La “jungle” de Calais disparaît mais le problème des réfugiés reste intact

Édité par Tania Hernández
2016-10-25 16:11:05

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Par Guillermo Alvarado

La police française a entrepris dès lundi, 24 octobre, le démantèlement de la “Jungle”, nom sous lequel est connu le gigantesque camps de réfugiés situé dans le Département du Pas de Calais, au Nord de la France. Les immigrants qui s'y entassaient, dont le nombre est estimé entre 8 000 et 10 000 ont commencé à être délogés. La majorité de ces immigrants cherchaient à traverser le Canal de la Manche pour arriver en territoire du Royaume Uni avec l'espoir d'y trouver un avenir meilleur. Un tiers d'entre eux seraient évacués ce 24 octobre et devraient être emmenées vers des centres d'accueil et d'orientation, dans toute la France.

Les immigrants sont originaires d'Afghanistan, d'Érythrée, de Syrie, d'Éthiopie et du Soudan entre autres pays. Ils ont tous en commun le but de fuir coûte que coûte, la violence, les guerres, la faim et la misère.

Leur présence dans cette région, qualifiée comme la plus défavorisée de France s'explique par le fait que le tronçon le plus étroit du Canal de la Manche entre Calais et Dover s'y trouve. Le trafique de barcasses dans les deux sens est très intense. En plus l'Euro tunnel par lequel transitent les convois unissant les deux pays se trouve à proximité.

La Jungle, comme ce qualificatif l'indique est devenue terre de personne où s'y imposait la loi du plus fort, voire les maffias qui se consacrent au trafic d'êtres humains qui arrachaient à ces personnes les peu de ressources dont elles disposaient.

Il s'agit d'une des expressions les plus cruelles du drame de centaine de milliers d'immigrants et de réfugiés qui, à cause de conflits dans leurs pays, la plupart d'entre eux, imposés ou encouragés par des puissances occidentales, ont opté pour le voyage hasardeux et très risqué à tel point que pour bon nombre d'entre eux il s'est transformé en un trajet vers la mort.

Le démantèlement complet du camp prendra une semaine, d'après les autorités françaises et même si la première étape s'est passée plutôt dans le calme, avec de très rares incidents, les derniers jours seront plus tendus, car il y a un groupe d'environ 2 000 personnes qui refusent de déloger les lieux et qui persistent à tenter de traverser le canal.

Ceux qui sont évacués sont transférés en bus vers de centres d'accueil éparpillés dans tout le pays à l'exception des alentours de Paris et de l'île de Corse, mais tous très éloignés de la Jungle.

Le démantèlement de la jungle ne signifie en rien la fin des malheurs pour les réfugiés. Leur transfert dans d'autres endroits ne signifie pas le début d'un processus destiné à légaliser leur statut en Europe. Certaines organisations humanitaires craignent qu'il s'agisse d'un pas intermédiaire pour leur expulsion définitive.

Depuis l'arrivée des vagues humaines sur les côtes européennes, les autorités ont adopté une série de mesures restrictives y compris de type militaire, pour contenir le phénomène, mais jusqu'à ce jour il n'y a pas d'initiative qui cherche à attaquer le mal dès sa racine.

Tant que l'on continuera à attiser les guerres et que l'on en donnera pas de solutions aux problèmes qui entravent le développement en Afrique sub-saharienne, les migrations massives se poursuivront parce que pour beaucoup de personnes ce voyage contient un espoir quoique lointain, car c'est vrai que s'ils restent dans leurs pays, une mort atroce et sûre leur attend, que ce soit par une arme à feu, une maladie ou par la faim qui est la plus cruelle et efficace des armes.



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