Rédemption ou punition ?

Édité par Reynaldo Henquen
2021-10-07 17:17:49

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Auteur : Guillermo Alvarado

La France est profondément choquée par la publication d'un rapport, qualifié d'accablant par ses auteurs, qui révèle que quelque 330 000 mineurs, soit un quart de million d’enfants, ont subi des vexations cruelles dans des institutions catholiques entre 1950 et 2020.

La Commission Indépendante sur les abus sexuels au sein de l'Église, mise en place après de multiples plaintes de pédophilie  et d'autres actes dégradants, a déclaré qu'il s'agissait d'un comportement fréquent dans ce milieu qui est resté dans l'indifférence la plus totale à l'égard des victimes.

Le Président de la commission d'enquête, Jean-Marc Sauvé, a expliqué que sur le nombre total de cas, au moins 216 000 ont été commis par des prêtres et des clercs catholiques français, et le reste par des citoyens laïcs travaillant dans des centres de formation religieuse, de catéchisme  ou organisations de jeunesse religieuse.

La plupart des mineurs  abusées avaient entre 10 et 13 ans et bien que la majorité des cas se soient produits entre les années 1950 et 1990, le mal n'a pas été éradiqué et existe encore aujourd'hui, a averti Sauvé.

Le Président de la Conférence des Evêques de France, Eric de Moulins-Beaufort, a exprimé sa "honte" et son horreur face à cette révélation.

Ce n'est pas le seul scandale  impliquant l'Eglise Catholique. Cette année, on a appris qu’au Canada, elle était liée à un "génocide culturel" commis à l'encontre d'enfants indigènes, qui étaient enlevés à leurs familles et placés dans des écoles pour les "occidentaliser".

Le drame a pris des allures macabres lorsque, dans trois de ces endroits, on a découvert des tombes clandestines contenant plus d'un millier de corps de ces enfants, morts des suites des abus et des mauvais traitements.

L'Église catholique canadienne a reconnu sa responsabilité dans ces actes, commis pendant des décennies entre le XIXe et le XXe siècle, comprenant des abus physiques, psychologiques, émotionnels, spirituels, culturels et sexuels.

En France, comme au Canada, les autorités ecclésiastiques demandent pardon et ont promis d'indemniser les victimes, ce qui est bien, mais étant donné le caractère réitéré de ces abus, il faudra aller beaucoup plus loin.

Nous ne parlons pas de fautes ou d'erreurs, mais de crimes graves laissant des séquelles à vie sur ceux qui les ont subis.

Une transformation profonde au sein de l'église est également nécessaire, afin d’éliminer les pratiques ancestrales, comme le secret de la confession qui "purifie" l’âme de celui qui raconte ses pêchés et impose en même temps le silence, c'est-à-dire la complicité, à ceux qui l'écoutent et l'absolvent, sans tenir compte de la gravité légale de la confession.

La rédemption des péchés est une question de croyance religieuse, mais la punition des crimes est une question de justice et de tranquillité sociale.  



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