par Reynaldo Henquen

1961 : La rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba

Par Salim Lamrani

Source Études Caribéennes

 

Introduction

1Pendant plus d’un demi-siècle, les relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba ont été suspendues, suite à la décision unilatérale de l’administration Eisenhower de procéder à leur rupture le 3 janvier 1961. À quelques jours de la fin de son mandat, le général républicain a poussé le conflit qui l’opposait au gouvernement de La Havane à un point de non-retour, mettant le Président John F. Kennedy devant le fait accompli et lui léguant ainsi un lourd fardeau. Ce fut le point culminant de la politique hostile adoptée par Washington à l’égard de la Révolution cubaine dès le début de l’année 1959. Il faudra attendre plus d’un demi-siècle, jusqu’au 1er juillet 2015 pour que celles-ci soient formellement rétablies par les Présidents Barack Obama et Raúl Castro, suite au rapprochement historique opéré entre les deux pays en décembre 2014.

 

2La rupture des relations entre les deux pays fut le symbole de la politique hostile adoptée par Washington à l’égard de la Révolution cubaine dès le début de l’année 1959. En effet, l’administration Eisenhower était opposée à l’arrivée de Fidel Castro au pouvoir. Lorsque les nouvelles autorités de l’île commencèrent à mettre en place un ambitieux projet de transformation socio-économique, dont la mesure emblématique fut la réforme agraire de mai 1959, les États-Unis, craignant que d’autres pays du continent suivent la voie cubaine, mettant ainsi en péril leur hégémonie, exprimèrent leur hostilité à l’égard de La Havane.

 

3 Ainsi, Washington ouvrit ses portes aux héritiers du régime de Fulgencio Batista qui avaient pillé les réserves du Trésor et mena une campagne contre la justice révolutionnaire chargée de juger les crimes commis durant la dictature. L’administration Eisenhower s’opposa également à la vente d’armes à Cuba et exerça des pressions sur ses alliés occidentaux pour qu’ils rejettent également ses sollicitudes, alors que l’île était en proie aux attaques provenant de Floride. L’objectif était de pousser La Havane vers le bloc soviétique et de pouvoir ainsi adopter des mesures de rétorsion plus drastiques. En mars 1960, la Maison-Blanche adopta un programme secret destiné à renverser le gouvernement de Fidel Castro et imposa les premières sanctions économiques contre l’île en juillet 1960. Ce fut en substance ce que dénonça Fidel Castro lors de sa première participation à l’assemblée générale des Nations unies à New York, lors d’un discours historique, en septembre 1960. Estimant que ses objectifs seraient plus faciles à atteindre en coupant les rapports officiels avec La Havane, Washington décida de rompre les relations diplomatiques en janvier 1961.

 

L’intervention de Fidel Castro aux Nations unies

4Le 8 septembre 1960, dans un discours adressé au peuple, Fidel Castro avertit les États-Unis que leur stratégie visant à renverser la révolution était vouée à l’échec. Il en expliqua les raisons. Tout d’abord, le gouvernement, capable de rassembler plusieurs centaines de milliers de personnes sur la Place Civique de La Havane, bénéficiait du soutien majoritaire de la population. Le peuple cubain se sentait enfin maître de son destin. Les couches populaires étaient les piliers du processus de transformation socio-économique : « Pour la première fois de notre histoire, aucun Cubain n’a honte d’être pauvre. Pour la première fois de notre histoire, aucun Cubain noir n’a honte d’être noir ». Selon lui, cette dignité retrouvée des plus humbles expliquait le plébiscite des nouvelles autorités1. Loin de reculer, la Révolution avancerait « tant qu’il y aurait une injustice à réparer2 ».

 

3 Department of State, « Editorial Note », septembre 1960, Foreign Relations of the United States, 19 (…)

4 Le Monde, « M. Fidel Castro ira à New York », 14 septembre 1960.

5 Department of State, « Editorial Note », septembre 1960, Foreign Relations of the United States, 19 (…)

6 The New York Times, « Cuba Restricts U.S. Ambassador », 17 septembre 1960.

5Le 13 septembre 1960, le Ministère cubain des Affaires étrangères informa l’ambassade des États-Unis que Fidel Castro comptait se rendre à l’Assemblée générale des Nations unies prévue à la fin du mois à New York3. « La défense de la coexistence pacifique : telle sera la ligne de conduite générale de la délégation cubaine », annonça le Ministre des Affaires étrangères Raúl Roa4. De son côté, Washington décida de restreindre les mouvements de la délégation cubaine à l’île de Manhattan « pour des raisons de sécurité5 ». Cuba décida de répondre par une mesure de réciprocité en limitant les déplacements de l’ambassadeur Philip Bonsal à La Havane pendant toute la durée du séjour du Premier ministre à New York6.

 

7 Le Monde, « M. Fidel Castro a finalement trouvé un logis à Manhattan », 19 septembre 1960. Voir éga (…)

8 Le Monde, « Pas de chambre pour M. Fidel Castro à New York », 17 septembre 1960. Voir également : M (…)

9 Le Monde, « M. Fidel Castro a finalement trouvé un logis à Manhattan », 19 septembre 1960, op. cit.

10 Le Monde, « Fidel Castro préfère un palace de Harlem au logement gratuit du Commodore », 21 septemb (…)

6Quelques jours plus tard, le 18 septembre 1960, Fidel Castro atterrit à l’aéroport Idlewild de New York, accueilli par 3 000 partisans, qui « furent brutalement dispersés » par la police, selon la presse occidentale7. La réservation initiale à l’hôtel Elysée avait été annulée par l’établissement « en apprenant que M. Castro faisait partie du groupe8 ». L’hôtel Shelburne accepta à contrecœur, sur demande de Washington qui souhaitait éviter un scandale, de loger la délégation de La Havane.9 Néanmoins, la direction exigea le paiement d’une caution inhabituelle de 10 000 dollars, ce que Cuba considéra comme un « manque de courtoisie ». La Havane refusa d’accéder à la requête et menaça alors de planter une tente dans les jardins des Nations unies10.

 

11 Ibid.. Voir également : Max Frankel, « Cuban in Harlem », The New York Times, 20 septembre 1960.

12 Wayne Phillips, « Castro Is Seeking Negroes’ Support », The New York Times, 21 septembre 1960.

7Lorsque les propriétaires du modeste hôtel Theresa, situé en plein cœur de Harlem, apprirent la nouvelle, ils proposèrent, sur suggestion du militant des droits civiques Malcolm X, de loger Fidel Castro, qui jouissait d’une grande popularité auprès de la population noire des États-Unis pour ses positions publiques contre la ségrégation raciale11. Robert F. Williams, représentant de la National Association for the Advancement of Colored People (NAACP) de la ville de Monroe, s’était rendu dans l’île et avait apporté un témoignage relatant la suppression des discriminations, publié dans le New York Times : « Dans les rues de Cuba, j’ai ressenti pour la première fois de ma vie ce que c’était que d’être respecté en tant qu’être humain et d’être accepté dans la race humaine12 ».

 

13 Le Monde, « Le chef du gouvernement de Moscou a rendu visite à M. Fidel Castro », 22 septembre 1960 (…)

14 Granma, « Fidel en el corazón de Harlem », 24 septembre 2018.

15 Le Monde, « M. Fidel Castro annonce qu’il a invité M. Khrouchtchev à Cuba », 24 septembre 1960.

8Le 21 septembre 1960, Nikita Khrouchtchev rendit visite à Fidel Castro à Harlem. Les deux leaders politiques se rencontraient ainsi pour la première fois dans un quartier populaire de New York13. À la presse qui l’interrogeait pour savoir si le révolutionnaire cubain était communiste, le chef soviétique répondit de la manière suivante : « Je ne sais pas s’il est communiste, mais moi, en tout cas, je suis fidéliste14 ». Durant son séjour à l’hôtel Theresa, Fidel Castro reçut également la visite des principaux dirigeants du monde dont l’Égyptien Nasser, le Premier ministre de l’Inde Nehru et le Ghanéen Nkrumah15.

 

16 Le Monde, « Le discours de M. Fidel Castro : un effarant défi aux Etats-Unis », 28 septembre 1960.

17 Le Monde, « Un renfort pour M. ‘K’ », 28 septembre 1960.

18 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

9Le 26 septembre 1960, le leader cubain s’adressa pour la première fois aux Nations unies dans un long discours de plus de quatre heures, qui fut largement applaudi par les pays du Tiers-Monde, et qui révéla, selon Le Monde, « le génie oratoire de M. Castro16 ». La presse occidentale souligna que l’intervention du Premier ministre cubain ferait « date dans l’histoire de l’Organisation17 ». Le dirigeant révolutionnaire débuta son intervention en faisant part du vœu de son pays de vivre en paix avec tous les peuples de la terre : « Ce désir universel de paix […] est […] également celui de notre peuple18 ».

