La menace de l'ébola revient

Édité par Reynaldo Henquen
2018-05-30 13:52:10

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Il existe une préoccupation croissante à cause du foyer de choléra détecté ce mois-ci en République Populaire Démocratique du Congo où les autorités sanitaires ont fait état d'un peu plus d'une cinquantaine de cas de fièvre hémorragique dont 35 confirmés comme étant le fait de ce virus et d'une vingtaine de morts.

C'est la neuvième fois que cette maladie se déclenche dans ce pays africain. Cependant, des organisations internationales comme l'OMS, l'Organisation Mondiale de la Santé, ont lancé une mise en garde sur les conditions particulièrement dangereuses qui l'entourent car elle affecte pour la première fois une ville densément peuplé.

Quand l'ébola fait son apparition dans une zone rurale, il est plus facile de détecter et de contrôler la chaîne de contagion pour éviter qu'elle ne fasse un plus grand nombre de victimes ou qu'elle ne s'étende à une grande zone géographique.

Cependant, maintenant, beaucoup de patients sont dans le port fluvial de Bikoro, avec un million et demi d'habitants et situé sur les rives du fleuve Congo qui baigne d'autres villes importantes dont Brazzaville, Kinshasa et Bangui, la capitale de la République Centrafricaine.

Bien qu'il existe une grande expérience pour endiguer ce mal dans des zones peu peuplées, dans les grandes villes la tâche n'est pas aisée comme en témoignent des expériences précédentes, comme cela a été le cas en 2014 et en 2016 en Afrique Occidentale où plus 11 mille personnes sont décédées avant d'endiguer l'épidémie avec l'aide de la communauté internationale.

À ces occasions-là, Cuba a joué un rôle important car il a été le premier pays à envoyer du personnel de la santé travailler directement avec les personnes affectées, un geste qui a été reconnu dans le monde entier.

Suite à cette expérience l'on a créé un vaccin expérimental dont l'OMS a déjà envoyé à la République Populaire Démocratique du Congo quelque 4 000 doses pour les administrer au personnel sanitaire et à tous ceux ayant un quelconque type de contact avec les personnes affectées dont les travailleurs des pompes funèbres.

Peter Salama, fonctionnaire de l'Organisation Mondiale de la Santé, a signalé que le virus urbain a un comportement différent que le virus rural et qu'il peut provoquer, en peu de temps, une augmentation sensible du nombre de cas.

En fait, l'on a connaissance déjà de l'arrivée à des centres de santé de Bikoro et d'autres endroits proches, de malades qui étaient en dehors de la chaîne connue de contagion ce qui rend très difficile la prévision de l'ampleur réelle de l'épidémie.

Parmi les facteurs négatifs qui entravent l'arrêt de la progression d'une épidémie urbain figurent la pauvreté, l'entassement, les mauvaises conditions hygiéniques et aussi des facteurs culturels et religieux dans les rituels funéraires dans lesquels il est habituel que des proches et des amis touchent et embrassent les cadavres.

Nous nous trouvons donc face à un nouveau défi, non seulement pour le continent africain, mais aussi pour le monde entier, en particulier pour les pays les plus riches qui dépensent des milliards de dollars dans la mise au point et dans la fabrication d'armes mais qui lésinent sur les frais lorsqu'il s'agit de sauver des vies.

Le cours de l'épidémie de l'ébola au Congo sera une preuve de la façon dont marche la condition humaine en ce 21e siècle.

 



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