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Díaz-Canel : « La Patrie ne capitule pas »

par Reynaldo Henquen

 

 

Discours prononcé par Miguel Mario Díaz-Canel Bermúdez, Premier Secrétaire du Comité central du Parti communiste de Cuba et Président de la République, à la clôture de la sixième session ordinaire de l’Assemblée nationale du pouvoir populaire, dans sa dixième législature, au Palais des congrès, le 18 décembre 2025, « 67e année de la Révolution ».

(Transcription sténographique – Présidence de la République)

 

Monsieur le Général d’armée Raúl Castro Ruz, leader de la Révolution cubaine ;

 

Cher Président Lazo ;

 

Chers camarades,

 

Je vous remercie tous pour les débats profonds, responsables et concis qui nous ont permis d’aborder des questions cruciales de notre réalité. Seule une véritable Assemblée du Peuple est capable d’affronter, avec urgence, sérénité, réalisme et engagement, les défis colossaux auxquels la nation est confrontée aujourd’hui et de se projeter dans l’avenir.

Aujourd’hui, nous avons examiné et approuvé le Plan économique, le Budget, le Programme gouvernemental de correction des distorsions et la Loi générale sur la science, la technologie et l’innovation, entre autres sujets. Tous ces éléments s’inscrivent dans un cadre ambitieux de tâches nécessaires pour faire face à la situation complexe que traverse actuellement le pays et aux risques et menaces qui pèsent sur l’Amérique latine et les Caraïbes.

Nous traversons une période extrêmement complexe pour l’économie et le quotidien de la population, qui exige des réponses plus profondes, plus rapides et plus responsables.

Il ne s’agit pas d’une simple crise : c’est l’accumulation de distorsions, d’adversités, de difficultés et de nos propres erreurs, exacerbée par un blocus extérieur extrêmement agressif, dans un contexte incertain et dangereux pour les objectifs de protection de la paix, de promotion de la coopération et de progrès de la justice sociale, entre autres enjeux essentiels de l’agenda international.

Ce contexte représente également un danger pour la survie du multilatéralisme, du droit international, de la Charte des Nations Unies et des normes et pratiques sur lesquelles reposent les relations internationales depuis huit décennies.

Cette menace se manifeste de façon singulière par l’impunité dont jouit, et continue de jouir, le crime génocidaire perpétré contre le peuple palestinien. Elle s’exprime aussi dans la nouvelle doctrine promue par les États-Unis, qu’ils qualifient, avec une arrogance outrancière, de « paix par la force », mais qui consiste essentiellement à imposer à tous la volonté arbitraire et la domination de l’impérialisme américain par la menace, la coercition, voire l’agression directe.

Le corollaire aberrant de Trump à la doctrine Monroe et à la stratégie de sécurité nationale des États-Unis, récemment publié, ne laisse aucun doute quant aux ambitions hégémoniques des États-Unis à l’encontre des peuples et des nations de leur Amérique. Ce texte ignore et met en péril la région en tant que zone de paix, fermement et officiellement proclamée depuis 2014.

Il révèle sans vergogne les ambitions d’une puissance unipolaire déjà sur le déclin. Il sert les intérêts des grandes multinationales au détriment des droits inaliénables des pays de la région. Il déclare ouvertement l’intention des États-Unis de s’approprier les ressources et les richesses naturelles qui appartiennent aux nations souveraines de l’hémisphère occidental et à leurs peuples.

Ceci explique la volonté d’établir des bases militaires américaines dans divers pays, la présence militaire excessive et agressive dans la mer des Caraïbes et les menaces croissantes et provocatrices contre le Venezuela, sous des prétextes si fallacieux qu’ils changent en quelques heures.

Le secrétaire d’État, le secrétaire à la Guerre et d’autres figures obscures impliquées dans les guerres sales menées contre la région ont réussi à acculer l’appareil de politique étrangère des États-Unis dans un conflit apparemment inextricable. La menace d’une guerre ouverte ou clandestine contre le Venezuela constitue un acte criminel qui viole le droit international.