 

19 Ibid.

10Le Premier ministre revint sur l’histoire des relations entre Cuba et les États-Unis et rappela comment Washington s’était emparé de l’île à la fin du XIXe siècle et avait régné sur les destinées de la nation jusqu’en 1959 : Avant, « celui qui commandait était l’ambassadeur des États-Unis ». Depuis l’avènement de la Révolution, « aucune ambassade ne gouverne notre peuple ». En 1959, la réalité sociale était désastreuse : 600 000 chômeurs, soit « un nombre égal en proportion à celui des États-Unis lors de la Grande Crise » ; trois millions de Cubains, sur une population totale de six millions, sans électricité ; 3,5 millions de personnes vivant dans des taudis, des loyers dans les villes qui absorbaient jusqu’à un tiers des revenus ; 37,5 % d’analphabètes ; 70 % des enfants des campagnes non scolarisés ; 100 000 personnes souffrant de tuberculose ; 95 % de la population rurale infantile souffrant de parasites, un taux de mortalité infantile élevé et une espérance de vie réduite19.

 

20 Ibid.

11Au niveau économique, 1,5 % des propriétaires possédaient 46 % des terres cultivables et 85 % des petits agriculteurs consacraient jusqu’à 30 % de leurs revenus pour payer la location d’une parcelle. Les compagnies électriques et téléphoniques, les raffineries pétrolières et les principales industries appartenaient à des monopoles étasuniens, tout comme une grande partie du secteur bancaire, du commerce d’importation, de la production sucrière et des meilleures terres de Cuba. La balance des paiements des dix dernières années, de 1950 à 1960, avait été favorable aux États-Unis à hauteur d’un milliard de dollars. Ainsi, « le pays pauvre et sous-développé de la Caraïbe, qui avait 600 000 chômeurs, contribuait au développement économique du pays le plus industrialisé au monde », souligna le Premier ministre pour insister sur le caractère déséquilibré des échanges commerciaux. Quant aux réserves nationales, elles étaient passées de 500 millions de dollars à 70 millions, principalement en raison du pillage du Trésor public orchestré par les héritiers du régime de Batista lors de leur fuite aux États-Unis20.

 

21 Ibid.

22 The New York Times, « Power Rate Cut Decreed In Cuba », 21 août 1959.

23 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

12« Quel délit a donc commis le gouvernement révolutionnaire pour recevoir un tel traitement et pour avoir des ennemis aussi puissants ? », questionna Fidel Castro. Il rappela que le premier « acte inamical » fut l’œuvre de Washington, qui accueillit les auteurs de crimes de sang, lesquels furent reçus « à bras ouverts ». Il souligna également que « le régime de Batista s’était maintenu au pouvoir grâce à l’aide du gouvernement des États-Unis, des tanks, des avions et des armes fournis par le gouvernement des États-Unis ». Le chef cubain énuméra les mesures sociales prises en faveur de la population. Tout d’abord, il y eut la baisse du prix des loyers de 50 %, « mais cela ne constitua pas un problème pour les monopoles » qui avaient peu d’intérêts dans le secteur immobilier. Ensuite, le gouvernement adopta une loi annulant les concessions octroyées par Batista à la compagnie de téléphonie qui appartenait à une entreprise étasunienne, et « rétablit les prix des services téléphoniques au niveau où ils se trouvaient antérieurement ». Ainsi débuta « le premier conflit avec les monopoles nord-américains21 ». La troisième mesure adoptée fut la baisse des tarifs de l’électricité22, « qui étaient parmi les plus élevés au monde ». « Là, surgit le deuxième conflit avec les monopoles nord-américains. Nous commencions déjà à être dépeints comme des communistes, on commençait déjà à nous barbouiller de rouge, tout simplement parce que nous avions touché aux intérêts des monopoles nord-américains », souligna le Premier ministre cubain23.

 

24 Ibid.

13Puis vint l’emblématique réforme agraire : « Plus de 200 000 familles de paysans vivaient dans les campagnes de notre patrie, sans terre pour semer les aliments essentiels ». Fidel Castro reconnut qu’il s’agissait d’une réforme « radicale », mais elle s’ajustait « aux besoins de notre développement » car elle permettait de résoudre le problème des paysans sans terre, de l’approvisionnement en aliments, du chômage et de la misère des campagnes. « Là survint la première grande difficulté, tout comme ce fut le cas au Guatemala », poursuivit-il. Il en profita pour lancer un avertissement aux pays du Tiers-monde présents : « Je préviens en toute honnêteté les délégués d’Amérique latine, d’Afrique et d’Asie : quand vous ferez une réforme agraire juste, préparez-vous à affronter des situations similaires aux nôtres, surtout si les plus grandes propriétés appartiennent aux monopoles nord-américains, comme c’était le cas à Cuba24 ».

 

14Fidel Castro raconta la suite :

 

On a immédiatement posé sur la table la question de l’indemnisation. Les notes du Département d’État nord-américain ont commencé à pleuvoir. Ils ne se sont jamais inquiétés de nos problèmes, même pas par commisération ni par la grande part de responsabilité qu’ils avaient dans ceux-ci. Ils ne nous ont pas demandé combien de personnes mouraient de faim dans notre pays, combien de tuberculeux il y avait, combien de personnes sans emploi. Non. Un sentiment de solidarité vis-à-vis de nos besoins ? Aucun. Toutes les conversations avec les représentants du gouvernement des États-Unis faisaient référence à la Compagnie de téléphones, à la Compagnie électrique, et surtout au problème des terres des entreprises nord-américaines.

 

Comment allions-nous payer ? A l’évidence, la première question à poser était avec quoi allions-nous payer et non pas comment ? Concevez-vous qu’un pays pauvre, sous-développé, avec 600 000 chômeurs, avec un taux aussi élevé d’analphabétisme et de maladies, dont les réserves avaient été épuisées, qui avait contribué à développer l’économie d’un pays puissant à hauteur d’un milliard en dix ans, puisse avoir de quoi payer les terres qui allaient être affectées par la loi agraire, ou du moins les payer dans les conditions exigées ?

 

Qu’a demandé le Département d’État nord-américain pour ses intérêts affectés ? Trois choses : « le paiement immédiat, efficace et juste ». Comprenez-vous cette langue ? « Paiement immédiat, efficace et juste ». Cela veut dire : « payer immédiatement, en dollars et au prix que nous exigeons pour nos propriétés ».

 

Nous n’étions pas encore communistes à 150 %. Nous étions juste un peu plus rouges. Nous n’avons pas confisqué les terres. Nous proposions de les payer en 20 ans, et de la seule manière que nous pouvions : en bons d’une validité de 20 ans, avec un taux d’intérêt de 4,5 %.

 

25 Ibid.

Comment pouvions-nous payer les terres en dollars, immédiatement et au prix demandé ? C’était absurde. Tout le monde comprend que, dans ces circonstances, nous devions choisir entre faire la réforme agraire ou ne pas la faire. Si nous ne la faisions pas, la situation économique terrible de notre pays resterait la même. Si nous la faisions, nous nous exposions à l’inimitié du gouvernement du puissant Voisin du Nord25.

 

26 Ibid.. Voir également : Le Monde, « Mise sous séquestre de la dernière grande entreprise américaine (…)

15Le leader révolutionnaire dénonça également l’exploitation des ressources minières à Cuba et évoqua la concession « exempte d’impôts » octroyée par Batista à l’entreprise étasunienne d’extraction de nickel de Moa Bay et Nicaro. « En à peine cinq ans, ils ont amorti un investissement de 120 millions de dollars », souligna-t-il. Le gouvernement décida alors d’imposer une taxe de 25 % sur les exportations de ce minerai. Tout cela « était plus que ce que pouvait tolérer le gouvernement des États-Unis », qui décida d’imposer des sanctions à Cuba. « Tout cela justifiait-il le décret de destruction de la Révolution cubaine ? », s’interrogea le Premier ministre devant la communauté internationale26.

 

16À l’époque, aucun lien n’avait encore été tissé avec Moscou. Fidel Castro insista sur ce point :

 

27 Ibid.

Nous jurons sur notre honneur que nous n’avions même pas encore eu l’occasion d’échanger une lettre avec le distingué Premier ministre de l’Union soviétique, Nikita Khrouchtchev. En d’autres termes, alors que pour la presse nord-américaine et les agences internationales qui informent le monde, Cuba était un gouvernement rouge, un péril rouge à 90 miles des États-Unis, un gouvernement dominé par les communistes, le gouvernement révolutionnaire n’avait même pas eu l’opportunité d’établir des relations diplomatiques ou commerciales avec l’Union soviétique27.

