Nicolás Guillén l’appelait « Cavalier dans l’air raréfié » et Mirta Aguirre « Capitaine tranquille, colombe et lion ». Son nom s’est-il souvent perdu dans l’immensité de la légende qu’était sa vie !
« Camilo était Camilo, le seigneur de l’avant-garde, un guérillero accompli », disait Ernesto Che Guevara, qui le connaissait comme « l’homme de confiance de Fidel dans les moments difficiles de la guerre », « un combattant altruiste qui faisait toujours du sacrifice un instrument pour forger son caractère et celui des troupes ».
Il y a soixante-six ans, le commandant Camilo Cienfuegos, commandant suprême du front nord de Las Villas et protagoniste de la bataille de Yaguajay, l’un des derniers hommes à rejoindre le Granma, qui, en un peu plus de deux ans, passa du statut de soldat à celui de l’un des guérilleros les plus brillants de l’Armée rebelle, disparaissait physiquement.
Il y a soixante-six ans, le héros, dont la stature morale n’a pas hésité à le placer à la tête de la colonne n° 2 Antonio Maceo pour étendre la guérilla à l’ouest de Cuba fin 1958, a été immortalisé dans son poème épique.
Camilo Cienfuegos fut, sans aucun doute, l’un des piliers fondamentaux de la lutte armée qui renversa la tyrannie pro-impérialiste du dictateur Fulgencio Batista le 1er janvier 1959.
Parce qu’il était « Camilo, l’image du peuple », dès l’annonce de sa disparition physique le 28 octobre 1959, tout fut retourné ; Cuba chercha ce qui lui appartenait. Depuis lors, des fleurs ont fleuri au sein des mers et des fleuves, et ni vent ni tempête ne peuvent les ensevelir. « Sa voix résonne, sa voix résonne constamment », comme l’écrivait Nicolás Guillén.
(Arelys García, correspondante de Radio Habana Cuba à Sancti Spíritus)