L’attaque et le détournement d’un pétrolier et l’appropriation illégale de sa cargaison – actes qualifiés de piraterie et de terrorisme maritime ; la centaine d’exécutions extrajudiciaires perpétrées sous les yeux du monde entier par des frappes aériennes contre des navires en haute mer ; les incursions provocatrices d’avions de combat américains dans l’espace aérien vénézuélien ; la tentative de renverser par la force le gouvernement bolivarien pour la seconde fois et d’imposer un gouvernement choisi par Washington, comme cela avait été tenté avec un certain Guaidó – tous ces actes sont contraires au droit international.

Le gouvernement américain est allé jusqu’à brandir la dangereuse intention de bloquer totalement et sans restriction l’entrée et la sortie des pétroliers du Venezuela. Il s’agit d’une mesure de guerre brutale et risquée contre un pays qui ne représente aucune menace.

Ceci révèle le désespoir impuissant de ceux qui ont parié sur la capitulation de cette nation sœur face à l’offensive violente et impitoyable d’une cabale qui a pris le contrôle de la politique étrangère américaine et continentale.

Lors du récent sommet de l’ALBA, nous avons eu l’occasion de réaffirmer notre condamnation, avec la plus grande fermeté et la plus grande catégorique conviction, des menaces et des actions agressives perpétrées contre la République bolivarienne sœur du Venezuela, et le soutien et la solidarité inconditionnels de Cuba envers cette nation d’Amérique latine et des Caraïbes.

 

Presque simultanément, et depuis bien plus longtemps, Cuba est soumise à une agression économique implacable, avec une intensification criminelle du blocus et l’inscription injustifiée du pays sur la liste fallacieuse et arbitraire des États prétendument soutenant le terrorisme. Cela se traduit par un sabotage constant des transactions commerciales et financières avec la quasi-totalité des marchés mondiaux.

Cela se manifeste également dans les actions directes et indirectes menées par le gouvernement des États-Unis, que nous avons dénoncées à maintes reprises, visant à entraver la performance macroéconomique nationale, à alimenter l’inflation et à réduire considérablement le pouvoir d’achat de la population.

L’agression impérialiste continue d’exploiter son monopole sur les médias et l’infrastructure technologique des réseaux numériques pour semer le désespoir et la désillusion, irriter, désorienter et semer la confusion, alimenter la spéculation et éroder la confiance dans les dirigeants de la Révolution, touchant ainsi le cœur même du peuple cubain.

Même en recourant aux agissements pernicieux et mensongers de son représentant diplomatique à Cuba, elle persiste à tenter de nuire aux relations avec d’autres gouvernements, un objectif qui s’intensifie par des méthodes immorales, notamment à travers des attaques diffamatoires et persistantes contre la coopération médicale internationale de notre pays.

Même dans ces conditions et au cours d’une année marquée par de grands défis, l’autorité, le prestige et la tradition de solidarité du pays sont restés manifestes.

La résolution adoptée par l’Assemblée générale des Nations Unies, exigeant une fois de plus la levée du blocus, a reçu, comme toujours, un soutien massif de la communauté internationale, malgré les manœuvres sournoises et les pressions brutales exercées par le gouvernement des États-Unis, ainsi que les mensonges qu’il a propagés sur Cuba, dont certains ont été honteusement repris par une poignée de délégations.

Cette année a été marquée par l’adhésion de Cuba au groupe des BRICS en tant que pays partenaire, témoignant ainsi de la reconnaissance du rôle et du leadership de la Révolution cubaine parmi les nations du Sud.

Cette année a également été marquée par une mobilisation accrue des mouvements de solidarité avec Cuba, des forces politiques, des mouvements populaires et des organisations de la société civile à travers le monde. Nous avons ainsi continué à renforcer nos liens dans diverses régions du monde et à orienter notre politique étrangère vers le développement des échanges commerciaux et des investissements.

Les relations avec les Cubains résidant à l’étranger continuent de se renforcer. Au cours de l’année écoulée, les contacts se sont multipliés, de même que leur participation aux événements nationaux et leur implication dans des projets commerciaux, économiques et de développement bénéfiques à notre société.

 

Camarades,

 

Je reviens maintenant aux nombreux défis auxquels nous sommes confrontés et que nous devons relever en interne, à commencer par l’économie, un enjeu crucial.