 

17Le Premier ministre cubain dénonça la campagne de bombardements orchestrée contre Cuba depuis les États-Unis, avec l’assentiment des autorités, et qui avaient fait des dizaines de victimes. Il évoqua également l’explosion du navire La Coubre : « Quatre-vingts ouvriers ont péri lorsque a explosé mystérieusement, trop mystérieusement, un bateau rempli d’armes belges qui était enfin arrivé dans notre pays, après de grands efforts de la part du gouvernement des États-Unis pour éviter que la Belgique nous vende des armes ». Puis il s’adressa directement à l’ambassadeur des États-Unis présent à l’Assemblée générale : « Je profite de l’occasion pour vous dire qu’il y a beaucoup de mères à Cuba qui attendent toujours votre télégramme de condoléances pour les enfants assassinés par les bombes des États-Unis ». En plus des victimes civiles, les bombes incendiaires lancées sur les champs de canne avaient coûté des millions de pesos à l’économie cubaine. Lorsque les restes d’un pilote étasunien, dont l’avion avait explosé suite à la mauvaise manipulation d’une bombe, furent découverts à Cuba, Washington ne put nier l’évidence : « Le gouvernement révolutionnaire a pu récupérer les restes du pilote, qui était nord-américain, avec ses papiers, un avion nord-américain ainsi que toutes les preuves indiquant son lieu de décollage […]. Là, comme il était impossible de nier les faits, le gouvernement des États-Unis a donné une explication au gouvernement de Cuba […] et a présenté ses excuses ». Celles-ci ne convainquirent pas La Havane :

 

28 Ibid.

Selon les informations du gouvernement des États-Unis, le territoire national est parfaitement surveillé et protégé contre toute incursion aérienne […] Dans ce cas, comment expliquer que de simples avions – pas des avions supersoniques – d’une vitesse d’à peine 150 miles par heure, puissent entrer et sortir tranquillement du territoire national nord-américain, passer au-dessus de deux bases à l’aller et au retour, sans que le gouvernement des États-Unis ne le sache ? […] Soit le gouvernement des États-Unis ment à son peuple et les États-Unis sont donc sans défense face aux incursions aériennes, soit le gouvernement des États-Unis est complice de ces incursions aériennes28.

 

29 Ibid.

18Après les attaques aériennes vint le moment des premières sanctions. Washington avait tablé sur un échec de la réforme agraire. Mais ce ne fut pas le cas. « Si la réforme agraire avait causé la ruine du pays, si la production agricole avait baissé, le gouvernement nord-américain n’aurait pas eu besoin de recourir à l’agression économique », expliqua Fidel Castro. « Étant donné que Cuba ne s’était pas ruinée, il fallait la ruiner ». En raison de l’augmentation de la production, Cuba avait besoin de nouveaux marchés pour écouler ses produits, ce qui motiva la signature d’un accord commercial avec Moscou, qui s’engageait à acheter un million de tonnes de sucre. « Nous n’avions pas à demander l’autorisation du Département d’État pour signer un accord commercial avec l’Union soviétique parce que nous nous considérions et nous continuerons toujours à nous considérer comme un pays véritablement libre », ajouta le Premier ministre. La réduction du quota sucrier contrevenait au droit international : « L’agression économique, comme le savent tous les représentants d’Amérique latine, est expressément condamnée par le droit international régional. Pourtant, le gouvernement des États-Unis viole ce droit, brandit l’arme économique et nous prive de notre quota sucrier de près d’un million de tonnes29 ».

 

30 Ibid. Voir également : Diario de la Marina, « El Ejército Rebelde y la repoblación forestal », 20 m (…)

19En dépit des actes d’agression, en l’espace de 20 mois, le gouvernement avait créé 10 000 nouvelles écoles à la campagne, soit deux fois plus d’écoles rurales que celles construites en cinquante ans. De plus, 25 000 logements avaient été édifiés pour les familles nécessiteuses, 50 nouveaux villages avaient vu le jour et les casernes du pays avaient été transformées en centres scolaires. Le gouvernement venait également de lancer une grande campagne d’alphabétisation : « Cuba sera le premier pays d’Amérique qui pourra dire dans quelques mois qu’il n’a pas un seul analphabète ». Des centaines de médecins avaient été envoyés dans les campagnes pour lutter contre les maladies et améliorer les conditions d’hygiène de la nation. Cuba avait également lancé une vaste campagne de conservation des ressources naturelles en plantant 50 millions d’arbres. La production agricole avait augmenté suite à la répartition des terres à 100 000 petits propriétaires, tout en préservant la production à grande échelle par le biais de coopératives. Près de 200 000 Cubains avaient trouvé un emploi et la production industrielle avait augmenté de 35 %. L’État avait également pu récupérer 500 millions de dollars de biens mal acquis par les responsables politiques durant la dictature de Batista30.

 

20Malgré la politique hostile imposée par les États-Unis, Fidel Castro fit part de la volonté de Cuba de résoudre pacifiquement le conflit l’opposant à l’administration Eisenhower : « Le gouvernement de Cuba a toujours été disposé à discuter des problèmes avec le gouvernement des États-Unis, mais celui-ci n’a pas voulu discuter avec Cuba ». Le Premier ministre mentionna plusieurs notes diplomatiques, dont celle du 22 février 1960 :

 

Le gouvernement révolutionnaire de Cuba, en accord avec son objectif de renouer, par les canaux diplomatiques, les négociations déjà entamées sur les sujets en question entre Cuba et les États-Unis d’Amérique, a décidé de nommer une commission avec des attributions à cet effet, pour initier les démarches à Washington à une date convenable pour les deux parties.

 

31 Ibid.

Le gouvernement révolutionnaire de Cuba souhaite néanmoins préciser que la reprise et le développement ultérieur de ces négociations doivent nécessairement être subordonnés au fait que le gouvernement ou le Congrès de votre pays n’adopte pas de mesures unilatérales qui préjugeraient des résultats des négociations mentionnées ou qui puissent porter préjudice à l’économie ou au peuple cubain31.

 

21La réponse de l’administration Eisenhower ne fut pas celle espérée :

 

32 Ibid.. Voir également : Le Monde, « Washington propose l’ouverture de négociations », 2 mars 1960.

Le gouvernement des États-Unis ne peut pas accepter les conditions exprimées dans la note de votre Excellence pour négocier, lesquelles stipulent que le gouvernement des États-Unis ne devra pas prendre de mesures unilatérales qui puissent affecter l’économie cubaine et celle de son peuple, que ce soit par les branches législative ou exécutive. Comme l’a exprimé le Président Eisenhower le 26 janvier, le gouvernement des États-Unis doit rester libre, dans l’exercice de sa propre souveraineté, pour prendre les mesures qu’il considère nécessaires, conscient de ses obligations internationales en matière de défense des droits légitimes ou des intérêts de son peuple32.

 

33 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

22Le leader cubain acheva son allocution en dénonçant le pillage des ressources naturelles des pays du Tiers-Monde par les nations développées et en appelant à mettre fin à l’exploitation coloniale à travers le monde : « Que disparaissent les colonies, l’exploitation des pays par les monopoles et l’humanité aura passé un véritable cap de progrès ». Cuba condamna également « l’intervention des forces des Nations unies au Congo » qui avait contribué au coup d’État contre Patrice Lumumba et apporta son soutien à la lutte des Algériens pour leur indépendance et aux autres peuples du continent : « Nous sommes aux côtés du peuple algérien, comme nous sommes aux côtés des peuples soumis au colonialisme toujours présent en Afrique, et aux côtés des Noirs discriminés en Union sud-africaine. Nous sommes aux côtés des peuples qui désirent être libres ». Fidel Castro milita également en faveur de l’intégration de la République populaire de Chine au sein des Nations unies : « Un quart du monde est absent de cette Assemblée ». On ne pouvait priver 600 millions de personnes de représentation uniquement parce que telle était « la volonté du gouvernement des États-Unis ». Fidel Castro finalisa son discours par ces propos : « Certains souhaitaient savoir quelle était la ligne du gouvernement révolutionnaire de Cuba. Eh bien, voici notre ligne !33 ».

 

34 Le Monde, « M. Fidel Castro a quitté New York à bord d’un avion soviétique », 30 septembre 1960. Vo (…)

35 Max Frankel, « Castro Flies Home With Praise For Khrushchev and U.S. People », The New York Times, (…)

23Le 28 septembre 1960, le jour où la délégation cubaine avait prévu de rentrer à La Havane, les autorités des États-Unis décidèrent de confisquer ses avions, sous prétexte qu’une facture due à une « firme de publicité de Miami » n’avait pas été réglée. Fidel Castro fut contraint de solliciter l’aide de Moscou qui accepta de mettre à sa disposition un avion Iliouchine-18. Interrogé par la presse locale qui souhaitait savoir pourquoi il empruntait un appareil soviétique, le Premier ministre apporta sa réponse : « Parce que l’U.R.S.S. est notre amie. Vous, ici, vous nous avez volé nos avions. Les Russes, eux, nous en ont offert un34 ». Le New York Times nota que l’un des trois avions confisqués disposait pourtant de « l’immunité souveraine35 ».

 

36 Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, 18 avril 1961, Nations unies, Recueil des tra (…)

24Mais Washington n’avait que faire de l’article 22 de la Convention de Vienne sur l’immunité diplomatique et l’inviolabilité des ambassades, qui stipule que « les locaux de la mission, leur ameublement et les autres objets qui s’y trouvent, ainsi que les moyens de transport de la mission, ne peuvent faire l’objet d’aucune perquisition, réquisition, saisie ou mesure d’exécution36 ». En effet, l’administration Eisenhower se préparait à rompre les relations avec Cuba.

