Le président Donald Trump et son secrétaire d’État, Marco Rubio, ont démenti le week-end dernier que Washington se prépare à attaquer le Venezuela. Fin octobre 1983, lorsque la Première ministre britannique Margaret Thatcher, inquiète des rumeurs d’une invasion américaine de la Grenade, appela le président Ronald Reagan pour s’y opposer personnellement, ce dernier l’assura qu’« une invasion n’était pas envisagée », alors même que des forces d’invasion marchaient sur l’île caribéenne après des exercices militaires à Porto Rico. Les experts craignent que cette tromperie ne se reproduise avec le Venezuela.
L’invasion de la Grenade débuta le 25 octobre 1983. Les forces américaines, composées d’environ 7 600 soldats de différentes unités (82e division aéroportée et Delta Force), participèrent à l’assaut, qui comprenait un raid aérien sur l’aéroport de Point Salines et un débarquement amphibie sur la base aérienne de Pearl. Les forces grenadiennes et cubaines furent vaincues après plusieurs jours de combats. L’invasion a suscité une vague de condamnations internationales, notamment de la part du Royaume-Uni et du Canada, et a été qualifiée de « violation du droit international » par l’Assemblée générale des Nations Unies. Sa légalité a été remise en question, car elle n’avait pas été autorisée par le Conseil de sécurité de l’ONU. Les États-Unis ont toutefois argué qu’elle reposait sur l’autorité régionale de l’OEA et de l’Organisation des États de la Caraïbe orientale.
L’histoire se répète. Samedi dernier, le Pentagone a annoncé que le Corps des Marines des États-Unis avait récemment mené des exercices d’entraînement sur le sol portoricain, incluant des manœuvres de débarquement et d’infiltration. Le Commandement Sud des États-Unis, dont la juridiction couvre l’Amérique latine à l’exception du Mexique, a publié le même samedi un message sur le réseau social X, accompagné d’une vidéo, indiquant que la 22e unité expéditionnaire des Marines avait mené des « opérations d’entraînement à Porto Rico ». La vidéo montre un LCAC, un débarquement amphibie appuyé par plusieurs hélicoptères de transport UH-1Y, à partir desquels les Marines ont également effectué des débarquements, ainsi que des hélicoptères d’attaque Apache.
Accompagnées d’une musique dramatique rappelant les bandes-annonces de films d’action, les images montrent ensuite des escouades de Marines progressant à bord de Polaris MRZR, véhicules tactiques tout-terrain légers conçus pour transporter des troupes en terrain difficile, sécurisant des positions de tir et poursuivant des opérations d’infiltration.
Ces exercices d’entraînement, qui complètent les exercices de tir réel menés cette semaine par les Marines depuis un navire d’assaut dans les Caraïbes, ont été diffusés au lendemain de la publication, par plusieurs médias américains, d’informations selon lesquelles Washington se préparait à attaquer des positions militaires au Venezuela.