 

En analysant la situation actuelle du pays, nous avons fait preuve de réalisme et d’autocritique, tout en réaffirmant notre confiance dans la capacité du peuple cubain à résister et à vaincre. La patrie ne capitulera pas ! Nous adhérons à un principe : « Unité, Continuité et Résistance Créative ». Unité autour du Parti, de la Révolution et des idéaux marxistes, inspirés par Martí et Fidel. Continuité de l’héritage historique et de l’œuvre que nous accomplissons. Résistance créative pour créer, innover et aller de l’avant malgré les difficultés.

Aujourd’hui, nous concluons une session de travail intense, profonde et d’une importance capitale pour le présent et l’avenir de la nation. Animés de l’esprit critique, unifié et révolutionnaire qui nous caractérise, nous avons abordé des questions fondamentales qui touchent au cœur du projet socialiste que nous défendons et que nous construisons ensemble.

À Cuba, nul besoin de rappeler que l’économie est sous pression : les files d’attente interminables, le poids des dépenses, les coupures de courant, la fiabilité aléatoire des transports et le coût toujours plus élevé des denrées alimentaires en témoignent. Nous sortons d’années de baisse du PIB, d’une forte inflation, de pénuries, d’une crise énergétique et d’une chute des recettes de change.

Dans ce contexte, il est crucial que le Parlement adresse un message clair : l’ampleur de la crise est reconnue, la réalité n’est pas occultée et, parallèlement, la volonté politique de changer ce qui doit l’être pour défendre la justice sociale et la souveraineté nationale est réaffirmée.

Hier, au sein de la Commission économique, nous avons eu un débat intense sur l’urgence d’accroître la production nationale et d’en faire un pilier fondamental de la croissance économique.

Aujourd’hui, cette production est entravée par des distorsions, des carences et des obstacles bureaucratiques que nous n’avons pas encore réussi à éliminer. Ces derniers affectent la consommation intérieure et les exportations, nous privant ainsi de ressources financières considérables.

Un pays dont les finances sont la cible d’attaques incessantes se doit de gérer ses recettes en devises avec une efficacité maximale. Ces recettes sont essentielles pour faire face aux problèmes d’approvisionnement en carburant, aux investissements dans la production d’énergie thermique, l’industrie pharmaceutique, les transports publics et d’autres secteurs.

Toute analyse doit identifier les responsables du non-respect des obligations, car ce non-respect implique des millions de dollars alloués dans le cadre du Plan économique et sur lesquels nous comptions.

En bref : la responsabilisation et une analyse rapide des défaillances, assortie de solutions concrètes pour chaque cas, sont essentielles. Tant que nous n’y parviendrons pas et resterons englués dans l’analyse de rapports descriptifs et de diagnostics qui, au final, se résument à des autopsies inutiles, nous ne résoudrons rien et la situation actuelle ne changera pas.

Le 11e plénum du Comité central a présenté un tableau lucide de la situation économique et, simultanément, a défini une méthode de travail : stabilisation macroéconomique, correction des distorsions et relance productive, non pas comme des slogans, mais comme un système de décisions concrètes, assorties d’échéances et de responsabilités clairement définies.

Nous y avons souligné trois idées que nous réaffirmons aujourd’hui :

Il n’y a pas de place pour une gestion résignée de la crise.

La stabilité macroéconomique n’est pas un luxe technocratique ; C’est une condition essentielle pour que les salaires aient de la valeur, pour que le marché fonctionne non pas pour lui-même, mais pour garantir une politique sociale durable.

Le Programme gouvernemental de correction des distorsions ne peut plus rester un simple document de référence : il doit devenir la feuille de route obligatoire pour tous les organismes, entreprises et régions.

Les débats de cette session ont confirmé les principaux défis :

 

Réduire la vulnérabilité énergétique et la dépendance aux importations de combustibles.

Restaurer les capacités de production, notamment dans l’agroalimentaire, l’énergie et l’industrie de base, grâce à la participation coordonnée et engagée de tous les acteurs économiques.

Maîtriser le déficit budgétaire et l’inflation afin d’enrayer l’érosion du pouvoir d’achat des salaires et des pensions.

