Santiago, Chili, 9 décembre (RHC) À moins d’une semaine des élections présidentielles au Chili, les projections donnent l’avantage à l’extrême droite face aux progressistes. Cependant, les experts rappellent aux électeurs que le vote reste le dernier mot et considèrent le débat d’aujourd’hui comme crucial.
José Antonio Kast, du Parti républicain (extrême droite), et Jeannette Jara, représentant la gauche, la social-démocratie et la démocrate-chrétienne, s’affronteront ce mardi lors d’une émission organisée par la chaîne de télévision nationale Anatel.
Jeannette Jara aborde ce débat avec l’avantage d’avoir remporté le premier tour, mais José Antonio Kast est considéré comme le favori des sondages grâce au soutien que sa candidature reçoit de la droite et de l’extrême droite.
« Je pense que cette élection reste indécise, même si tous les sondages montrent clairement la victoire de Kast », a déclaré l’analyste politique Víctor Osorio à Prensa Latina.
Il a rappelé que les sondages d’opinion révèlent un pourcentage important d’indécis lors d’une élection à vote obligatoire.
De plus, a-t-il déclaré, Kast a évité les débats et les échanges, et lors de la récente réunion organisée par l’Association des diffuseurs, les faiblesses du candidat sont apparues clairement, même sur des questions clés de la campagne comme la migration.
Son idée d’expulsion massive de 350 000 migrants est dénuée de tout fondement technique ; il s’agit d’une proposition populiste, a-t-il affirmé.
Dans son entretien avec cette agence, le journaliste a également évoqué la vive réaction suscitée par la position du candidat d’extrême droite concernant la grâce des prisonniers de Punta Peuco pour de graves violations des droits de l’homme commises pendant la dictature (1973-1990).
Le Chili a signé des accords internationaux en vertu desquels les crimes contre l’humanité ne sont pas soumis à prescription, a-t-il souligné.
Il a averti qu’il y a une contradiction dans les propositions du candidat. D’une part, il appelle à lutter contre le crime organisé, et d’autre part, il laisse entendre que ceux qui ont commis des crimes odieux peuvent être graciés.
Osorio rappelle aux électeurs que lors des élections de dimanche prochain, les Chiliens auront le choix entre deux voies différentes pour le développement du pays.
Jeannette Jara plaide pour la construction d’un État qui protège la société, garantit les droits sociaux et favorise la redistribution des richesses.
José Antonio Kast propose une approche néolibérale où l’État perd son rôle protecteur et accorde davantage de garanties à l’investissement privé, une formule qui, comme l’expérience l’a démontré, engendre des inégalités sociales.
Sur la question de la sécurité, cruciale pour la population, Kast préconise une approche intransigeante face au crime organisé, mais il s’agit d’un problème qui nécessite également de s’attaquer aux conditions sociales qui le génèrent.
À cet égard, Jara plaide pour la levée du secret bancaire afin de retracer l’argent et pour la création de conditions d’inclusion sociale qui empêchent les populations les plus vulnérables de considérer la criminalité comme une voie d’avenir, a-t-il déclaré.
Concernant le débat organisé aujourd’hui par Anatel, l’analyste estime qu’il aura un impact car les quelques débats tenus durant la campagne ont enregistré une forte audience et ont été suivis par le public, ce qui montre que la population s’intéresse aux candidats ou hésite quant à leur choix.
Source : Prensa Latina
