Par Roberto Morejón, le 11 septembre 2025
Déploiement militaire américain dans les Caraïbes
La récente destruction d’une petite embarcation dans les eaux caribéennes, accusée de transporter de la drogue par le gouvernement américain, plutôt que de l’intercepter, a mis en évidence un recours à la puissance militaire au-delà des limites établies.
L’attaque contre le navire, qui transportait onze narcotrafiquants qualifiés de « terroristes » par l’administration Donald Trump, a été interprétée comme une démonstration de la tendance à procéder à des exécutions sommaires contre les criminels.
Des experts juridiques, des analystes de presse et d’autres observateurs ont remis en question le récit présenté par le gouvernement américain et ont considéré cet événement comme une démonstration de force face à un Venezuela assiégé.
Ils y voient également une tentative de s’arroger un pouvoir excessif pour transformer les règles de la lutte contre le trafic de drogue le long des routes maritimes.
Trump et son secrétaire d’État, Marco Rubio, ont tenté de justifier l’assaut et la neutralisation ultérieure de ce qu’ils ont décrit comme une traversée en bateau, sans entraver la navigation ni soumettre les auteurs présumés à des poursuites judiciaires.
En désignant simplement les cartels de la drogue comme terroristes, l’administration Trump a transformé des politiques policières en politiques de guerre en toute impunité, sans autorisation du Congrès.
Les résidents de la Maison-Blanche avaient un précédent à cet égard, en envoyant l’armée à Los Angeles pour couvrir les agents de l’immigration lors de leurs descentes contre les immigrants sans papiers.
Toutes ces transgressions s’inscrivent dans une tentative effrénée de présenter le gouvernement vénézuélien comme lié aux cartels de la drogue, sans preuves à l’appui, alors que ses canonnières encerclent le pays sud-américain.
Le président Trump n’a pas non plus le pouvoir d’exécuter sommairement ceux qu’il qualifie de trafiquants de drogue et de terroristes sans les capturer et les traduire en justice, et il n’a aucune justification pour utiliser ce dispositif comme un outil pour harceler un pays souverain comme le Venezuela.
Le fait que le gouvernement américain contourne les législateurs pour éviter d’expliquer ce qui s’est passé avec le bateau prétendument pulvérisé soulève des doutes quant à la crédibilité de l’histoire et à la légalité de l’attaque, si elle est vraie.
Comme l’ont souligné les experts, le droit international interdit l’anéantissement prémédité de civils en dehors des situations de guerre, même dans le contexte d’un conflit armé.