Maintenir et diversifier les recettes extérieures, en particulier le tourisme, les exportations de biens et de services, les transferts de fonds et les investissements étrangers.

Protéger les secteurs les plus vulnérables des effets des ajustements et de la correction des prix et des subventions.

Tous ces objectifs étaient déjà pris en compte, et des décisions doivent continuer d’être prises.

Je le répète : les transformations que nous devons opérer ne sont pas seulement structurelles, mais aussi mentales. Nous le constatons chaque jour : les choses s’enlisent ou n’avancent tout simplement pas, faute de flexibilité ou à cause de cadres qui ne sont plus adaptés à notre époque, ni à la pression intense que nous subissons.

La seule limite à notre flexibilité est ce qui menace nos principes, notre autodétermination, notre souveraineté et notre indépendance nationale. Au-delà, nous devons promouvoir avec toujours plus de détermination et de courage toute initiative qui nous aide à surmonter les puissants obstacles dressés par l’ennemi et à aller de l’avant.

Personne n’a écrit sur la manière de construire le socialisme dans un pays qui a accédé à une véritable indépendance après plus de quatre siècles de colonialisme et soixante ans de subordination néocoloniale. Seule Cuba peut témoigner de ce que signifie promouvoir un développement alliant justice sociale et confort dans le contexte favorable de son intégration à un bloc socialiste qui a soudainement disparu. Personne ne peut nous dire ce que signifie résister, de manière exemplaire mais au prix d’un lourd tribut économique et donc social, à une politique infâme de blocus renforcé et de persécution féroce comme celle que subit Cuba. Nous, le peuple cubain, écrivons cette histoire chaque jour, en ce moment même ! (Applaudissements.)

Nous avons analysé et approuvé le Plan économique et le Budget de l’État pour l’année prochaine. Loin d’être de simples chiffres, ces outils expriment la volonté politique de donner la priorité au service du peuple, d’investir dans les secteurs stratégiques et de rechercher constamment l’efficacité.

Nous sommes conscients des difficultés considérables auxquelles nous sommes confrontés, aggravées par un blocus économique, commercial et financier qui nous étouffe de façon criminelle. Mais le défaitisme n’a pas sa place ici !

Notre réponse : plus de créativité, plus de discipline, un contrôle accru et une lutte acharnée contre les fardeaux qui nous freinent : la bureaucratie, l’indolence et la corruption.

Les bureaucrates, les indolents et les corrompus sont l’antithèse même de la Révolution, car leurs attitudes dissimulent un profond mépris pour le peuple, qui est l’essence même et le sens de la Révolution. Et j’irai plus loin : car la trahison sommeille en eux.

Nous l’avons constaté à plusieurs reprises au cours de l’histoire, mais nous avons également vu comment la Révolution trouve naturellement son remède pour se protéger des traîtres. Et cet antidote réside dans le peuple, qui, tôt ou tard, démasquera l’imposteur.

 

Députés :

 

Concernant le Plan économique et le Budget, nous avons reconnu les défis : l’inflation, la baisse du PIB et la crise énergétique. Mais nous avons également réaffirmé que corriger les distorsions et revitaliser l’économie n’est pas un simple slogan, mais un combat concret pour la stabilité de la vie quotidienne. Ce combat exige de la rigueur économique, mais aussi de la justice sociale, car nous n’acceptons pas un modèle qui sacrifie l’équité au nom de l’efficacité.

Le Plan économique pour 2026, tel qu’analysé ici, est un plan de réajustement offensif et profond qui vise à :

Prioriser la production alimentaire en levant les obstacles, en garantissant les intrants de base et, surtout, en créant de réelles incitations pour les producteurs, tant publics que privés.

Accélérer les investissements et les solutions opérationnelles dans le système électrique national, en combinant la rénovation des centrales thermoélectriques, une efficacité accrue et le développement des énergies renouvelables.

Organiser et rendre transparente l’allocation des devises étrangères afin de favoriser les secteurs exportateurs, de substituer les importations et d’approvisionner le marché intérieur avec leur propre production.

Donner une réelle autonomie aux entreprises publiques socialistes pour accroître leur productivité et leur efficacité, en exigeant des résultats mesurables et en ne tolérant ni inertie ni stagnation.