 

  1. La rupture des relations diplomatiques

25L’hostilité de la Maison-Blanche à l’égard de Cuba était motivée par le processus de transformation socio-économique entrepris par les nouvelles autorités, qui remettait en cause l’hégémonie des États-Unis sur le continent. Fidel Castro exprima son point de vue à ce sujet :

 

37 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

Il faut avoir en tête que cet impérialisme nous hait avec la haine que ressentent les maîtres pour les esclaves qui se rebellent. Nous sommes pour eux des esclaves qui se sont rebellés. Il n’y a pas de haine plus féroce que la haine du maître contre la rébellion de l’esclave. À cela s’ajoutent les circonstances de voir leurs intérêts en danger, pas seulement ici, mais dans le monde entier. […] Nous livrons ici une lutte non seulement pour la libération de notre peuple, mais aussi une lutte qui concerne la libération de tous les autres peuples exploités du monde. […] La Révolution fera face à une lutte longue et difficile37.

 

38 Department of State, « Editorial Note », 10 octobre 1960, Foreign Relations of the United States, 1 (…)

26Le 10 octobre 1960, lors d’une réunion au Département d’État avec l’amiral Robert L. Dennison, chef du Commandement allié Atlantique (SACLANT), le sous-secrétaire d’État Dillon l’informa que les États-Unis « n’excluaient pas la nécessité d’utiliser la force à l’avenir » contre Cuba. Dillon fit part de son sentiment au sujet des liens entre les deux pays : « Il est probable que Castro rompra les relations diplomatiques avec les États-Unis et nous rappellerons probablement l’ambassadeur Bonsal. Mais nous espérons ne pas rompre les relations avant que ne le fasse Castro38 ». Washington souhaitait en effet faire porter la responsabilité de la rupture des liens diplomatiques à La Havane.

 

39 Daniel M. Braddock, « Despatch From the Embassy in Cuba to the Department of State », 16 novembre 1 (…)

27Malgré le rapprochement inévitable avec l’Union soviétique, dû à l’attitude hostile des États-Unis, Cuba n’avait aucunement renoncé à ses prérogatives de nation indépendante. Tel fut le message transmis par l’ambassade des États-Unis à La Havane au Département d’État le 16 novembre 1960 : « Cuba n’est pas un satellite soviétique au sens traditionnel du terme ». Par ailleurs, l’ambassade nota que c’était le Parti communiste cubain qui « s’était presque totalement identifié avec la révolution de Castro » et non l’inverse. Néanmoins, la conclusion restait inchangée : il fallait isoler le gouvernement et installer au pouvoir un régime plus favorable aux États-Unis39.

 

40 Gordon Gray, « Memorandum of a Meeting With the President, White House », 29 novembre 1960, Eisenho (…)

28Le Département d’État multiplia les réunions avec les ambassadeurs latino-américains. Une rencontre des ministres des Affaires étrangères de l’hémisphère était prévue avec les objectifs suivants : « Rompre les relations diplomatiques et fermer les ambassades cubaines, mettre un terme aux relations commerciales ce qui permettrait d’invoquer la Loi de Commerce avec l’Ennemi, entreprendre une action militaire pour interdire l’accès à Cuba aux exportations d’armes et établir une méthode pour contrôler les agents communistes en plus de ceux de Castro ». Mais, hormis les pays d’Amérique centrale, le reste du continent était réticent à de telles mesures. L’administration Eisenhower était sur le point d’achever son mandat, et des incertitudes entouraient la future présidence de John F. Kennedy, même si ce dernier avait été mis au courant de toutes les opérations clandestines par le directeur de la CIA. Quant au Mexique, il était résolument opposé à ces mesures, qu’il considérait comme une atteinte à la souveraineté d’un État américain et, par conséquent, contraires aux normes juridiques internationales40.

 

41 Christian A. Herter, « Memorandum From the Secretary of State to the President », 16 octobre 1960, (…)

42 Daniel M. Braddock, « Despatch From the Embassy in Cuba to the Department of State », 16 décembre 1 (…)

29À La Havane, Daniel M. Braddock, chargé d’affaires, prit la direction de l’ambassade à la suite du départ de Bonsal en octobre 1960 pour l’Organisation des États américains, où il fut chargé de promouvoir la politique contre Cuba41. Le 16 décembre 1960, il fit parvenir un mémorandum intitulé « Analyse des avantages de la rupture des relations diplomatiques avec Cuba », dans lequel il conseillait au Département d’État de mettre un terme à la présence officielle des États-Unis dans l’île. « Certaines mesures, y compris une rupture des relations diplomatiques, doivent être prises pour éliminer la menace que représente Castro », souligna le rapport. L’objectif recherché au départ était de « laisser l’initiative de la rupture diplomatique au gouvernement cubain ». Mais les autorités de La Havane, conscientes qu’il s’agissait du véritable objectif de Washington, ne tombèrent pas dans le piège42.

 

43 Ibid. Voir également : The New York Times, « Castro Threatens Spies », 1er octobre 1960.

30Braddock rappela les raisons qui avaient amené Washington à maintenir une présence diplomatique à La Havane : l’obtention de renseignements par le biais de l’espionnage, la protection des citoyens étasuniens et de leurs intérêts, le soutien moral aux Cubains de l’opposition, la communication avec le peuple cubain, le rôle de témoin et de modérateur éventuel des « excès du gouvernement cubain », et « le contact immédiat avec le nouveau gouvernement suite au renversement de Castro ». Selon lui, il était désormais temps de réévaluer la situation43.

 

44 Ibid.

31Les activités d’espionnage étaient devenues de plus en plus difficiles en raison de l’étroite surveillance exercée par les autorités locales. La protection des citoyens des États-Unis et de leurs intérêts était devenue accessoire à la suite du départ de la plupart d’entre eux et de la confiscation des propriétés étasuniennes. « Beaucoup de ceux qui restent ont l’intention de le faire seulement tant que l’ambassade sera présente », souligna le diplomate. Pour ce qui était de l’opposition, « la majorité des Cubains anti-Castro semblent davantage préoccupés par leur départ de Cuba au plus vite ». L’ambassade ne disposait presque plus de contacts avec la population : « Les Cubains pro-Castro évitent l’ambassade et ses représentants, sauf pour les demandes de visa, et les Cubains anti-Castro hésitent à maintenir des relations avec les diplomates de l’ambassade ». Les États-Unis n’avaient plus accès aux médias cubains. Seuls deux centres binationaux restaient ouverts à Santa Clara et à Santiago. Par ailleurs, l’ambassade n’avait aucune influence sur le gouvernement de La Havane. Enfin, « il devient de plus en plus évident que le gouvernement de Castro ne sera pas renversé soudainement ou rapidement par un soulèvement interne44 ».

 

32Pour toutes ces raisons, il était temps pour Washington de fermer sa représentation diplomatique. Braddock en détailla les avantages :

 

De nombreux Cubains anti-Castro ont fui Cuba. La plupart se trouvent aux États-Unis. Il serait très difficile, voire impossible, de les empêcher de faire des préparatifs aux États-Unis pour renverser le gouvernement de Castro. On rapporte qu’ils ont des camps d’entraînement en Floride avec la connivence des États-Unis. Il se dit également qu’ils reçoivent une assistance financière et des armes de la part des agences du gouvernement américain. Que ces allégations soient fondées ou non, on suggère que l’on se trouve face à un nouveau panorama qui pourrait être embarrassant pour les États-Unis tant que l’on maintiendra des relations diplomatiques avec le gouvernement de Castro. […]

 

45 Ibid.

Il serait peut-être souhaitable d’imposer une quarantaine économique similaire à celle qui a été imposée à la Chine communiste. Afin de mettre un terme à l’aide économique et militaire continue des Soviétiques […], il faudrait envisager une guerre économique intensive et des mesures paramilitaires. Au niveau de la propagande, il faudrait saturer Cuba de stations de radio à ondes longues. […] De telles actions, qui seraient exigées au nom des intérêts des États-Unis, sont difficilement cohérentes avec le maintien de relations diplomatiques. En l’absence de rupture des relations diplomatiques, leur examen objectif serait entravé, et leur application effective se verrait limitée45.

 

46 Frank J. Devine, « Notes on the Meeting of the Working Group on Cuba, Department of State », 22 déc (…)

33Le 22 décembre 1960, lors d’une réunion avec le Groupe de travail sur Cuba, Braddock réaffirma que « l’opposition à Cuba n’a[vait] aucune chance de réaliser une action efficace contre le gouvernement ». Le chargé d’affaires craignait un revirement de la politique étrangère avec le Président Kennedy, élu le 28 novembre 1960. Il fit part de « son espoir que la nouvelle administration accepte une ligne très dure à l’égard de Cuba ». Il insista sur ce point : « Une action contre le régime aurait davantage de chances de succès dans les six prochains mois que si elle était organisée plus tard ». Questionné au sujet des programmes de propagande clandestins transmis par Radio Swan, il souligna leur efficacité technique mais remit en cause la crédibilité des contenus : « Les Cubains peuvent capter facilement les transmissions de la Radio de l’île Swan, mais ils sont parfois déçus de leurs écarts par rapport à ce qu’ils connaissent de la réalité cubaine ». Par ailleurs, les pays occidentaux, y compris ceux qui dépendaient presque exclusivement de l’aide économique étasunienne, étaient peu disposés à suivre la voie belliciste de Washington vis-à-vis de l’île : « Dans une conversation avec le vice-ministre des Affaires étrangères Olivares, l’ambassadeur de l’Allemagne de l’Ouest est même allé jusqu’à qualifier l’Allemagne de “neutre” dans l’actuelle situation difficile entre les États-Unis et Cuba46 ».

