Excellence Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie ;
Excellence Alexandre Loukachenko, Président de la République du Bélarus et Président par intérim de l’Union économique eurasienne ;
Excellences, Messieurs les chefs de délégation des pays participant à ce Conseil économique suprême eurasien :
De Cuba, nous adressons nos salutations fraternelles au peuple et au gouvernement de la Russie, hôtes de cette session du Conseil qui se tient à Saint-Pétersbourg, ville à laquelle nous sommes particulièrement attachés et avec laquelle nous avons renforcé nos liens dans divers domaines, grâce à la précieuse contribution de son gouverneur, Alexandre Beglov, que nous avons eu l’honneur de recevoir récemment à La Havane.
Nous tenons à saluer tout particulièrement la présidence par intérim du Bélarus pour son action positive et concrète à la tête des organes de l’Union cette année.
La participation de Cuba à ce Conseil revêt une importance particulière, puisqu’elle marque le cinquième anniversaire de sa reconnaissance en tant qu’État observateur au sein de l’Union économique eurasienne. Ce groupe, jeune mais dynamique, rassemble depuis sa création des nations avec lesquelles nous entretenons des liens historiques et fraternels, et avec lesquelles nous partageons des principes, des valeurs et une vision commune pour l’édification d’un ordre international plus juste et équitable.
Il y a cinq ans, nous avons non seulement officialisé une relation, mais nous avons également ouvert un chapitre stratégique de dialogue et de rapprochement en vue d’un avenir d’échanges, d’intégration et de coopération accrus.
Face à un contexte mondial complexe marqué par l’unilatéralisme, le mépris des institutions multilatérales et les violations de la Charte des Nations Unies et des principes du droit international – où persistent des mesures coercitives unilatérales visant à étouffer les économies et à punir des populations entières –, l’alliance entre nos nations se dresse comme un rempart du multilatéralisme, de la recherche du consensus, de la coopération et du dialogue.
Cuba rejette fermement ces pratiques illégales et remercie chaleureusement tous les pays de l’Union pour leur soutien constant à la Résolution exigeant la levée du blocus économique, commercial et financier américain renforcé imposé à notre pays, adoptée à une écrasante majorité par l’Assemblée générale des Nations Unies, malgré les pressions sans précédent exercées par l’administration américaine actuelle.
Chers collègues,
Aux immenses défis auxquels l’humanité est confrontée, nous devons désormais ajouter la nouvelle Stratégie de sécurité nationale des États-Unis et le prétendu « corollaire Trump à la doctrine Monroe ». Le gouvernement américain tente ouvertement d’imposer l’idée que l’hémisphère occidental est sa sphère d’influence exclusive et le concept abject de « paix par la force ».
Tout cela viole les buts et principes de la Charte des Nations Unies et du droit international, ainsi que la Proclamation de l’Amérique latine et des Caraïbes comme zone de paix.
Cuba a dénoncé et alerté la communauté internationale sur l’escalade militaire dangereuse et menaçante orchestrée par le gouvernement des États-Unis dans les Caraïbes. Ce déploiement aérien et naval dans la région et la menace d’agression militaire contre le Venezuela révèlent les visées impériales, hégémoniques et criminelles de l’administration actuellement à la Maison Blanche.
Nous réaffirmons notre solidarité avec la République bolivarienne sœur du Venezuela et condamnons avec la plus grande fermeté l’acte de piraterie et de terrorisme maritime perpétré par le gouvernement américain contre un navire au large des côtes vénézuéliennes.
Mesdames et Messieurs les chefs de délégation,
Ce séjour de cinq ans en tant qu’observateurs au sein de l’Union économique eurasienne nous a permis de procéder à une évaluation approfondie de la signification des relations de Cuba avec l’Union et des progrès accomplis à ce jour, dans notre aspiration à une collaboration plus large et plus efficace.
Nous réaffirmons notre position commune en faveur d’un ordre commercial et financier mondial nouveau, plus juste, plus équitable et plus favorable au développement de nos pays, et en particulier à la coopération et aux échanges entre les nations du Sud.
De même, nous apprécions les opportunités et le potentiel des objectifs à moyen et long terme de l’Union économique eurasienne, tels qu’ils sont définis dans la déclaration « Voie économique eurasienne », qui accorde une place centrale à la science et à l’innovation – éléments également prioritaires pour Cuba dans son Plan national de développement économique et social.
La tenue fructueuse, fin novembre, de la quatrième session de la Commission mixte de coopération entre la Commission économique eurasienne et l’Union économique eurasienne est un succès.