Le défi pour 2026 n’est pas seulement de mettre en œuvre le Plan, mais de démontrer qu’il se traduit par des changements visibles sur les territoires et dans la vie des populations.

Concernant le budget que nous avons approuvé lors de cette session, axé sur la production alimentaire, les services essentiels et les programmes sociaux, son exécution doit être transparente et rigoureuse, et il est de notre responsabilité de veiller scrupuleusement à ce que cela soit le cas.

Comme on l’a vu, ce budget part d’un contexte fortement contraint, mais maintient la priorité sur la santé, l’éducation, la sécurité sociale et la protection des plus vulnérables. La transition des subventions aux produits vers les subventions aux personnes doit se faire avec prudence, transparence et participation, afin que personne ne soit laissé pour compte.

Nous avons analysé et approuvé le Plan économique et le Budget de l’État pour l’année prochaine. Loin d’être de simples chiffres, ces outils expriment la volonté politique de donner la priorité au service du peuple, d’investir dans les secteurs stratégiques et de rechercher constamment l’efficacité.

Nous sommes conscients des difficultés considérables auxquelles nous sommes confrontés, aggravées par un blocus économique, commercial et financier qui nous étouffe de façon criminelle. Mais le défaitisme n’a pas sa place ici !

Notre réponse : plus de créativité, plus de discipline, un contrôle accru et une lutte acharnée contre les fardeaux qui nous freinent : la bureaucratie, l’indolence et la corruption.

Les bureaucrates, les indolents et les corrompus sont l’antithèse même de la Révolution, car leurs attitudes dissimulent un profond mépris pour le peuple, qui est l’essence même et le sens de la Révolution. Et j’irai plus loin : car la trahison sommeille en eux.

Nous l’avons constaté à plusieurs reprises au cours de l’histoire, mais nous avons également vu comment la Révolution trouve naturellement son remède pour se protéger des traîtres. Et cet antidote réside dans le peuple, qui, tôt ou tard, démasquera l’imposteur.

 

Députés :

 

Concernant le Plan économique et le Budget, nous avons reconnu les défis : l’inflation, la baisse du PIB et la crise énergétique. Mais nous avons également réaffirmé que corriger les distorsions et revitaliser l’économie n’est pas un simple slogan, mais un combat concret pour la stabilité de la vie quotidienne. Ce combat exige de la rigueur économique, mais aussi de la justice sociale, car nous n’acceptons pas un modèle qui sacrifie l’équité au nom de l’efficacité.

Le Plan économique pour 2026, tel qu’analysé ici, est un plan de réajustement offensif et profond qui vise à :

Prioriser la production alimentaire en levant les obstacles, en garantissant les intrants de base et, surtout, en créant de réelles incitations pour les producteurs, tant publics que privés.

Accélérer les investissements et les solutions opérationnelles dans le système électrique national, en combinant la rénovation des centrales thermoélectriques, une efficacité accrue et le développement des énergies renouvelables.

Organiser et rendre transparente l’allocation des devises étrangères afin de favoriser les secteurs exportateurs, de substituer les importations et d’approvisionner le marché intérieur avec leur propre production.

Donner une réelle autonomie aux entreprises publiques socialistes pour accroître leur productivité et leur efficacité, en exigeant des résultats mesurables et en ne tolérant ni inertie ni stagnation.

Le défi pour 2026 n’est pas seulement de mettre en œuvre le Plan, mais de démontrer qu’il se traduit par des changements visibles sur les territoires et dans la vie des populations.

Concernant le budget que nous avons approuvé lors de cette session, axé sur la production alimentaire, les services essentiels et les programmes sociaux, son exécution doit être transparente et rigoureuse, et il est de notre responsabilité de veiller scrupuleusement à ce que cela soit le cas.

Comme on l’a vu, ce budget part d’un contexte fortement contraint, mais maintient la priorité sur la santé, l’éducation, la sécurité sociale et la protection des plus vulnérables. La transition des subventions aux produits vers les subventions aux personnes doit se faire avec prudence, transparence et participation, afin que personne ne soit laissé pour compte.