 

47 Livingston T. Merchant, « Memorandum of a Conversation, White House », 29 décembre 1960, Department (…)

48 Daniel M. Braddock, « Telegram From the Embassy in Cuba to the Department of State », 31 décembre 1 (…)

49 Le Monde, « Le Pérou rompt ses relations diplomatiques avec Cuba », 2 janvier 1961 ; The New York T (…)

50 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

51 Le Monde, « Panama s’apprêterait à rompre ses relations avec La Havane », 3 janvier 1961.

34Le 29 décembre 1960, le Président Eisenhower fit part au Département d’État de sa volonté « de prendre des mesures pour rompre les relations avec le gouvernement de Castro avec l’appui d’un certain nombre de gouvernements latino-américains avant le 20 janvier », dernier jour de son mandat présidentiel47. Le Département d’État réussit à convaincre le Pérou de s’aligner sur sa politique, et Lima rompit les relations avec La Havane le 31 décembre 196048. Le gouvernement andin reprit la rhétorique recommandée par Washington et mentionna « l’ingérence prouvée dans la vie du pays de la part l’ambassade cubaine, qui a distribué de la propagande communiste, payé des agents chargés de provoquer des troubles et incité à la destruction de l’autorité légitime » pour justifier sa décision49. Pour sa part, La Havane regretta l’attitude « des gouvernements soumis » qui obéissaient « aux ordres » venus du Nord50. Au total, six pays latino-américains rompirent leurs relations avec Cuba : le Paraguay, le Nicaragua, le Guatemala, Haïti, la République dominicaine et le Pérou51.

 

52 Le Monde, « M. Fidel Castro demande une réduction du personnel de l’ambassade américaine à La Havan (…)

53 Daniel M. Braddock, « Telegram From the Embassy in Cuba to the Department of State », 3 janvier 196 (…)

35Le 2 janvier 1960, le gouvernement de La Havane informa l’ambassade des États-Unis que son équipe diplomatique de 199 personnes devait être réduite à onze personnes dans un délai de quarante-huit heures52. Il s’agissait là d’une mesure de réciprocité, comme le souligna Braddock : « Castro vient juste d’annoncer que son gouvernement avait décidé que les États-Unis ne seraient pas autorisés à avoir un personnel plus important que celui dont disposait Cuba aux États-Unis ». Dans sa missive au Département d’État, le diplomate « recommand[a] que les États-Unis répondent en rompant immédiatement les relations53 ».

 

54 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

36Dans un discours à la population le 2 janvier 1960, Fidel Castro expliqua longuement les raisons de ces mesures. Les attentats à la bombe se produisaient de manière quotidienne, et la responsabilité de l’ambassade des États-Unis, notamment de ses « agents déguisés en fonctionnaires diplomatiques », était indéniable. La représentation diplomatique des États-Unis hébergeait un effectif supérieur à 300 personnes, en comptant le personnel local. « De nombreux agents de la CIA, du FBI et du Pentagone ont opéré ici impunément, et ces agents ont fourni aux terroristes les instruments les plus modernes de destruction, […] des explosifs ultrapuissants, […] des substances chimiques d’une grande efficacité, […] tous les moyens de destruction et de sabotage ». Les contre-révolutionnaires « font exploser des bombes qui assassinent des enfants innocents, qui blessent sans considération des femmes et des hommes », dénonça-t-il. « Ils ont placé des bombes dans des établissements remplis de monde et ont brûlé des magasins de jouets pour enfants le jour de l’Épiphanie ». La Havane ne pouvait plus tolérer la présence d’« une véritable armée d’agents conspirateurs et promoteurs du terrorisme protégés par l’immunité diplomatique54 ».

 

37La presse occidentale rapporta également la « recrudescence des attentats à la bombe » et des actes de sabotage à Cuba :

 

55 Le Monde, « A Cuba, recrudescence des attentats à la bombe », 2 décembre 1960.

Huit bombes ont explosé hier, mercredi, en divers points de la capitale cubaine […]. Des dommages considérables ont été causés aux installations électriques et aux conduites d’eau. […] Plusieurs secteurs du centre commercial de La Havane, un quartier résidentiel ainsi que les environs de la place du Civisme, où se trouvent de nombreux édifices publics, ont été privés de courant électrique à la suite de ces attentats55.

 

56 John C. Pool, « Memorandum From John C. Pool of the Office of Caribbean and Mexican Affairs to the (…)

38Le 3 janvier 1961, le Président Eisenhower convoqua une réunion spéciale à la Maison-Blanche pour évoquer la situation. Le Département d’État rappela que l’ambassade de Suisse pouvait représenter les intérêts des États-Unis. Au départ, Washington avait songé au Royaume-Uni pour être représenté à Cuba. Mais l’ambassade britannique à Washington avait pris les devants et avait informé le Département d’État dès le 26 octobre 1960 que Londres « ne souhait[ait] pas assumer [la] représentation » des États-Unis dans l’île. Face à ce refus, l’administration Eisenhower fut contrainte de se tourner vers la Confédération helvétique, « un pays neutre, habitué à représenter les autres ». Le Département d’État avertit que la presse chercherait à savoir pourquoi le Royaume-Uni n’assumait pas cette charge, étant donné qu’il s’agissait du principal allié des États-Unis, et qu’il faudrait trouver une justification à cette « rupture dans le camp allié56 ».

 

57 Department of State, « Editorial Note », 3 janvier 1961, Foreign Relations of the United States 196 (…)

39L’ambassade de La Havane disposait de nombreux agents chargés de collecter des renseignements. Le Président fit part de son inquiétude quant à leur départ : « Comment les États-Unis pourraient-ils être au courant de ce qui se passait à Cuba en cas de rupture des relations diplomiques ? ». Sans présence, ils n’auraient accès qu’à une « source limitée d’information », notamment à travers « l’exil cubain ». Après s’être assuré qu’une rupture des liens diplomatiques ne remettait pas en cause la présence militaire sur la base navale de Guantanamo, Eisenhower demanda au secrétaire d’État Herter « de prendre les mesures nécessaires pour rendre effective la rupture le plus rapidement possible57 ».

 

58 Andrew Jackson Goodpaster, « Memorandum for the Record », 5 janvier 1961, Eisenhower Library, Proje (…)

40Herter souligna néanmoins un problème au sujet de la base : l’accord imposé en février 1903 stipulait que les États-Unis disposaient d’un droit illimité d’occuper la base navale de Guantanamo à deux conditions : le paiement d’une rente et l’engagement de rapatrier les fugitifs. Ces dispositions furent confirmées en 1934 lorsque le traité fut prolongé au point « où il ne pouvait pas être modifié ou abrogé sans l’accord des deux parties ». Le secrétaire d’État souligna que Washington ne serait pas en mesure de remplir la seconde condition : « Nous ne serons pas en position de respecter la disposition au sujet du retour des fugitifs ». D’un point de vue légal, cela affaiblissait considérablement la présence des États-Unis à Cuba, car il y avait là une violation manifeste des termes du contrat. « Il y a là un très bon argument contre nous », souligna le Département d’État58.

 

59 Christian A. Herter, « Telegram From the Embassy in Cuba to the Department of State », 3 janvier 19 (…)

60 James Reston, « Kennedy Avoids Role in Decision », The New York Times, 4 janvier 1961.

41Herter informa son successeur Dean Rusk, futur secrétaire d’État du Président Kennedy, que la Maison-Blanche s’apprêtait à rompre les relations diplomatiques avec Cuba. Lorsqu’il en fut notifié, Kennedy refusa de prendre position avant le 20 janvier 1961, exprimant son souhait « de ne faire aucun commentaire, ni dans un sens, ni dans l’autre59 ». Le New York Times, bénéficiant d’une liberté de parole plus ample, exprima le sentiment général : « Les Républicains étaient bien conscients qu’ils étaient en train de prendre une décision qui compliquerait grandement les problèmes de l’administration Kennedy ». Il ajouta que « les Démocrates étaient clairement mécontents d’être confrontés à une décision qui limitait leur liberté d’action à la veille d’assumer leur responsabilité administrative60 ».

