Par Roberto Morejón
L’Équateur a reçu cette année deux visites de haut niveau de responsables américains, visant notamment à préparer l’installation de bases militaires.
Le secrétaire d’État américain Marco Rubio, en septembre, et la secrétaire à la Sécurité intérieure Kristi Noem, en novembre, ont annoncé cette intention, coïncidant avec le renforcement du déploiement militaire américain dans le sud de la mer des Caraïbes.
Sous prétexte de lutter contre le trafic de drogue et dans le but voilé de faire pression sur le Venezuela, Washington a déployé une flotte de guerre dans les Caraïbes et accélère désormais les procédures de sécurité avec le gouvernement de Daniel Noboa, qui lui est fidèle.
Noboa, qui a déployé l’armée dans les rues de Quito en réponse aux récentes manifestations, encourage une présence étrangère dans ces enclaves, sous prétexte de renforcer sa lutte contre le crime organisé et le trafic de drogue.
Cette politique, fondée sur la déclaration répétée d’états d’urgence, n’a guère donné de résultats, sans pour autant accroître le soutien aux projets annoncés d’implantation de bases militaires américaines dans le pays.
Face à cette question épineuse, le président conservateur Daniel Noboa a déclaré qu’il inclurait une question dans le référendum du 16 – portant sur la convocation d’une Assemblée constituante et la révision de la Constitution – demandant aux citoyens s’ils consentent à la présence d’installations militaires étrangères.
Bien que la Constitution actuelle l’interdise, les gouvernements précédents à celui de Noboa avaient accepté de mener des opérations conjointes avec les États-Unis en haute mer.
Fort de ce précédent, le président envisage des sites potentiels pour les bases dans les villes côtières du Pacifique de Manta ou de Salinas.
Il n’a pas initialement exclu les îles Galápagos, bien que cette option soit massivement contestée par les écologistes.
Comptant parmi les principaux alliés de Donald Trump dans la région, Daniel Noboa s’efforce de minimiser les débats internes concernant les bases militaires étrangères et discute même avec la France et le Royaume-Uni de l’importance qu’il accorde à leur présence militaire.
Les critiques ne restent pas les bras croisés, arguant que la présence militaire étrangère ne résoudra pas les problèmes de sécurité de l’Équateur, faute de plan clair de lutte contre la criminalité, et qu’elle risque par ailleurs de compromettre la souveraineté nationale.