Depuis l’Assemblée, nous devons exiger :

Que chaque peso du budget soit justifié par une contribution productive ou sociale vérifiable.

Que les dépenses improductives, les projets sans valeur ajoutée et les structures inefficaces soient drastiquement réduits.

Que les territoires assument une plus grande responsabilité en matière de collecte des recettes et d’utilisation efficiente des ressources.

Il ne s’agit pas d’ajuster pour le simple plaisir d’ajuster, mais d’ajuster pour pouvoir continuer à redistribuer équitablement.

Au cœur de nos débats se trouve également le programme gouvernemental de correction des distorsions économiques. Il ne s’agit pas d’un simple ajustement technique, mais d’une nécessité révolutionnaire pour parfaire le socialisme en construction, le rendant plus prospère, durable et juste.

Nous comprenons les préoccupations et les répercussions que certaines mesures peuvent avoir sur la vie quotidienne. Mais, comme cela a été expliqué dans ce forum et partout dans le pays, l’inaction serait le plus grand risque. Nous devons mettre de l’ordre dans le désordre, valoriser à sa juste valeur notre travail, encourager les efforts productifs et mettre fin aux activités illégales et aux déséquilibres.

Ce programme est un appel à la participation consciente de tous, de chaque Cubain, à son niveau, pour devenir acteur du redressement et du progrès.

Le Programme gouvernemental de correction des distorsions et de revitalisation de l’économie poursuit des objectifs clairs : réguler les prix et les tarifs douaniers, lutter contre le chaos du taux de change, améliorer les relations entre les secteurs public et privé, encourager la production et protéger les plus démunis. L’ensemble de ces éléments sera précisé grâce aux débats qui se tiennent actuellement à la base.

Le Programme gouvernemental que nous avons approuvé vise précisément cela : corriger les distorsions, renforcer les entreprises d’État socialistes en tant que moteurs du développement et ouvrir la voie à toutes les formes de gestion contribuant au bien-être collectif. Nous ne pouvons permettre que le système de double monnaie, le manque d’incitations à la productivité ou la bureaucratie entravent les efforts du peuple.

Le problème n’est plus un manque de diagnostic, mais plutôt la rapidité et la cohérence de sa mise en œuvre. Par conséquent, au vu de ces conclusions, il convient de souligner les points suivants :

Chaque organisation, entreprise et administration territoriale doit présenter des échéanciers concrets pour la mise en œuvre de son programme, assortis d’objectifs trimestriels et d’une obligation de rendre des comptes au public.

Les mesures qui s’avèrent inefficaces ou contre-productives doivent être rectifiées sans dogmatisme, avec humilité politique et agilité technique.

La communication avec le public doit être une priorité : il faut expliquer ce qui est fait, pourquoi, quels effets sont attendus et dans quel délai. Nous manquons d’innovation en matière de communication. Il ne s’agit pas seulement de dire les choses, mais aussi de savoir les dire.

Un programme mal compris ou non suivi finit par être perçu comme une suite d’improvisations. Pour éviter cela, il est essentiel d’affiner et de renforcer le programme en tenant compte des contributions issues de la consultation publique déjà en cours.

 

Camarades femmes et camarades hommes les députés :

 

Ces derniers jours, nous avons débattu et adopté la Loi générale sur la science, la technologie et l’innovation, un instrument juridique essentiel pour tracer la voie vers la souveraineté technologique et le développement dont nous avons besoin. Nous devons faire de la science et de l’innovation le moteur de tous les secteurs de la société. Cette loi constitue un pas décisif dans cette direction, garantissant que les connaissances créées par nos talents se traduisent par des solutions concrètes, une efficacité accrue et un bien-être amélioré.

La science ne peut rester confinée aux laboratoires ; elle doit se traduire par des solutions pratiques pour la production, l’énergie, la santé et le quotidien de nos concitoyens.

Le pays ne dispose pas de ressources matérielles illimitées, mais il possède un vivier de talents scientifiques, techniques et universitaires qui ne sont pas toujours exploités.

Les décisions économiques clés doivent s’appuyer sur des données probantes, des études, des modélisations et des analyses d’impact. Il est essentiel de réduire l’écart entre la recherche et la production : universités, entreprises et collectivités locales doivent être intégrées au même cycle d’innovation. L’innovation n’est pas seulement technologique ; elle est aussi organisationnelle, managériale, participative, communicative et liée au contrôle social.