 

42Le 3 janvier 1961, à 21h05, le Département d’État transmit à l’ambassade des États-Unis à La Havane la notification formelle de la rupture des relations diplomatiques :

 

L’action injustifiée du gouvernement de Cuba limite fortement la capacité de la Mission des États-Unis à remplir normalement ses fonctions diplomatiques et consulaires. Il semblerait ensuite que l’objectif soit de mettre un terme aux relations diplomatiques et consulaires entre le gouvernement de Cuba et le Gouvernement des États-Unis. En conséquence, le gouvernement des États-Unis notifie formellement par la présente au gouvernement de Cuba la rupture de ces relations. […].

 

Il est demandé au gouvernement de Cuba de retirer dès que possible tous les ressortissants cubains employés au sein de l’ambassade de Cuba à Washington et de tous les établissements consulaires cubains aux États-Unis.

 

61 Robert A. Hurwich, « Telegram From the Department of State to the Embassy in Cuba », 3 janvier 1961 (…)

Le gouvernement des États-Unis demandera au gouvernement de la Suisse d’assumer la représentation diplomatique et consulaire du Gouvernement des États-Unis à Cuba61.

 

62 E.W. Kenworthy, « Regime Is Scored », The New York Times, 4 janvier 1961 ; Le Monde, « M. Eisenhowe (…)

63 Jean Knecht, « Le Conseil de sécurité examine la plainte de La Havane contre un plan d’invasion », (…)

43Le Président Eisenhower ne laissa pas passer cette opportunité. Il justifia cette mesure, envisagée depuis plusieurs semaines, par le fait que La Havane avait imposé une réduction du personnel diplomatique : « Il y a une limite à ce que les États-Unis peuvent supporter sans faillir au respect qu’ils se doivent. Cette limite est maintenant atteinte62 ». La presse occidentale nota que cette décision marquait « le point culminant de la détérioration des relations entre les deux capitales » et que « dans tous les milieux diplomatiques, la nouvelle a[vait] causé la plus vive agitation63 ».

 

64 Robert A. Hurwich, « Telegram From the Department of State to the Embassy in Cuba », 3 janvier 1961 (…)

65 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

66 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

44Le 4 janvier 1961, Cuba prit acte de la rupture des relations diplomatiques et informa l’ambassade des États-Unis que le gouvernement de Tchécoslovaquie assumerait la représentation de ses intérêts64. La Havane insista sur la responsabilité de Washington dans le conflit : « Alors que nous avons voulu améliorer notre vie et mettre fin à une situation indigne pour les êtres humains, ils ont voulu nous condamner à une misère plus grande », en supprimant le quota sucrier. Les mesures de rétorsion économique étaient contreproductives, car Cuba n’accepterait jamais de dialoguer sous la menace : « Avec l’agression économique, ils n’ont fait qu’accélérer le processus révolutionnaire et faciliter le transfert de tous les monopoles, de toutes les usines et de tous les latifundiums à des mains nationales65 ». L’hostilité des États-Unis n’empêcherait pas la route de Cuba vers le progrès, et 1961 serait « l’Année de l’Education », avec le grand objectif d’éradiquer l’analphabétisme66.

 

45Le gouvernement révolutionnaire avait conscience que Cuba ferait face à des temps hostiles et incertains. Il avertit la population à ce sujet. Le chemin de l’indépendance serait semé d’embûches : « De tous les évènements historiques, la Révolution est le plus complexe et le plus convulsé. C’est une loi infaillible de toutes les révolutions. […] Le choc était inévitable entre les intérêts de la majorité et les intérêts de la minorité privilégiée ». Il souligna que le pays ferait face à des attaques de tout type et que la campagne médiatique contre la Révolution cubaine n’en était qu’à ses débuts : « Aucune révolution n’a échappé à la calomnie » et à « la déformation de la vérité ». C’était là le lot de « toute révolution véritable » et il s’agissait d’une « lutte à mort ». Cuba paierait son insoumission au prix fort et les autorités ne se faisaient aucune illusion à ce sujet :

 

Notre peuple a dit « No » au puissant alors que beaucoup lui disaient « Yes ». […] Les peuples ne disent pas « No » impunément à la face d’un empire puissant. […] L’impérialisme a décidé de détruire cette révolution qui a dit « No », avec la complicité de ceux qui ont toujours dit « Yes ». […]

 

La Révolution cubaine devait nécessairement affronter le puissant empire […] Pouvions-nous faire une réforme agraire, priver de terres les grandes entreprises impérialistes sans affronter l’impérialisme ? […] Pouvions-nous nationaliser les services publics sans affronter l’impérialisme ? […] Pouvions-nous aspirer à avoir une économie indépendance et une vie politique indépendante sans affronter l’impérialisme ? […]

 

67 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Go (…)

Nous vivrons des jours de danger, de véritable danger et la responsabilité n’en incombera pas seulement à l’actuelle administration, mais également à celle du Président élu des États-Unis67.

 

68 The New York Times, « U.S. Denies Charge », 1er Janvier 1961.

69 Le Monde, « Violente polémique au Conseil de sécurité sur la plainte déposée par La Havane », 6 jan (…)

70 Paul P. Kennedy, « U.S. Helps Train An Anti-Castro Force At Secret Guatemalan Air-Ground Base », Th (…)

46Lors de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies du 4 janvier 1961, convoquée à la demande de Cuba, le ministre Raúl Roa avertit la communauté internationale de l’imminence d’une agression contre son pays : « La rupture des relations diplomatiques avec Cuba est l’une des étapes du plan d’agression du gouvernement Eisenhower, qui doit être suivie de l’établissement d’une tête de pont, où des mercenaires prétendant représenter Cuba demanderont officiellement l’appui du gouvernement des États-Unis ». Malgré les dénégations de Washington68, La Havane n’avait aucun doute à ce sujet et la communauté internationale non plus69. En effet, le 10 janvier 1961, le New York Times publia en première page le titre suivant : « Les États-Unis aident une force anti-Castro dans une base aérienne secrète au Guatemala70 ».

 

71 Le Monde, « Nos journaux exagèrent lorsqu’ils commentent nos informations sur une attaque américain (…)

72 José Bell Lara, Delia Luisa López García & Tania Karam León, Documentos de la Revolución Cubana 196 (…)

47En dépit de la rupture des relations diplomatiques, Ernesto Guevara tendit pour sa part un rameau d’olivier à Washington : « Cuba ne se sentirait pas diminuée de discuter avec les États-Unis si cela se faisait sur un pied d’égalité. Nous sommes prêts à vendre trois millions de tonnes de sucre aux États-Unis si un accord était conclu et si le commerce reprenait71 ». Pour sa part, le Conseil des ministres cubain publia une déclaration, rappelant que « le peuple de Cuba consid[érait] que les relations [étaient] rompues avec le gouvernement des États-Unis, mais non pas avec le peuple américain ». Il formula le vœu suivant : le peuple cubain « espère que les relations seront rétablies le jour où les gouvernants des États-Unis auront fini par comprendre qu’il est possible de maintenir des relations sincères et amicales avec le peuple cubain sur la base du respect des droits souverains, des intérêts légitimes et de la dignité nationale72 ».

 

Conclusion

48La rupture unilatérale des relations diplomatiques en 1961 entre les États-Unis et Cuba signa le caractère irréconciliable des positions portées par les deux pays. La Havane souhaitait s’affranchir définitivement de l’ombre tutélaire de son puissant voisin, mener à bien son processus de transformation socio-économique et jouir pleinement des prérogatives inhérentes à toute nation souveraine et indépendante. De son côté, Washington ne comptait pas renoncer à l’influence qu’il exerçait sur le continent latino-américain et dans le Tiers-Monde et à maintenir l’île dans son giron, afin de ne pas créer un précédent qui remettrait en cause son rôle dominant. Incapable de comprendre l’aspiration du peuple cubain à une plus grande autonomie, l’administration Eisenhower imposa une politique basée sur la contrainte et la sanction, ce qui eut pour résultat de radicaliser le cours de la Révolution cubaine, avec des périodes de tension extrême, notamment lors de l’invasion de la Baie des Cochons en 1961 et la Crise des missiles en 1962.

 

49Durant près de deux décennies, La Havane et Washington mirent fin à toute communication officielle directe et furent respectivement représentés par la Tchécoslovaquie et la Suisse. En 1977, suite à l’arrivée au pouvoir de Jimmy Carter, les deux pays rétablirent le contact par le biais de sections d’intérêt dans chaque capitale, ouvrant ainsi la voie au dialogue. Malgré les avancées observées durant le mandat du Président démocrate dans la recherche d’un modus vivendi, l’élection de Ronald Reagan, partisan de la manière forte, en 1980 mit un terme à tout espoir de normalisation des rapports entre les deux voisins ennemis.

 

50En décembre 2014, après de longues tractations secrètes facilitées par le Vatican, Cuba et les États-Unis annoncèrent l’ouverture d’un dialogue bilatéral destiné à établir un rapprochement entre les deux nations, qui déboucha six mois plus tard sur le rétablissement des relations diplomatiques. Si, durant le second mandat Barack Obama, plusieurs avancées purent être observées, avec notamment un voyage historique du Président en mars 2016 – une première depuis la visite de Calvin Coolidge en 1928 –, les sanctions économiques imposées en 1960 demeurent encore en vigueur à ce jour et constituent le principal obstacle au développement de l’île et à la normalisation des relations entre les deux pays.

