Jeudi, la première chambre de la Cour suprême fédérale (STF) du Brésil a condamné l’ancien président Jair Bolsonaro à 27 ans et trois mois de prison pour complot de coup d’État après les élections de 2022.
Le vote a été largement majoritaire. Le juge président de l’affaire, Alexandre de Moraes, était accompagné des juges Flávio Dino, Cármen Lúcia Antunes et Cristiano Zanin (président de la chambre), tandis que Luiz Fux s’est abstenu, privant l’ancien président de soutiens suffisants au sein de la haute cour.
Outre sa peine de prison, Bolsonaro a été condamné à 124 jours d’amende.
Initialement, De Moraes avait envisagé une base réduite en raison de la situation financière déclarée de l’accusé, mais lors de la discussion, Dino a insisté pour qu’un calcul plus strict soit appliqué, compte tenu de la capacité financière élevée de l’ancien président.
Le juge a rappelé que Bolsonaro lui-même avait récemment reconnu avoir perçu 17 millions de réaux (environ 3 155 000 dollars).
Le tribunal a ensuite accepté la proposition et fixé chaque jour-amende à l’équivalent de deux salaires minimums, applicable conformément à la loi en vigueur au moment des faits et actualisée à la date du paiement effectif.
Le jugement incluait cinq crimes graves liés à la tentative de coup d’État.
Bolsonaro a été reconnu coupable d’organisation criminelle armée, de tentative d’abolition violente de l’État de droit, de tentative de coup d’État, de dommages qualifiés de menaces violentes et graves, et de dommages au patrimoine historique.
L’ensemble de ces condamnations représente une peine sans précédent pour un ancien président brésilien.
Sur les 27 ans et trois mois prononcés, 24 ans et neuf mois correspondent à des peines de prison ferme, tandis que les deux années civiles et neuf mois restants seront purgés en prison ouverte ou semi-ouverte.
Sa peine dépassant huit ans, la loi impose à Bolsonaro de commencer sa peine en prison ferme, marquant un tournant politique et judiciaire dans ce pays.
La décision de la Cour suprême concerne également sept autres accusés qui ont accompagné l’ancien président dans le complot. Parmi eux figurent d’anciens conseillers et militaires, dont la participation au complot a été confirmée par la Cour.
La durée définitive des peines individuelles doit encore être déterminée à l’issue du procès.
La défense pourra interjeter appel, qui devra être examiné par la Cour suprême elle-même avant que la sentence ne devienne définitive et que la peine de prison ne soit exécutée.
La décision du STF représente une étape importante dans la défense de l’État de droit au Brésil.
Source : Prensa Latina