La science et l’innovation doivent cesser d’être simplement complémentaires et devenir les moteurs du changement économique dont nous avons besoin.

 

Chers concitoyens,

 

Les défis auxquels Cuba sera confrontée en 2025 et 2026 ne pourront être relevés que par des actions concrètes, un contrôle systématique et une participation citoyenne active. Le 11e plénum et la présente session de l’Assemblée s’accordent sur un point : il ne suffit pas d’approuver, il faut mettre en œuvre ; et il ne suffit pas de mettre en œuvre, il faut rendre des comptes.

De cette Assemblée, nous devons prendre plusieurs engagements politiques :

Renforcer le lien entre chaque député et ses électeurs en communiquant, en écoutant, en expliquant et en recueillant des propositions concrètes pour éclairer les politiques publiques.

Lutter de front contre la bureaucratie, la corruption, le gaspillage, le détournement de ressources et le manque de sensibilité aux problèmes de la population.

Renforcer l’unité, non pas par une unanimité aveugle, mais par la construction d’un consensus grâce à un débat responsable et à la participation.

Le pays traverse une crise grave, mais il n’est pas vaincu et ne le sera jamais (Applaudissements). L’histoire de Cuba démontre que lorsque les dirigeants politiques, les institutions et le peuple œuvrent de concert, avec vérité, discipline et créativité, aucun blocus ni aucune crise ne peut compromettre notre avenir.

La décision de reporter le IX<sup>e</sup> Congrès du Parti ne saurait être perçue comme un revers. Il s’agit d’une décision nécessaire et opportune qui nous permettra d’unir nos forces, d’améliorer la situation du pays, de renforcer la confiance du public et de créer les conditions d’un congrès plus efficace et plus productif, qui consolidera, comme l’affirme la Constitution, la construction du socialisme et la progression vers une société communiste. C’est ce à quoi le Général d’Armée nous a appelés !

Cette décision sera l’occasion de consacrer l’année 2026 à un redressement maximal et à la réalisation de nos engagements.

Elle nous permettra également d’apporter les ajustements nécessaires aux structures du Parti, du Gouvernement et de l’État afin de faciliter, sans précipitation, l’échange d’opinions et de perspectives qu’exige ce processus.

Toutes les forces et toutes les énergies du Parti, de l’État et du Gouvernement, de concert avec le peuple, doivent être consacrées à l’amélioration de la situation du pays :

Poursuivre la mise en œuvre des mesures économiques approuvées avec rigueur et contrôle ; renforcer le soutien aux territoires touchés par des catastrophes naturelles ; promouvoir la participation des jeunes à tous les aspects de la vie nationale ; intensifier le combat idéologique, culturel et communicationnel ; et défendre la vérité sur Cuba contre la manipulation et la désinformation.

Durant cette période, le débat public sur le Programme gouvernemental, visant à le renforcer, doit également être mené à son terme, et nous poursuivrons la mise en œuvre des actions nécessaires à la réalisation de ses objectifs.

Par ailleurs, nous continuerons à travailler à la rédaction des documents qui, après consultation publique, seront débattus au Congrès et dont l’élaboration est déjà bien avancée.

Nous clôturons cette session avec la conviction que l’Assemblée nationale a été et sera à la hauteur de sa responsabilité historique (Applaudissements). Il nous appartient désormais de concrétiser ce que nous avons approuvé ici. Puisse chaque loi, chaque plan et chaque budget se traduire en actions tangibles dans la vie des citoyens. Puisse la science et l’innovation se traduire en solutions concrètes. Puisse l’économie retrouver sa vitalité sans sacrifier la justice sociale.

Puissions-nous ne jamais négliger l’unité, « la prunelle de nos yeux », comme l’a dit le général de l’armée et chef de la Révolution, le camarade Raúl. C’est notre plus grande force face à toutes les menaces.