 

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BIBLIOGRAPHIE

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LE MONDE, « M. Fidel Castro ira à New York », 14 septembre 1960.

 

LE MONDE, « Pas de chambre pour M. Fidel Castro à New York », 17 septembre 1960.

 

LE MONDE, « M. Fidel Castro a finalement trouvé un logis à Manhattan », 19 septembre 1960.

 

LE MONDE, « Fidel Castro préfère un palace de Harlem au logement gratuit du Commodore », 21 septembre 1960.

 

LE MONDE, « Le chef du gouvernement de Moscou a rendu visite à M. Fidel Castro », 22 septembre 1960.

 

LE MONDE, « M. Fidel Castro annonce qu’il a invité M. Khrouchtchev à Cuba », 24 septembre 1960.

 

LE MONDE, « Le discours de M. Fidel Castro : un effarant défi aux Etats-Unis », 28 septembre 1960.

 

LE MONDE, « Un renfort pour M. ‘K’ », 28 septembre 1960.

 

LE MONDE, « M. Fidel Castro a quitté New York à bord d’un avion soviétique », 30 septembre 1960.

 

LE MONDE, « L’ambassadeur des Etats-Unis à Cuba est rappelé pour “des consultations prolongées” », 22 octobre 1960.

 

LE MONDE, « A Cuba, recrudescence des attentats à la bombe », 2 décembre 1960.

 

LE MONDE, « Washington accuse le gouvernement de M. Castro d’avoir rendu la vie “insupportable” au peuple cubain », 23 décembre 1960.

 

LE MONDE, « Le Pérou rompt ses relations diplomatiques avec Cuba », 2 janvier 1961.

 

LE MONDE, « Panama s’apprêterait à rompre ses relations avec La Havane », 3 janvier 1961.

 

LE MONDE, « M. Fidel Castro demande une réduction du personnel de l’ambassade américaine à La Havane », 4 janvier 1961.

 

LE MONDE, « “Nuts”, répond M. Hagerty aux accusations de MM. Khrouchtchev et Castro », 4 janvier 1961.

 

LE MONDE, « John Kennedy se refuse à tout commentaire », 5 janvier 1961.

 

LE MONDE, « M. Eisenhower : notre sympathie va au peuple de Cuba qui souffre sous le joug d’un dictateur », 5 janvier 1961.

 

LE MONDE, « Violente polémique au Conseil de sécurité sur la plainte déposée par La Havane », 6 janvier 1961.

 

LE MONDE, « L’Amérique latine hésite à suivre l’exemple de Washington », 6 janvier 1961.

 

LE MONDE, « Le Conseil de sécurité se sépare sans adopter de résolution », 7 janvier 1961.

 

LE MONDE, « La Havane rejette sur le gouvernement Eisenhower la responsabilité de la crise », 7 janvier 1961.

 

LE MONDE, « Nos journaux exagèrent lorsqu’ils commentent nos informations sur une attaque américaine, déclare M. Guevara », 9 janvier 1961.

 

LE MONDE, « Des forces antifidélistes s’entraînent sur la côte pacifique du Guatemala », 11 janvier 1961.

 

LE MONDE, « Les autorités américaines se refusent à tout commentaire au sujet de la base de Retalhuleu au Guatemala », 12 janvier 1961.

 

MERCHANT, Livingston T., « Memorandum of a Conversation, White House », 29 décembre 1960, Department of State, Central Files, 737.00/12-2960. Secret, Foreign Relations of the United States 1958-1960.

 

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NOTES

1 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en el acto de clausura del Congreso de la Federación Nacional de Obreros del Calzado, Tenerias y sus Anexos, en la CTC Revolucionaria », 8 septembre 1960. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1960/esp/f080960e.html (site consulté le 8 mai 2020).

 

2 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en la ciudad de Camagüey », 11 septembre 1960. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1960/esp/f110960e.html (site consulté le 8 mai 2020).

 

3 Department of State, « Editorial Note », septembre 1960, Foreign Relations of the United States, 1958-1960, p. 1071-73. Voir également : The New York Times, « Castro Plans U.N. Trip, Reports in Havana Say », 12 septembre 1960 ; Ruby Hart Phillips, « Castro to Attend Assembly Session », The New York Times, 14 septembre 1960.

 

4 Le Monde, « M. Fidel Castro ira à New York », 14 septembre 1960.

 

5 Department of State, « Editorial Note », septembre 1960, Foreign Relations of the United States, 1958-1960, p. 1071-73, op. cit.

 

6 The New York Times, « Cuba Restricts U.S. Ambassador », 17 septembre 1960.

 

7 Le Monde, « M. Fidel Castro a finalement trouvé un logis à Manhattan », 19 septembre 1960. Voir également : Max Frankel, « Castro Arrives In Subdued Mood », The New York Times, 19 septembre 1960.

 

8 Le Monde, « Pas de chambre pour M. Fidel Castro à New York », 17 septembre 1960. Voir également : Max Frankel, « Castro Can’t Find Lodging Here ; One Hotel Cancels Reservation », The New York Times, 16 septembre 1960.

 

9 Le Monde, « M. Fidel Castro a finalement trouvé un logis à Manhattan », 19 septembre 1960, op. cit.

 

10 Le Monde, « Fidel Castro préfère un palace de Harlem au logement gratuit du Commodore », 21 septembre 1960.

 

11 Ibid.. Voir également : Max Frankel, « Cuban in Harlem », The New York Times, 20 septembre 1960.

 

12 Wayne Phillips, « Castro Is Seeking Negroes’ Support », The New York Times, 21 septembre 1960.

 

13 Le Monde, « Le chef du gouvernement de Moscou a rendu visite à M. Fidel Castro », 22 septembre 1960 ; Max Frankel, « Cuban Delegation Is Pleased By Attention By Russia », The New York Times, 21 septembre 1960 ; Harrison E. Salisbury, « Russian Goes To Harlem Then Hugs Cuban at U.N. », The New York Times, 21 septembre 1960.

 

14 Granma, « Fidel en el corazón de Harlem », 24 septembre 2018.

 

15 Le Monde, « M. Fidel Castro annonce qu’il a invité M. Khrouchtchev à Cuba », 24 septembre 1960.

 

16 Le Monde, « Le discours de M. Fidel Castro : un effarant défi aux Etats-Unis », 28 septembre 1960.

 

17 Le Monde, « Un renfort pour M. ‘K’ », 28 septembre 1960.

 

18 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en la sede de las Naciones Unidas, Estados Unidos », 26 septembre 1960. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1960/esp/f260960e.html (site consulté le 6 mai 2020).

 

19 Ibid.

 

20 Ibid.

 

21 Ibid.

 

22 The New York Times, « Power Rate Cut Decreed In Cuba », 21 août 1959.

 

23 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en la sede de las Naciones Unidas, Estados Unidos », 26 septembre 1960, op. cit.

 

24 Ibid.

 

25 Ibid.

 

26 Ibid.. Voir également : Le Monde, « Mise sous séquestre de la dernière grande entreprise américaine », 19 août 1960.

 

27 Ibid.

 

28 Ibid.

 

29 Ibid.

 

30 Ibid. Voir également : Diario de la Marina, « El Ejército Rebelde y la repoblación forestal », 20 mars 1959.

 

31 Ibid.

 

32 Ibid.. Voir également : Le Monde, « Washington propose l’ouverture de négociations », 2 mars 1960.

 

33 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en la sede de las Naciones Unidas, Estados Unidos », 26 septembre 1960, op. cit.

 

34 Le Monde, « M. Fidel Castro a quitté New York à bord d’un avion soviétique », 30 septembre 1960. Voir également : The New York Times, « Cuban Plane Seized On Its Arrival Here », 21 septembre 1960.

 

35 Max Frankel, « Castro Flies Home With Praise For Khrushchev and U.S. People », The New York Times, 29 septembre 1960.

 

36 Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, 18 avril 1961, Nations unies, Recueil des traités, volume 500, page 95. https://legal.un.org/ilc/texts/instruments/french/conventions/9_1_1961.pdf (site consulté le 27 janvier 2022).

 

37 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, a su llegada de la Organización de Naciones Unidas, en la concentración frente a Palacio », 28 septembre 1960. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1960/esp/f280960e.html (site consulté le 8 mai 2020).

 

38 Department of State, « Editorial Note », 10 octobre 1960, Foreign Relations of the United States, 1958-1960, p. 1081-83.

 

39 Daniel M. Braddock, « Despatch From the Embassy in Cuba to the Department of State », 16 novembre 1960, Department of State, Central Files, 737.001/11-1660. Secret. Foreign Relations of the United States 1958-1960, p. 1124-25.

 

40 Gordon Gray, « Memorandum of a Meeting With the President, White House », 29 novembre 1960, Eisenhower Library, Special Assistant for National Security Affairs Records, 1960 Meetings with the President. Top Secret, Foreign Relations of the United States 1958-1960, p. 1126-31.

