Accueil TousInternationalAppel à une enquête sur les responsables politiques après les condamnations militaires en Équateur

Appel à une enquête sur les responsables politiques après les condamnations militaires en Équateur

par Reynaldo Henquen

Quito, 23 déc. (RHC) La Confédération des nationalités indigènes d’Équateur (CONAIE) a déclaré aujourd’hui que la condamnation de 16 militaires pour la disparition forcée de quatre mineurs à Guayaquil confirme le crime, mais a exigé une enquête sur les responsabilités politiques et la chaîne de commandement.

Dans un communiqué, la CONAIE a affirmé que le jugement rendu hier par le Quatrième Tribunal pénal des garanties dans l’affaire dite des Malouines confirme les allégations des familles et des organisations concernant de graves violations commises dans le cadre d’une politique de sécurité militarisée.

Le jugement a condamné 11 militaires à 34 ans et huit mois de prison pour leur implication directe dans la disparition forcée de quatre mineurs en décembre 2024, tandis que cinq autres militaires ont bénéficié d’une réduction de peine après avoir coopéré avec le parquet.

Un officier poursuivi pour complicité a été acquitté, mais la défense a annoncé qu’elle examinerait la possibilité de faire appel.

Pour la CONAIE, le jugement ne répond pas pleinement à la demande de justice, car il exclut de l’enquête les officiers supérieurs et politiquement responsables qui, selon elle, ont conçu, autorisé ou toléré une politique exposant des enfants et des communautés entières à la violence d’État.

L’organisation a averti que cette affaire s’inscrit dans une structure de pouvoir qui a normalisé la militarisation de la sécurité intérieure, affaibli le contrôle civil et violé les droits fondamentaux, notamment dans les quartiers populaires, rendant indispensable la poursuite des investigations.

Après l’annonce du jugement, le ministère de la Défense a affirmé que les forces armées avaient agi conformément à la loi et coopéré en toute transparence tout au long de la procédure judiciaire.

Cependant, l’avocat Fernando Bastías, du Comité permanent pour la défense des droits de l’homme, a critiqué cette position et a rappelé que le ministère avait initialement demandé la levée de la détention provisoire des officiers, et qu’il était resté silencieux face aux campagnes de désinformation.

La ministre de l’Intérieur, Nataly Morillo, a exprimé sa solidarité avec les familles d’Ismael et Josué Arroyo, de Steven Medina et de Nehemías Arboleda, arrêtés par une patrouille militaire en décembre 2024 et dont les corps calcinés ont été retrouvés peu après.

Mme Morillo a réaffirmé que nul n’est au-dessus des lois.

Abraham Aguirre, l’avocat des familles, a qualifié la sentence de précédent historique en matière de droits humains et de protection de l’enfance, et a indiqué qu’une enquête parallèle pour enlèvement ayant entraîné la mort pourrait permettre d’établir d’autres responsabilités.

Source : Prensa Latina

Laisser un Commentaire

* Les commentaires sont modérés. Radio Habana Cuba n'est pas responsable des opinions exprimées ici.


Aller au contenu principal