Nous avons confiance en notre capacité d’offensive révolutionnaire, en notre résilience et en notre créativité, et personne ne pourra nous vaincre (Applaudissements). Comme je l’ai dit lors du 11e plénum, ​​le plus grand gain réside dans la qualité des débats et dans la manière plus efficace d’aborder les problèmes lorsqu’ils sont concrets. Nous sommes pleinement engagés à résoudre ces problèmes et à tracer la voie pour les surmonter.

Les décisions que nous prenons ne doivent pas se limiter à des résumés de presse. Elles se traduiront par une amélioration de la vie quotidienne dans le pays.

Ce sera là la véritable épreuve de l’engagement partagé et affirmé, la véritable mesure du pouvoir transformateur de ce Parlement et de la vitalité de la Révolution cubaine.

Ici, à l’Assemblée nationale, l’Assemblée du peuple cubain, forte de sa jeunesse talentueuse, de ses femmes et de ses hommes issus des professions et des métiers les plus divers, blancs, noirs et métis, aguerris par mille combats, critiques et engagés, la Révolution cubaine bat, vivante et active ! (Applaudissements.)

La plus grande preuve de son existence réside précisément dans les efforts inlassables de ses ennemis pour l’étouffer et la détruire jusque dans ses fondements.

Cette Assemblée a l’honneur de présenter une proposition d’une profonde portée patriotique et révolutionnaire. Inspirés par l’héritage durable de notre leader et par l’appel à l’unité et à la continuité, faisant écho aux sentiments exprimés par nombre de nos compatriotes ces derniers temps, Monsieur le Président Lazo, nous proposons que l’année 2026 soit officiellement proclamée « Année du Centenaire du Commandant en chef Fidel Castro Ruz » (Applaudissements prolongés).

Cette année sera consacrée à l’étude approfondie de sa pensée, à suivre son exemple de travail inlassable, de fidélité aux principes et de confiance absolue dans le peuple et dans le triomphe des idées.

Puisse chaque tâche que nous entreprendrons en 2026, des transformations économiques les plus complexes au plus simple geste de solidarité, être imprégnée de l’esprit combatif de Fidel Castro, de son amour profond pour le peuple et de son engagement indéfectible envers la justice sociale.

Ce sera la plus belle façon d’honorer celui dont le centenaire nous appelle à faire mieux, à défendre nos acquis et à bâtir l’avenir avec optimisme.

Nous quittons cette session avec des mandats clairs et une immense responsabilité. Le chemin est semé d’embûches, mais il est le nôtre, celui que nous avons choisi en toute souveraineté et dignité. L’essentiel est de transformer chaque problème en solution, chaque contrainte en raison de créer et chaque menace en raison de nous unir plus étroitement.

Nous ne baisserons pas la garde. Nous intensifierons le combat idéologique et culturel, défendrons nos acquis et œuvrerons sans relâche pour la nation souveraine et prospère que ce peuple mérite.

La tâche est complexe, mais la volonté de ce peuple est invincible.

L’Assemblée nationale, unie dans sa détermination à sauvegarder l’indépendance, la souveraineté et la Révolution face aux nombreux dangers qui nous menacent aujourd’hui, est indissociable de l’histoire qui nous a conduits jusqu’ici, après avoir surmonté des épreuves qui semblaient insurmontables.

Disons-le haut et fort, avec la même conviction que ce 18 décembre 1956, lorsque les deux frères s’étreignirent et, après avoir compté les quelques survivants et les maigres fusils réunis lors de leurs retrouvailles, l’aîné déclara sans l’ombre d’un doute : « Nous avons gagné la guerre ! » (Applaudissements.)

Et aujourd’hui, ici même, nous le réaffirmons : Nous avons gagné la guerre ! (Applaudissements.)

Voici le peuple de Fidel et Raúl : vainqueurs de l’impossible !

En mai 2026, année du centenaire du commandant en chef Fidel Castro Ruz, que nous soyons plus unis que jamais et que nous combattions !

 

Vive Cuba libre ! (Applaudissements : « Vive ! »)

 

Vive la Révolution ! (Applaudissements : « Vive ! »)

 

Vive Fidel et Raúl ! (Applaudissements : « Vive ! »)

 

Socialisme ou la mort !

 

Patrie ou la mort !

 

Nous vaincrons !

 

(Applaudissements)

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