 

41 Christian A. Herter, « Memorandum From the Secretary of State to the President », 16 octobre 1960, Eisenhower Library, Whitman File, Dulles-Herter Series. Secret. Foreign Relations of the United States, 1958-1960, p. 1088. Voir également : Le Monde, « L’ambassadeur des Etats-Unis à Cuba est rappelé pour “des consultations prolongées” », 22 octobre 1960 ; E. W. Kenworthy, « U.S. Recalls Ambassador in Cuba For Extended Stay », The New York Times, 21 octobre 1960 ; The New York Times, « O.A.S. Envoy Resigns ; Bonsal Hinted For Post », 30 octobre 1960 ; The New York Times, « Bonsal Gets O.A.S. Post », 16 novembre 1960.

 

42 Daniel M. Braddock, « Despatch From the Embassy in Cuba to the Department of State », 16 décembre 1960, Department of State, Central Files, 611.37/12-1660. Secret. Foreign Relations of the United States 1958-1960, p. 1178-84.

 

43 Ibid. Voir également : The New York Times, « Castro Threatens Spies », 1er octobre 1960.

 

44 Ibid.

 

45 Ibid.

 

46 Frank J. Devine, « Notes on the Meeting of the Working Group on Cuba, Department of State », 22 décembre 1960, Department of State, ARA Special Files, Lot 62 D 24, Woring Group Notes. Confidential. Foreign Relations of the United States 1958-1960, p. 1185-86.

 

47 Livingston T. Merchant, « Memorandum of a Conversation, White House », 29 décembre 1960, Department of State, Central Files, 737.00/12-2960. Secret, Foreign Relations of the United States 1958-1960, p. 1188-89.

 

48 Daniel M. Braddock, « Telegram From the Embassy in Cuba to the Department of State », 31 décembre 1960, Department of State, Central Files, 611.37/12-1660. Secret. Foreign Relations of the United States 1958-1960, p. 1190-91.

 

49 Le Monde, « Le Pérou rompt ses relations diplomatiques avec Cuba », 2 janvier 1961 ; The New York Times, « Peru Severs Ties With Cuba Regime », 31 décembre 1960.

 

50 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en Ciudad Libertad », 31 décembre 1960. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1960/esp/f311260e.html (site consulté le 19 mai 2020).

 

51 Le Monde, « Panama s’apprêterait à rompre ses relations avec La Havane », 3 janvier 1961.

 

52 Le Monde, « M. Fidel Castro demande une réduction du personnel de l’ambassade américaine à La Havane », 4 janvier 1961 ; Ruby Hart Phillips, « Castro Telles U.S. Staff in Embassy Must Be Slashed », The New York Times, 3 janvier 1961.

 

53 Daniel M. Braddock, « Telegram From the Embassy in Cuba to the Department of State », 3 janvier 1961, Eisenhower Library, Project Clean Up, Cuba. Official Use Only. Foreign Relations of the United States 1961-1963, Cuba, 1961-1962, document 1.

 

54 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en el desfile efectuado en la Plaza Cívica », 2 janvier 1961. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1961/esp/f020161e.html (site consulté le 20 mai 2020). Voir également : Le Monde, « Washington accuse le gouvernement de M. Castro d’avoir rendu la vie ‘insupportable’ au peuple cubain », 23 décembre 1960 ; Ruby Hart Phillips, « Two U.S. Attaches Ousted By Havana On A Plot Charge », The New York Times, 17 juin 1960.

 

55 Le Monde, « A Cuba, recrudescence des attentats à la bombe », 2 décembre 1960.

 

56 John C. Pool, « Memorandum From John C. Pool of the Office of Caribbean and Mexican Affairs to the Assistant Secretary of State for Inter-American Affairs (Mann) », 26 octobre 1960, Department of State, Central Files, 611.37/10-2660. Official Use Only, Foreign Relations of the United States 1958-1960, p. 1100-02. Voir également : The New York Times, « Bossi to Represent U.S. », 4 janvier 1961.

 

57 Department of State, « Editorial Note », 3 janvier 1961, Foreign Relations of the United States 1961-1963, Cuba, 1961-1962, document 2.

 

58 Andrew Jackson Goodpaster, « Memorandum for the Record », 5 janvier 1961, Eisenhower Library, Project Clean Up, Cuba. No classification marking. Foreign Relations of the United States 1961-1963, Cuba, 1961-1962, document 6.

 

59 Christian A. Herter, « Telegram From the Embassy in Cuba to the Department of State », 3 janvier 1961, Eisenhower Library, Herter Papers, 1957-61. Secret. Foreign Relations of the United States 1961-1963, Cuba, 1961-1962, document 4. Voir également : Le Monde, « John Kennedy se refuse à tout commentaire », 5 janvier 1961.

 

60 James Reston, « Kennedy Avoids Role in Decision », The New York Times, 4 janvier 1961.

 

61 Robert A. Hurwich, « Telegram From the Department of State to the Embassy in Cuba », 3 janvier 1961, Department of State, Central Files, 611.37/1-361. Unclassified, NIACT, Verbatim Text. Foreign Relations of the United States 1961-1963, Cuba, 1961-1962, document 7. Voir également : The New York Times, « Cuba’s Latin Goal Behind U.S. Break », 4 janvier 1961.

 

62 E.W. Kenworthy, « Regime Is Scored », The New York Times, 4 janvier 1961 ; Le Monde, « M. Eisenhower : notre sympathie va au peuple de Cuba qui souffre sous le joug d’un dictateur », 5 janvier 1961.

 

63 Jean Knecht, « Le Conseil de sécurité examine la plainte de La Havane contre un plan d’invasion », Le Monde, 5 janvier 1961.

 

64 Robert A. Hurwich, « Telegram From the Department of State to the Embassy in Cuba », 3 janvier 1961, op. cit. Voir également : The New York Times, « Statement and Notes in Cuba Break », 4 janvier 1961 ; The New York Times, « Text of Cuban Note to U.S. », 5 janvier 1961.

 

65 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en el acto de clausura de la Plenaria Nacional de la Federación Nacional de Trabajadores Azucareros, en el Teatro de la CTC Revolucionaria », 19 décembre 1960. http://www.cuba.cu/gobierno/discursos/1960/esp/f191260e.html (site consulté le 19 mai 2020).

 

66 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en Ciudad Libertad », 31 décembre 1960, op. cit. Voir également : Diario de la Marina, « La campaña nacional contra el analfabetismo », 17 mars 1959.

 

67 Fidel Castro Ruz, « Discurso pronunciado por el Comandante Fidel Castro Ruz, Primer Ministro del Gobierno Revolucionario, en el desfile efectuado en la Plaza Cívica », 2 janvier 1961, op. cit.

 

68 The New York Times, « U.S. Denies Charge », 1er Janvier 1961.

 

69 Le Monde, « Violente polémique au Conseil de sécurité sur la plainte déposée par La Havane », 6 janvier 1961. Voir également : Le Monde, « “Nuts”, répond M. Hagerty aux accusations de MM. Khrouchtchev et Castro », 4 janvier 1961 ; Le Monde, « L’Amérique latine hésite à suivre l’exemple de Washington », 6 janvier 1961 ; Le Monde, « Le Conseil de sécurité se sépare sans adopter de résolution », 7 janvier 1961 ; The New York Times, « Cuban Urges U.N. Bar U.S. ‘Invasion’ », 1er janvier 1961.

 

70 Paul P. Kennedy, « U.S. Helps Train An Anti-Castro Force At Secret Guatemalan Air-Ground Base », The New York Times, 10 janvier 1961 ; Le Monde, « Des forces antifidélistes s’entraînent sur la côte pacifique du Guatemala », 11 janvier 1961. Voir également : Le Monde, « Les autorités américaines se refusent à tout commentaire au sujet de la base de Retalhuleu au Guatemala », 12 janvier 1961 ; Tad Szulc & Karl E. Meyer, The Cuban Invasion, New York, Ballantine Books, 1962.

 

71 Le Monde, « Nos journaux exagèrent lorsqu’ils commentent nos informations sur une attaque américaine, déclare M. Guevara », 9 janvier 1961 ; The New York Times, « Guevara Indicates a Bid to Kennedy », 7 janvier 1961.

 

72 José Bell Lara, Delia Luisa López García & Tania Karam León, Documentos de la Revolución Cubana 1960, La Havane, Editorial de Ciencias Sociales, 2007, p. 214 ; Le Monde, « La Havane rejette sur le gouvernement Eisenhower la responsabilité de la crise », 7 janvier 1961.

 

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POUR CITER CET ARTICLE

Référence électronique

Salim Lamrani, « 1961 : La rupture des relations diplomatiques entre les États-Unis et Cuba », Études caribéennes [En ligne], 60-61 | Avril-Août 2025, mis en ligne le 25 juillet 2025, consulté le 20 septembre 2025. URL : http://journals.openedition.org/etudescaribeennes/34951 ; DOI : https://doi.org/10.4000/14fes

 

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AUTEUR

Salim Lamrani

Université de La Réunion

 

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