Tuer la vérité

Édité par Francisco Rodríguez Aranega
2022-05-15 23:17:40

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Auteur: Guillermo Alvarado

Photo: AP

Le monde est scandalisé par le meurtre brutal de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, abattue par l'armée sioniste israélienne alors qu'elle avait toutes les autorisations l'accréditant à exercer en tant que journaliste.

La reporter vedette de la chaîne Al Jazeera, de 51 ans, est née à Jérusalem-Est occupée par Tel-Aviv. Elle a étudié à l'université de Yarmouk en Jordanie. Elle s'est consacrée pendant près de trois décennies à  montrer au monde  les atrocités commises contre la population palestinienne en Cisjordanie et dans la bande de Gaza.

Journaliste expérimentée et très appréciée, elle a fondé et travaillé à la radio Voice of Palestine, a collaboré avec l'Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, Radio Monte Carlo, Amman Satellite Channel et la Fondation Moftah, avant de rejoindre la chaine Al Jazzera en 1997.

Outre ses chroniques quotidiennes sur la situation de son peuple, elle était connue pour ses reportages sur de nombreux événements, notamment le siège israélien de Jénine en 2002, la mort du leader Yasser Arafat en 2004 et plusieurs tentatives infructueuses de trouver une solution politique pour le Moyen-Orient.

Shireen Abu Akleh était sans aucun doute une figure gênante pour le gouvernement de Tel-Aviv en raison de ses performances professionnelles.

Bien que le Premier ministre, Naftali Bennett, et d'autres responsables israéliens aient tenté de se défausser de la responsabilité de ce meurtre, en faisant valoir qu'il y avait des  rebelles sur les lieux et qu'elle a pu être abattue par un tireur palestinien. Les preuves montrent le contraire.

D'autres journalistes qui se trouvaient sur place ont nié toute présence autre que celles des soldats israéliens, ou que des combats aient eu lieu à ce moment-là. Les résultats de l'autopsie d'Abu Akleh Najah,  pratiquée par l’université de Naplouse, ont indiqué qu'elle avait été touchée au visage par une balle.

Le gouvernement palestinien, de nombreuses organisations et plusieurs pays ont demandé qu’une enquête indépendante soit menée sur ce qui semble être une exécution, perpétrée de sang-froid et intentionnellement.

Au début de l'année, la journaliste a écrit à propos de la ville de Jénine, où elle a perdu la vie cette semaine: « cette ville incarne l'esprit palestinien qui, parfois, trébuche et tombe, mais qui, au-delà de toute attente, se relève pour poursuivre ses luttes et aller au bout de ses rêves".

La Cour pénale internationale a ouvert une enquête contre Israël pour de possibles crimes de guerre contre des civils palestiniens, un procès semé d'embûches, notamment en raison de l'attitude des États-Unis, qui étendent un manteau protecteur sur leur allié et fidèle soldat au Moyen-Orient.

Tuer la vérité est toujours la façon d’agir des empires et des envahisseurs.

 

 

 



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