgence pour Cuba d’accéder à la souveraineté numérique et de développer ses propres modèles de langages de programmation.
Au cours de sa présentation, M. García a expliqué que l’objectif de cette rencontre était de partager les connaissances acquises en matière d’intelligence artificielle avec différents types d’entreprises et de démontrer comment ces technologies transforment déjà l’industrie, l’économie et le monde universitaire. Il a noté que depuis l’émergence de modèles de langages de programmation tels que ChatGPT en novembre 2022, une révolution technologique s’est produite, démocratisant l’accès à ces outils.
Le professeur a souligné qu’auparavant, il était nécessaire de maîtriser la programmation ou de posséder un haut niveau de spécialisation pour interagir avec les systèmes d’IA, alors qu’aujourd’hui, la capacité à écrire du code suffit pour obtenir des résultats complexes. Cette démocratisation, a-t-il affirmé, transforme la manière dont la technologie est conçue et utilisée au quotidien.
M. García a expliqué que l’objectif est que les entreprises, les institutions et les utilisateurs intègrent ces outils à leurs méthodes de travail, optimisant ainsi le temps, améliorant la prise de décision et renforçant l’efficacité dans la gestion des nouveaux besoins.
Dans son discours, il a insisté sur l’importance de progresser vers une plus grande indépendance technologique. Il a mentionné le développement d’initiatives nationales telles que le modèle de langage Cecilia, créé à la Faculté de mathématiques et d’informatique de l’Université de La Havane, qui représente un pas vers la souveraineté numérique.
Il a toutefois noté que le pays est confronté à des défis importants. Parmi ceux-ci, il a cité la nécessité de former davantage de professionnels aux technologies émergentes et les infrastructures limitées pour l’entraînement des grands modèles d’IA, en raison du coût élevé et de la difficulté d’acquérir des cartes graphiques de dernière génération.
Compte tenu de ces limitations, il a expliqué qu’une stratégie consiste à développer des modèles plus petits, exécutables sur des serveurs accessibles, tout en renforçant progressivement les capacités technologiques nationales.
M. García a souligné que les carrières liées à la programmation, aux systèmes distribués et à l’informatique seront essentielles dans ce processus. Il a indiqué que des universités comme l’Université de La Havane, l’Université d’Oriente et l’Université Marta Abreu de Las Villas forment déjà des professionnels capables de s’intégrer à des équipes multidisciplinaires axées sur le développement de ces technologies.
Enfin, il a affirmé que, malgré l’importance des défis, Cuba possède les talents et l’expertise nécessaires pour continuer à progresser dans l’intégration et la création de solutions basées sur l’intelligence artificielle.
