Guatemala : des tragédies annoncées

Édité par Reynaldo Henquen
2018-06-04 13:41:30

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L'éruption du Volcan de Fuego, situé à une trentaine de kilomètres à l'ouest de la capitale du Guatemala a fait au moins 25 morts et des dizaines de blessés. Des milliers de personnes ont été évacuées et 1 million 700 mille ont été affectées.

C'est une tragédie qui s'aggrave à cause du manque de prévision et de l'abandon dans lequel vivent beaucoup de communautés à l'intérieur du pays de notre région où les inégalités sont les plus criantes.

Il s'est agi d'un phénomène naturel très puissant, car les colonnes de fumée, de vapeur d'eau et de cendres se sont élevées au-delà des 6 mille mètres d'altitude et, leur dispersion par le vent a entraîné la fermeture de l'aéroport international La Aurora et perturbé le trafic sur les deux principales routes du sud-est.

Il est vrai que l'on ne peut pas toujours prévoir un fait de cette nature bien que, dans beaucoup de pays, des fonds aient été destinés aux recherches pour mesurer l'activité volcanique qui précède une grande éruption mais ce n'est pas le cas du Guatemala.

Toutes les personnes ayant vécu ou non à proximité d'un volcan savent qu'une éruption peut se produite tôt ou tard, d'autant plus s'il s'agit d'un volcan qui est actif en permanence aux côtés de ses semblables Santiaguito et Pacaya, situés dans le dit « Cordon de Feu » qui traverse ce pays centraméricain.

Donc, pourquoi ne pas prendre les mesures pertinentes et protéger la population ? En 2012, ce même volcan a provoqué l'évacuation de 10 mille personnes qui, une fois l'éruption terminée, sont revenues à leurs villages car c'est la seule chose qu'elles peuvent faire faute d'une meilleure proposition de la part des autorités.

Des dizaines de milliers de personnes vivent au Guatemala sur les pentes du volcan de Fuego et d'autres de son type, ainsi que sur les rives de fleuves à grand débit ou sur les pentes de montagnes et même sur les collines qui entourent la capitale, conscientes du fait qu'au cas où le moindre déséquilibre de la nature se produirait, leurs vies se trouveraient dans un danger imminent.

Pour elles, habiter dans ces endroits, être pauvres ou extrêmement pauvres n'est pas une option. Elles s'y trouvent car ellesl n'ont pas d'autre alternative car elles sont le résultat d'un système injuste qui est conçu pour privilégier les plus riches et pour abandonner les plus démunis, car les politiques se souviennent d'eux, seulement tous les quatre ans, quand ils vont leur demander leurs voix en échange de promesses toujours non tenues.

L'actuel gouvernement que préside Jimmy Morales n'est pas responsable à 100% de cette tragédie. C'est un seul des maillons sur cette longue chaîne d'iniquités qui font toujours souffrir les mêmes victimes car quand on fait un bilan des dégâts, l'on découvre toujours que ce sont les pauvres qui paient les pots cassés.

Ces jours-ci, les images émeuvent tout le monde, mais , peu à peu elles se dilueront et, à la fin, dans quelques semaines, dans quelques mois au plus, personne ne se trouvera dans les villages détruits en attendant avec des caméras, le retour des survivants.

Comme un ami à moi avait l'habitude de dire avec amertume, les Guatémaltèques ont la mémoire de quinzaine, ils oublient vite et c'est pourquoi ils tombent toujours dans le même piège.

Il est temps, à mon avis, de répéter une nouvelle fois la sentence qui veut que les phénomènes sont naturels. Ce sont les êtres humains qui en font les frais en termes de tragédie.

 

 



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